Par ce travail, nous désirons vous démontrer notre vision du potentiel urbain et architectural qui peut être généré par la création de logements sociaux temporaires et flexibles au coeur du centre-ville de Montréal. Aujourd'hui, plus que jamais, la mobilité et la préfabrication redéfinissent notre habitat. Comme nous l'avons expliqué dans le premier texte de candidature, les concepts préétablis de sédentarité sont désormais révolus. Ainsi, nous croyons que l'architecture de demain devra être définie sur les principes de cette mobilité retrouvée. Nous désirons exprimer cette prémisse de mobilité des individus, à travers un projet qui saura être à la fois flexible et portable. En effet, cette réflexion joue un rôle déterminant dans la définition du projet puisqu'elle propose un principe évolutif, temporel et catalyseur de changement urbain. Comment répondre à une demande d'évolutivité et de temporalité avec une architecture standardisée et à la fois sur mesure?
Le projet consiste à recycler des conteneurs désuets, icône de la mobilité, en réinterprétant ses qualités modulaires à une échelle humaine. Cette approche soulève donc la question de la standardisation, mais aussi de l'objet en série qui s'inscrit dans l'histoire de l'architecture. À cet effet, nous proposons des composantes standardisées qui viennent en options pour répondre à l'hétérogénéité des besoins. Composées de polyuréthane, les composantes cachent la mécanique, mais servent aussi à isoler, compartimenter et subdiviser les espaces dans les unités. Ainsi, chaque famille peut créer son propre agencement pour une intimité qui leur est propre. L'agglomération des conteneurs est composée de plusieurs couches. Deux parois végétalistes encadrent les conteneurs. La première se trouve attachée à la façade aveugle et permet ainsi des balcons-jardins personnels et intimes. La deuxième paroi s'insère juste après les conteneurs pour venir filtrer l'espace public des stationnements et privé des coursives.
Actuellement, le secteur d'étude et d'intervention est particulièrement déstructuré et est principalement constitué de lots de stationnements cadrés de murs mitoyens aveugles. L'implantation du projet a pour objet l'utilisation temporaire d'espaces urbains délaissés ou provisoirement inoccupés. Le projet se veut un dispositif universel qui puisse être appliqué à la plupart des bâtiments avec façade aveugle. Les conteneurs prééquipés permettent ainsi d'offrir des logements provisoires et rapidement installés à une génération citadine et en phase de mutation. Les conteneurs réagissent la typologie montréalaise en se greffant aux murs aveugles disponibles. Les stationnements sont donc conservés puisque notre implantation est temporaire. Par contre, dans un besoin important où dans un avenir prochain, les lots de stationnements pourraient aussi être comblés de conteneurs colorés. De plus, le projet propose une attention à la restructuration d'espaces urbains par des implantations ponctuelles à travers le site de manière diversifiée. Ce type d'implantation sporadique permet une restructuration et évite l'isolement des logements sociaux par rapport au reste de la ville et favorise une mixité sociale dans le quartier.
Ce projet suggère donc une architecture réflexive tant des points de vue architectural, urbain, industriel, que politique. Bref, le projet démontre comment des concepts liés à l'éphémérité peuvent se traduire dans un projet de logements sociaux et, inversement, comment le projet peut influencer le développement de ces concepts de société évolutive.
(Texte du concurrent)
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