La bibliothèque de Saint-Hubert
par Pierre Boyer-Mercier, publié le 2009-10-01
Le coup d’envoi de la bibliothèque de Saint-Hubert, longuement espéré par les Hubertins et leurs édiles, s’est enfin actualisé en septembre 2007 suite à l’annonce d’une importante aide financière de 4,4 millions de dollars de la part du ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine. Avec près de 4000 m2, cet équipement s’avérera, à sa complétion, la principale bibliothèque du territoire de la ville de Longueuil. Ancrée dans le Parc de la Cité, un lieu hautement fréquenté par les citoyens, non seulement la bibliothèque pourra-t-elle bénéficier d’une enceinte végétale, mais elle en deviendra le point d’accueil. Ainsi s’inscrira-t-elle dans le plan directeur du parc déjà occupé par le CLSC, deux écoles secondaires et le poste de police pour créer un nouveau pôle institutionnel d’arrondissement.
Pour en faire «un projet innovateur, inventif qui se positionne quant aux différents choix environnementaux tels que la sélection des matériaux, des aménagements, la gestion efficace de l’eau et la qualité de l’air», le maître d’œuvre a lancé, le 8 septembre 2008, un appel de candidatures chez les membres de l’Ordre des architectes du Québec parmi lesquels, le 3 octobre suivant, étaient sélectionnés trois équipes finalistes : Saucier + Perrotte architectes, Manon Asselin architecte en consortium avec Jodoin Lamarre Pratte & associés architectes et acdf* architecture_urbanisme_intérieur.
Le choix du projet lauréat, après la délibération du jury et les recommandations d’un comité technique, s’est arrêté sur la proposition du consortium formé par Manon Asselin, architecte et Jodoin Lamarre Pratte & associés architectes. Le bâtiment, un carré désaxé et évidé en son centre, est modulé de façades qui s’orchestrent avec une planification intérieure fonctionnelle et des points de vue subtilement choisis pour enrichir l’expérience des utilisateurs. Le plan, irrégulier, dégage une impression d’ouverture et de diversité d’expériences spatiales. La forme du bâtiment qui «ondule et flotte» avec légèreté au-dessus du sol tel un « tapis volant » (un thème évoqué en liminaire par les architectes) s’appuie sur une jupe qui se rythme selon une alternance de pleins et de vides parmi lesquels se présente l’accès au bâtiment.
Le jury a témoigné de son appréciation pour l’attention particulière apportée au bien-être des lecteurs et aux lieux qui leur sont dévolus. Il s’est aussi montré sensible aux efforts de mise en œuvre d’un contrôle audacieux de l’environnement et aux «subtilités suggérées par le traitement de l’enveloppe » particulièrement celui des toitures végétalisées, dont les pans sont savamment pliés pour inonder la terrasse centrale de lumière et pour nourrir un bassin de rétention d’eaux pluviales.
Saucier + Perrotte pour leur part ont conçu un bâtiment de forme rectangulaire qui invoque le ciel par un appendice lumineux qui jaillit de sa masse sombre. Un effort d’imagination qui aura néanmoins laissé le jury sceptique quant à sa faisabilité et conséquemment vis-à-vis de son argument sémantique. Bien campée dans sa masse végétale, la bibliothèque enveloppée de matériaux réfléchissants se fond dans la verdure. Paradoxalement, le jury a conclu que sa tonalité générale ne répondait pas au «contexte bucolique du Parc de la Cité ».
La proposition d’acdf*, malgré ses mérites évidents, aura laissé le jury dans un état de plus grande perplexité. Se voulant une « présence forte », le bâtiment a été perçu comme une présence gênante, à l’inverse des intentions des architectes, plutôt qu’une invitation à fréquenter le parc. Le plan du bâtiment, malgré sa rigueur fonctionnaliste, recèle des espaces variés, dont celui de la « cabane dans les arbres » favorablement reçu par les membres du jury. Le traitement des façades et la modulation des plafonds qui sont issus de la fragmentation du volume-concept sont particulièrement réussis, mais la disposition des salles de lecture et de travail en bordure et orientée plein sud semble problématique. Au rez-de-sol le dédoublement du hall d’entrée n’aura finalement pas convaincu le jury de sa convivialité.
À suivre... acdf* architecture a été retenu parmi 28 candidatures avec trois autres finalistes, le 18 septembre 2009, pour le concours de la bibliothèque de Saint-Laurent. De même, Manon Asselin en consortium avec Jodoin Lamarre Pratte architectes participera à l’ultime étape du concours de la bibliothèque Marc-Favreau de l’arrondissement Rosemont–La Petite-Patrie contre trois autres équipes.
Pour en faire «un projet innovateur, inventif qui se positionne quant aux différents choix environnementaux tels que la sélection des matériaux, des aménagements, la gestion efficace de l’eau et la qualité de l’air», le maître d’œuvre a lancé, le 8 septembre 2008, un appel de candidatures chez les membres de l’Ordre des architectes du Québec parmi lesquels, le 3 octobre suivant, étaient sélectionnés trois équipes finalistes : Saucier + Perrotte architectes, Manon Asselin architecte en consortium avec Jodoin Lamarre Pratte & associés architectes et acdf* architecture_urbanisme_intérieur.
Le choix du projet lauréat, après la délibération du jury et les recommandations d’un comité technique, s’est arrêté sur la proposition du consortium formé par Manon Asselin, architecte et Jodoin Lamarre Pratte & associés architectes. Le bâtiment, un carré désaxé et évidé en son centre, est modulé de façades qui s’orchestrent avec une planification intérieure fonctionnelle et des points de vue subtilement choisis pour enrichir l’expérience des utilisateurs. Le plan, irrégulier, dégage une impression d’ouverture et de diversité d’expériences spatiales. La forme du bâtiment qui «ondule et flotte» avec légèreté au-dessus du sol tel un « tapis volant » (un thème évoqué en liminaire par les architectes) s’appuie sur une jupe qui se rythme selon une alternance de pleins et de vides parmi lesquels se présente l’accès au bâtiment.
Le jury a témoigné de son appréciation pour l’attention particulière apportée au bien-être des lecteurs et aux lieux qui leur sont dévolus. Il s’est aussi montré sensible aux efforts de mise en œuvre d’un contrôle audacieux de l’environnement et aux «subtilités suggérées par le traitement de l’enveloppe » particulièrement celui des toitures végétalisées, dont les pans sont savamment pliés pour inonder la terrasse centrale de lumière et pour nourrir un bassin de rétention d’eaux pluviales.
Saucier + Perrotte pour leur part ont conçu un bâtiment de forme rectangulaire qui invoque le ciel par un appendice lumineux qui jaillit de sa masse sombre. Un effort d’imagination qui aura néanmoins laissé le jury sceptique quant à sa faisabilité et conséquemment vis-à-vis de son argument sémantique. Bien campée dans sa masse végétale, la bibliothèque enveloppée de matériaux réfléchissants se fond dans la verdure. Paradoxalement, le jury a conclu que sa tonalité générale ne répondait pas au «contexte bucolique du Parc de la Cité ».
La proposition d’acdf*, malgré ses mérites évidents, aura laissé le jury dans un état de plus grande perplexité. Se voulant une « présence forte », le bâtiment a été perçu comme une présence gênante, à l’inverse des intentions des architectes, plutôt qu’une invitation à fréquenter le parc. Le plan du bâtiment, malgré sa rigueur fonctionnaliste, recèle des espaces variés, dont celui de la « cabane dans les arbres » favorablement reçu par les membres du jury. Le traitement des façades et la modulation des plafonds qui sont issus de la fragmentation du volume-concept sont particulièrement réussis, mais la disposition des salles de lecture et de travail en bordure et orientée plein sud semble problématique. Au rez-de-sol le dédoublement du hall d’entrée n’aura finalement pas convaincu le jury de sa convivialité.
À suivre... acdf* architecture a été retenu parmi 28 candidatures avec trois autres finalistes, le 18 septembre 2009, pour le concours de la bibliothèque de Saint-Laurent. De même, Manon Asselin en consortium avec Jodoin Lamarre Pratte architectes participera à l’ultime étape du concours de la bibliothèque Marc-Favreau de l’arrondissement Rosemont–La Petite-Patrie contre trois autres équipes.