MONTREAL, PLACE DES MONTREALAISES
1 - Territoire & Histoire
La nouvelle Place des Montréalaises occupe un endroit emblématique de la Ville de Montréal. Elle est située au croisement entre le centre historique et les faubourgs anciens, et elle s'inscrit dans un réseau de places et de squares réalisés au-dessus de l'autoroute Ville-Marie. Le projet pour la nouvelle place offre l'opportunité d'imaginer un lieu exceptionnel, un véritable pivot entre la ville ancienne et la ville nouvelle, entre le patrimoine et les institutions du quartier, entre l'infrastructure et le paysage. La Place des Montréalaises peut ainsi rassembler et compresser les différentes identités et temporalités de Montréal.
La Ville de Montréal s'est développée sur une colline entre le fleuve Saint-Laurent et son affluent Saint-Martin. Au cours de ce développement, un nombre de formes paysagères ont été transformé en infrastructures. La rive du fleuve Saint-Laurent s'est développé en port, alors que le lit du Saint- Martin est devenu le lieu pour faire passer les infrastructures souterraines telles que le métro et l'autoroute Ville-Marie.
2 - Figures Paysagères & Axe Traversant
Le recouvrement de l'autoroute produit trois espaces parallèles d'une largeur similaire entre l'avenue Viger et la rue Saint-Antoine. Au milieu du site se trouve la dalle de recouvrement, au nord passe le métro où se situe la station de Champ-de- Mars, et au sud la bretelle montante relie l'autoroute avec la rue Saint Antoine. Chacune de ces trois bandes linéaires est caractérisée par ses propres contraintes et opportunités, créant trois conditions très différentes. Pour chaque condition, une figure paysagère est élaborée, les trois figures sont traversées par un axe, liant la station de métro à la cité administrative, et au-delà, les faubourgs du nord au centre historique. L'ensemble des trois figures et de l'axe ancre le projet dans son paysage urbain et garantit des atmosphères riches et variées au travers d'un projet parfaitement adapté aux caractéristiques du lieu.
Les Jardins
Les jardins de la place Marie-Josèphe Angélique offrent un espace public à l'échelle du quartier, invitant les habitants et les visiteurs à la détente. Les jardins continuent le parcellaire au nord et intègrent la station de métro dans cette première figure paysagère, ainsi qu'une aire de jeux pour enfants et une grande pelouse. De nombreux bancs bordent les parterres et sont orientés vers le sud-ouest pour profiter du soleil. Réalisés en bois, ces longs bancs sont très confortables et invitent aux visiteurs à se reposer. Les jardins deviennent ainsi le lieu privilégié pour lire, se détendre, organiser un pique-nique où passer du temps en famille.
Le vrai caractère des jardins est donné par le choix des végétaux. Composée d'arbres feuillus, d'arbustes, de graminées et de vivaces, la palette végétale est très riche. L'ensemble de la végétation a été conçu comme une nature programmée afin d'assurer un maximum de floraisons au fil des quatre saisons. Les arbres sont plantés de part et d'autre du passage du métro souterrain afin de garantir une bonne croissance en pleine terre. Le revêtement est prévu en aggloméré, renforçant le caractère intime des jardins.
La Place
La place se trouve au-dessus du recouvrement de l'autoroute. Elle rend visible la trace de l'autoroute, tandis que son revêtement en granit fait référence à l'ancien lit de fleuve. Bordée au nord et au sud par une végétation abondante, la place centrale reste libre et permet une grande flexibilité de programmation en fonction des saisons: des marchés hebdomadaires en printemps; des festivals de musique ou des activités sportives en été; des projections de cinéma en plein air en automne; et l'installation d'une patinoire en hiver. Aux extrémités, deux pavillons cadrent la place. Ils sont conçus comme des véritables 'machines climatiques', pour améliorer le confort extérieur. Le pavillon d'été, au sud-ouest, et le pavillon d'hiver, au nord-est, produisent un microclimat qui prolonge l'utilisation de l'espace public.
Avec l'artiste Alicja Kwade nous avons développé une proposition pour la commémoration des Montréalaises sur la place. Douze sphères réalisées en granite massif venant de différents lieux du Québec sont positionnées sur la place. Elles se posent sur la dalle et enfoncent légèrement le sol, créant une microtopographie. Cette topographie devient un élément d'eau dynamique au cours de la journée. Une flaque d'eau émerge autour de quelques sphères et s'agrandit pour couvrir une partie de la place d'une fi ne lame d'eau, pour disparaitre ensuite. Ce mouvement d'eau montante suit les marées du fleuve Saint-Laurent. Les douze sphères rappellent la mémoire de toutes les femmes occultées de l'histoire de Montréal.
Les Collines
La bande au sud de l'autoroute est marquée par la sortie de l'autoroute, qui coupe la nouvelle place du centre historique. La figure des trois collines répond au talus du Champ-de-Mars et permet d'intégrer la bretelle dans un paysage fort et performant, à l'image d'un ruisseau de montagne. Plantées de conifères tels que des pins, des cèdres, des épinettes et des pruches de Canada, les collines rappellent les massifs montagneux québécois et la figure emblématique du Mont- Royal. Les conifères vont aider à la captation des particules fines. Les murs de la tranchée sont en partie végétalisés et inclinés afin d'absorber et de réfléchir au mieux le bruit des voitures. Un belvédère est construit au sommet de la plus haute colline. Il produit des nouvelles vues panoramiques sur la Cité Administrative et la ville moderne. En hiver, le belvédère devient le point de départ pour faire de la luge sur la pente descendant vers le sud.
Axe Traversant
L'axe traversant relie la station de métro à la cité administrative et crée une connexion directe et évidente vers le centre historique, traversant les trois figures paysagères. Partant de la station de métro, l'axe commence dans les Jardins, traverse la Place et monte avec un escalier généreux vers le haut des Collines. Une pente douce sur le côté garantit l'accessibilité à tous, sans besoin d'ascenseur. Une nouvelle passerelle posée entre la colline et le talus du Champ-de-Mars devient une extension naturelle de ce mouvement. La passerelle se présente comme un arc pur, optimisé pour être le plus léger et le plus mince possible. Afin de reconnecter la partie coupée par la bretelle Saint-Antoine à la portion principale de la Place, un embranchement secondaire se joint à la travée principale de la passerelle. Cet embranchement agit comme un support intermédiaire qui coupe la portée en deux. Ce renversement conceptuel de la notion de portant-porté donne une touche de magie à l'ensemble en réduisant l'épaisseur de la passerelle. Passerelle et collines sont ainsi parfaitement intégrées.
3 - Climat & Usages
Aidé par le bureau Transsolar, spécialisé dans l'ingénierie du climat et le confort extérieur, nous avons réalisé une étude précise des conditions climatiques de la Place des Montréalaises. La
Ville de Montréal connait un climat continental et humide, marqué par une variation moyenne de 31° C entre l'hiver et l'été. En été, les vents dominants viennent du sud-ouest et en hiver du nord-est et de l'ouest. Il en résulte qu'en hiver il est essentiel de bloquer les vents dominants et de créer un lieu protégé de la neige, tandis qu'en été les vents dominants peuvent aider à refroidir la place.
À travers une compréhension du climat particulier de Montréal, le projet s'adapte aux saisons, tout en produisant un confort extérieur adapté aux usages.
4 - Pavillon d'été et d'hiver
Posés aux deux extrémités de la place centrale, les pavillons d'hiver et d'été créent une polarité programmatique et spatiale animant l'entièreté de la place. Bien qu'ils partagent une structure identique, ils offrent des potentiels radicalement différents et complémentaires. Le pavillon d'hiver, placé tout près de la sortie de métro Champ-de-Mars rassemble les programmes fermés : point d'information, café, toilettes publiques, entreposage des équipements pour les activités et l'entretien de la place. Le bâtiment forme un angle qui bloque les vents dominants hivernaux, tandis que son toit est découpé suivant le trajet hivernal du soleil, permettant les rayons solaires de chauffer les espaces à l'intérieur. Le point d'information et le café sont entièrement vitrés et donnent à voir l'animation générée par l'axe de circulation. Même en plein hiver, ils maintiennent une activité constante sur la place, desservant à la fois les passants et les usagers du CHUM. La branche du pavillon qui contient les toilettes et l'entreposage est opaque et crée un fond de scène en s'adossant au plan vertical du CHUM.
Le pavillon d'été, posé à l'extrémité sud-ouest de la place, est une structure flexible, ouverte à l'appropriation programmatique. Il s'agit d'une structure métallique, colonisée par une profusion de plantes grimpantes et rafraichie par une série de brumisateurs intégrés. La masse végétale agit comme un écran visuel atténuant les nuisances visuelles et acoustiques de la circulation et filtrant les vents d'ouest. En créant une oasis de fraicheur et de verdure, le pavillon d'été devient une attraction, déplaçant le centre de gravité de la place vers sa portion ouest. En hiver, les plantes grimpantes perdent leurs feuilles pour laisser passer le soleil.
(Tiré du texte du concurrent)
Cette proposition témoigne d'une excellente lecture du lieu et d'une bonne analyse urbaine. La proposition est sobre et les espaces proposés sont polyvalents. Ce traitement en simplicité laisse entrevoir plusieurs possibilités en termes d'appropriation et de programmation. En plus d'offrir une grande flexibilité, la section centrale reconnait les spécificités du site : la dalle est franche, assumée et rend visible la trace de l'autoroute. La commémoration des Montréalaises sur les dalles est d'ailleurs une belle allégorie en hommage à celles qui ont pavé le chemin.
Le sentier en montée progressive et la passerelle, qui lient la station de métro au Champ-de-Mars dans un geste linéaire fort, ont beaucoup plu aux membres du jury. Ceux-ci structurent la place et contribuent à la qualité des points de vue. Les espaces à proximité du CRCHUM sont utilisables et bien intégrés. La colline répondant au talus du Champ-de-Mars offre également une pente dirigée vers le sud, ce qui est appréciable dans une ville nordique, souligne le jury.
Cette colline implique cependant un recouvrement complet de la bretelle Saint-Antoine et le jury voudra être rassuré quant à la faisabilité technique et budgétaire de cette avenue.
À l'étape 2, les membres du jury suggèrent également à l'équipe de travailler plus spécifiquement le jardin de la place Marie-Josèphe Angélique et à explorer les avenues au plan de la végétation afin de lui donner un caractère plus fort et distinctif en lien avec l'identité de la place.
En terminant, bien que la simplicité de la proposition ait été appréciée, une personnalité et une signature plus affirmées devraient être développées pour les lieux à l'étape 2. En ce sens, l'auvent à l'extrémité ouest du site devrait d'ailleurs être travaillé au niveau formel et sa fonctionnalité doit être précisée.
(Tiré du rapport du jury)
60 numérisés / 60 accessibles
- Planche de présentation
- Perspective
- Perspective
- Perspective
- Perspective
- Plan d'implantation
- Coupe
- Axonométrie
- Axonométrie
- Axonométrie
- Schéma
- Schéma
- Schéma
- Schéma
- Schéma
- Schéma
- Image de référence
- Planche de présentation
- Planche de présentation
- Perspective
- Perspective
- Perspective
- Perspective
- Perspective
- Perspective
- Perspective
- Perspective
- Plan d'implantation
- Coupe
- Coupe
- Axonométrie
- Schéma
- Schéma
- Schéma
- Schéma
- Schéma
- Schéma
- Schéma
- Schéma
- Schéma
- Schéma
- Schéma
- Schéma
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- Schéma
- Schéma
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- Schéma
- Schéma
- Schéma
- Schéma
- Schéma
- Photographie de maquette
- Photographie de maquette
- Photographie de maquette
- Photographie de maquette
- Image de référence
- Image de référence
- Image de référence
- Image de référence