Le nouveau Planétarium de Montréal: étoiles en sous sol
par Carmela Cucuzzella
, publié le 2010-10-01
Rares sont les occasions de concevoir un nouveau planétarium, immenses et multiples sont les réponses possibles à un programme qui n’est pas seulement technique. Les 5 projets finalistes du concours pour le nouveau planétarium de Montréal, sélectionnés par un jury de 10 personnes, sont autant de réponses. De la référence aux trous noirs jusqu’aux dispositifs écologiques, des cartes du ciel, en passant des structures angulaires ou des enveloppes épidermiques, chacun projette sa vision d’une expérience immersive à la fois éducative, divertissante, culturelle et émouvante.
Quatre fois plus grand que le Planétarium de Montréal de 1966, celui-ci accueillera non pas un, mais deux théâtres des étoiles à la fine pointe de la technologie. Les résultats du concours ont été remarquables, les deux phases ayant favorisé le développement d’idées couvrant un large spectre. Les projets proposés par les 62 équipes provenaient principalement du Québec, mais aussi d’Allemagne, de Chine, des États-Unis, de France et d’Italie.
Étant donnée l’emphase mise sur la dimension écologique, et plus spécifiquement sur la norme LEED lors de ce concours, on peut se demander si l’on a vraiment accordé la place nécessaire à l’innovation architecturale. Le projet lauréat, presque entièrement disposé en sous-sol n’offre comme seules composantes visibles depuis la rue ces cônes télescopiques logeant les théâtres et symbolisant ouvertement des instruments d’observation. Logique et pertinente, l’analogie du télescope reste cependant un peu conservatrice. Il reste que le nouveau planétarium offrira une oasis verte au sein du paysage bétonné du Parc Olympique et rencontrera les plus hauts standards en matière d’architecture écologique en remplissant les exigences de la certification LEED Platine. Quels compromis a-t-on faits pour que cette certification LEED de haut niveau soit atteinte, l’histoire le dira. En tant que seul établissement francophone de ce type en Amérique du Nord et Montréal étant la première ville canadienne ayant ouvert un planétarium public, le projet gagnant n’aura d’autre choix que de bien remplir sa mission éducative et scientifique.
Le planétarium actuel, situé aux abords du Vieux-Montréal, fut inauguré en 1966 soit avec un an d’avance sur la date prévue en coïncidence avec l’ouverture de l’Exposition Universelle de 1967. Période de rayonnement au niveau international pour la ville de Montréal, l’Expo 67 permit à la métropole de se doter d’un patrimoine architectural moderne unique. Parmi ces infrastructures, le planétarium venait confirmer l’expertise montréalaise dans les domaines de la muséologie, des sciences et des technologies.
Il est plus difficile par contre de cerner les contours d’une vision directrice énoncée en 2008, au moment du lancement de ce concours. Les nombreux articles de presse et les documents publiés lors du lancement annonçaient un projet exemplaire confirmant la place de Montréal parmi les leaders du développement durable. Si l’on comprend l’impératif politique et culturel de Montréal symbolisé par la construction de bâtiments LEED, on peut aussi se demander si la proéminence de LEED dans les concours d’architecture n’est pas en train d’inciter les décideurs à éviter d’autres questions cruciales d’ordre architecturales et urbanistiques. Bien que LEED soit un outil d’analyse facilitant l’intégration de stratégies écologiques, il ne peut à lui seul s’adresser aux aspects sociaux et culturels que des projets aussi uniques doivent comprendre pour s’adresser pleinement à la collectivité.
Du point de vue de l’organisation, ce concours a mobilisé un impressionnant arsenal de dispositions règlementaires.
Se déroulant en deux phases, dont une première ouverte et anonyme, l’organisation du concours a encouragé une forte participation tout en laissant place à l’originalité. Les projets des 62 concurrents, qui vont du vaisseau spatial aux planètes en orbite, des représentations de jouets d’enfants en passant par les paysages imaginaires de Neverland, nous présentent une variété de solutions architecturales où la créativité devient à la fois le point de départ incitant à la participation et le moteur des innombrables idées proposées. Et bien qu’au final le rapport à la ville se soit estompé pour mieux répondre aux objectifs les plus conservateurs de l’accréditation LEED, cet événement a révélé le talent de nombreuses équipes et leur volonté de contribuer à l’urbanité de ce quartier de Montréal.
Le Catalogue des Concours Canadiens invite à rêver d’expériences cosmiques à travers 5 projets finalistes et 57 autres projets dont la contribution est indéniable. La forme et la structure d’un planétarium peuvent renvoyer à l’expérience de l’espace intersidéral, mais, au-delà des clichés convenus, elle peut aussi être une occasion d’invention comme l’ont compris de nombreux concurrents.
Quatre fois plus grand que le Planétarium de Montréal de 1966, celui-ci accueillera non pas un, mais deux théâtres des étoiles à la fine pointe de la technologie. Les résultats du concours ont été remarquables, les deux phases ayant favorisé le développement d’idées couvrant un large spectre. Les projets proposés par les 62 équipes provenaient principalement du Québec, mais aussi d’Allemagne, de Chine, des États-Unis, de France et d’Italie.
Étant donnée l’emphase mise sur la dimension écologique, et plus spécifiquement sur la norme LEED lors de ce concours, on peut se demander si l’on a vraiment accordé la place nécessaire à l’innovation architecturale. Le projet lauréat, presque entièrement disposé en sous-sol n’offre comme seules composantes visibles depuis la rue ces cônes télescopiques logeant les théâtres et symbolisant ouvertement des instruments d’observation. Logique et pertinente, l’analogie du télescope reste cependant un peu conservatrice. Il reste que le nouveau planétarium offrira une oasis verte au sein du paysage bétonné du Parc Olympique et rencontrera les plus hauts standards en matière d’architecture écologique en remplissant les exigences de la certification LEED Platine. Quels compromis a-t-on faits pour que cette certification LEED de haut niveau soit atteinte, l’histoire le dira. En tant que seul établissement francophone de ce type en Amérique du Nord et Montréal étant la première ville canadienne ayant ouvert un planétarium public, le projet gagnant n’aura d’autre choix que de bien remplir sa mission éducative et scientifique.
Le planétarium actuel, situé aux abords du Vieux-Montréal, fut inauguré en 1966 soit avec un an d’avance sur la date prévue en coïncidence avec l’ouverture de l’Exposition Universelle de 1967. Période de rayonnement au niveau international pour la ville de Montréal, l’Expo 67 permit à la métropole de se doter d’un patrimoine architectural moderne unique. Parmi ces infrastructures, le planétarium venait confirmer l’expertise montréalaise dans les domaines de la muséologie, des sciences et des technologies.
Il est plus difficile par contre de cerner les contours d’une vision directrice énoncée en 2008, au moment du lancement de ce concours. Les nombreux articles de presse et les documents publiés lors du lancement annonçaient un projet exemplaire confirmant la place de Montréal parmi les leaders du développement durable. Si l’on comprend l’impératif politique et culturel de Montréal symbolisé par la construction de bâtiments LEED, on peut aussi se demander si la proéminence de LEED dans les concours d’architecture n’est pas en train d’inciter les décideurs à éviter d’autres questions cruciales d’ordre architecturales et urbanistiques. Bien que LEED soit un outil d’analyse facilitant l’intégration de stratégies écologiques, il ne peut à lui seul s’adresser aux aspects sociaux et culturels que des projets aussi uniques doivent comprendre pour s’adresser pleinement à la collectivité.
Du point de vue de l’organisation, ce concours a mobilisé un impressionnant arsenal de dispositions règlementaires.
Se déroulant en deux phases, dont une première ouverte et anonyme, l’organisation du concours a encouragé une forte participation tout en laissant place à l’originalité. Les projets des 62 concurrents, qui vont du vaisseau spatial aux planètes en orbite, des représentations de jouets d’enfants en passant par les paysages imaginaires de Neverland, nous présentent une variété de solutions architecturales où la créativité devient à la fois le point de départ incitant à la participation et le moteur des innombrables idées proposées. Et bien qu’au final le rapport à la ville se soit estompé pour mieux répondre aux objectifs les plus conservateurs de l’accréditation LEED, cet événement a révélé le talent de nombreuses équipes et leur volonté de contribuer à l’urbanité de ce quartier de Montréal.
Le Catalogue des Concours Canadiens invite à rêver d’expériences cosmiques à travers 5 projets finalistes et 57 autres projets dont la contribution est indéniable. La forme et la structure d’un planétarium peuvent renvoyer à l’expérience de l’espace intersidéral, mais, au-delà des clichés convenus, elle peut aussi être une occasion d’invention comme l’ont compris de nombreux concurrents.