La maison canadienne du futur en ...1954
par Izabel Amaral
, publié le 2007-03-01
Avec circonspection et sans nostalgie, le CCC présente les projets lauréats du concours «Calvert House pour la maison canadienne de demain», tenu en 1954. 1600 inscriptions pour cet évènement majeur des années 1950, et 661 propositions d’architectes de 17 pays différents. Où en sommes-nous aujourd’hui dans nos projections de la maison du futur ?
Au Canada, les années 1950 voient la réalisation de quelques importants concours de bâtiments publics : la Galerie nationale d’art à Ottawa (1953), l’Auditorium civique de Vancouver (1956) et l’Hôtel de Ville de Toronto (1958), projets bien connus du grand public. Symboles du pouvoir civil, ces projets marquent encore leurs environnements urbains. On ne peut en dire autant des projets du concours Calvert House, dont la portée domestique forcément limitée ne leur a sans doute pas permis d’établir un espace de reconnaissance dans l’histoire de l’architecture canadienne. Que penser de ce rendez-vous manqué des architectes avec ce « désir de maison » encore très présent aujourd’hui ? Les projets des maisons Calvert ont été publiés dans un catalogue de vente, dans une claire volonté de les rendre accessibles. Il faudrait reconstituer la trajectoire de certains d’entre eux pour mieux comprendre le destin d’une telle ouverture de l’architecture à la domesticité canadienne. Il reste qu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale, la question du logement est à la une. Les projets retenus dans le concours Calvert (1954) marquent l’entrée de certaines valeurs de l’architecture moderne dans l’espace domes- tique, manifestant une certaine innovation technique et esthétique par rapport aux projets du concours organisé une décennie plus tôt par la SCHL (1946). Un rapide coup d’œil sur ces deux concours documentés par le CCC permet de mesurer un changement radical. Les maisons traditionnelles présentant des façades décorées, dans le concours de 1946, font place, en1954, à des maisons constituées d’attributs typiquement modernes : toit plat, continuité de l’espace, fenêtres en bandeau, pergolas, compositions abstraites et non symétriques. Faut-il attribuer cette ému- lation à la réputation des membres du jury (les profes- seurs John Bland et Pierre Morency comme conseilleurs professionnels et l’architecte italien Gio Ponti comme président du jury) ? Dans leurs recherches comparatives, les chercheurs du LEAP constatent régulièrement qu’un bon concours dépend aussi d’un bon jury.
Au Canada, les années 1950 voient la réalisation de quelques importants concours de bâtiments publics : la Galerie nationale d’art à Ottawa (1953), l’Auditorium civique de Vancouver (1956) et l’Hôtel de Ville de Toronto (1958), projets bien connus du grand public. Symboles du pouvoir civil, ces projets marquent encore leurs environnements urbains. On ne peut en dire autant des projets du concours Calvert House, dont la portée domestique forcément limitée ne leur a sans doute pas permis d’établir un espace de reconnaissance dans l’histoire de l’architecture canadienne. Que penser de ce rendez-vous manqué des architectes avec ce « désir de maison » encore très présent aujourd’hui ? Les projets des maisons Calvert ont été publiés dans un catalogue de vente, dans une claire volonté de les rendre accessibles. Il faudrait reconstituer la trajectoire de certains d’entre eux pour mieux comprendre le destin d’une telle ouverture de l’architecture à la domesticité canadienne. Il reste qu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale, la question du logement est à la une. Les projets retenus dans le concours Calvert (1954) marquent l’entrée de certaines valeurs de l’architecture moderne dans l’espace domes- tique, manifestant une certaine innovation technique et esthétique par rapport aux projets du concours organisé une décennie plus tôt par la SCHL (1946). Un rapide coup d’œil sur ces deux concours documentés par le CCC permet de mesurer un changement radical. Les maisons traditionnelles présentant des façades décorées, dans le concours de 1946, font place, en1954, à des maisons constituées d’attributs typiquement modernes : toit plat, continuité de l’espace, fenêtres en bandeau, pergolas, compositions abstraites et non symétriques. Faut-il attribuer cette ému- lation à la réputation des membres du jury (les profes- seurs John Bland et Pierre Morency comme conseilleurs professionnels et l’architecte italien Gio Ponti comme président du jury) ? Dans leurs recherches comparatives, les chercheurs du LEAP constatent régulièrement qu’un bon concours dépend aussi d’un bon jury.