Couvrir un stade sans se rétracter
Il faudra attendre 2019 pour que soit potentiellement réglé le problème récurrent du Stade olympique. Faudra-t-il installer une nouvelle toile flexible rétractable ou un toit rigide fixe ? Et si le stade restait sans toit ? Et s’il fallait démolir l’ensemble pour régler ce problème, pour certains, insoluble ? Alors que les ingénieurs débattent de ces questions devenues de véritables enjeux politiques, des architectes exploraient le problème constructif de la grande portée des stades sportifs dans le cadre d’un concours d’architecture.
Le concours en deux étapes organisé par la Ville de Montréal en 2011 vise la construction d’un complexe de soccer municipal dans l’arrondissement de Villeray/ Saint-Michel/Parc-Extension, au périmètre ouest du parc du Complexe environnemental de Saint-Michel (CESM). Le programme du projet de 12 700 m2 inclut deux terrains de soccer — l’un intérieur, l’autre extérieur — qui seront desservis par des espaces servants connexes (lobby, gradins, vestiaires, salle polyvalente, etc.). Des trente concurrents ayant présenté des propositions lors de la première étape — anonyme — du concours, le jury a retenu quatre équipes pour une seconde étape : Saucier + Perrotte/ Hughes Condon Marler Architectes, Éric Pelletier/GLCRM, Côté Leahy Cardas/Provencher Roy Associés Architectes, et Affleck de la Riva Architectes/Cannon Design.
Le programme du concours identifie trois grands « défis » auxquels le futur stade devra répondre : la « facture architecturale » (volumétrie, traitements des longues parois, relation à la rue et au site), le « défi structural des portées sans obstacle de l’aire de jeu » et enfin les « principes d’une architecture verte à caractère sportif qui s’intègre au parc du CESM » (la norme LEED-NC Or est utilisée comme mesure de développement durable). Cet éditorial se penche sur la façon dont ces défis ont été abordés par les compétiteurs tout en considérant en particulier la figure architecturale du toit.
Dans un premier temps, considérons le défi de la « facture architecturale ». Le programme du concours va au-delà du problème de composition architecturale en exprimant clairement une « volonté identitaire » : le bâtiment devra absolument présenter une « image forte ». Ces termes se retrouvent dans les commentaires du jury sur chacune des propositions du second tour. Une analyse volumétrique des trente propositions du premier tour montre que l’ensemble des projets peut être séparé en deux grandes catégories selon leur schéma formel général, soit les bâtiments de type « volume » et les bâtiments de type « toit ». Les premiers seraient les projets qui apparaissent comme des éléments monolithiques abritant l’ensemble des fonctions intérieures alors que les seconds seraient ceux qui surplombent ces fonctions sans nécessairement les contenir. Certains projets semblent se situer à la jonction de ces deux catégories : c’est le cas par exemple des projets de l’Atelier Pierre Thibault et de Martin Marcotte/Bienhaker qui peuvent être vus comme des bâtiments de type « toit » se repliant sur eux même pour devenir des bâtiments de type « volume ». L’expression des bâtiments de type « toit » varie largement. Ainsi, certains peuvent être identifiés par l’expression formelle forte de leur partie supérieure : c’est le cas des surfaces non-planes dans les projets de Cardin Ramirez Julien et de Thibodeau Architecture + Design. Dans d’autres projets, le toit ne se limite pas une simple surface, mais, par son épaisseur, devient un volume flottant qui intègre des fonctions : c’est le cas des projets de Labonté Marcil/ Bourgeois Lechasseur ou encore de Ruccolo + Faubert Architectes. Dans l’ensemble, il est intéressant de noter qu’il y a un nombre équivalent de projets de chacun de ces types, tant au premier qu’au second tour. Ainsi, si le projet de Éric Pelletier/GLCRM et celui de Côté Leahy Cardas/ Provencher Roy Associés Architectes sont des bâtiments de type « volume », la proposition de Saucier + Perrotte/ Hughes Condon Marler Architectes et celle de Affleck de la Riva Architectes/Cannon Design sont clairement des bâtiments de type « toit ». On notera que les commentaires du jury montrent clairement un penchant pour cette dernière catégorie. Ainsi, le toit est immédiatement vu comme « une image forte » (commentaire pour Affleck de la Riva Architectes/Cannon Design) « à l’identité simple et forte » (commentaire pour Saucier + Perrotte/Hughes Condon Marler Architectes). Au contraire, le jury qualifie l’un des volumes monolithiques de projet « dont l’identité manque de caractère » (commentaire pour Éric Pelletier/GLCRM) et se questionne sur la lecture de l’autre : « ce concept est ambigu au plan volumétrique quant aux principes directeurs qui ont généré cette forme ; est-ce une coquille ou une boîte avec quatre faces différentes et un toit ? » (commentaire pour Côté Leahy Cardas/Provencher Roy Associés Architectes.) On le voit, le bâtiment de type « toit » apparaît clairement comme une réponse plus adaptée à la question de la « facture architecturale », et ceci indépendamment de la qualité de la résolution architecturale des projets.
La notion de toit est bien entendu directement liée au « défi structural de la portée sans obstacle de l’aire de jeu » souligné par le programme du concours. Comment architecturer un toit permettant d’enjamber un terrain de soccer? Les bâtiments de type « volume » et ceux de type « toit » proposent des solutions bien différentes. Comme le montrent les coupes sur les planches de présentation, le toit surplombant l’aire de jeu semble être vu chez les premiers davantage comme un problème technique : le projet de Côté Leahy Cardas/Provencher Roy Associés Architectes détaille une composition constructive complexe, alors que celui de Éric Pelletier/GLCRM le considère comme un simple toit de grande portée sans le développer outre mesure dans les documents de présentation. Au contraire, dans les bâtiments de « toit », le toit est développé de façon plus expressive, à l’image d’une cinquième façade, mais intérieure. Tant Affleck de la Riva Architectes/Cannon Design que Saucier + Perrotte/Hughes Condon Marler Architectes vont pousser cette opération de composition architecturale jusqu’à présenter des plans du toit/plafond réfléchi. Pour les premiers, le plan de plafond réfléchi s’apparente presque à une toile d’art graphique abstrait, alors que, pour les seconds, il s’agit d’exprimer à la fois la complexité et l’esthétique du concept structural laissé apparent dans le projet.
Considérons enfin, dans un troisième temps, la notion « d’architecture verte » mentionnée au programme. De nombreux jurys de concours attribuent une importance qui peut paraître démesurée à la norme LEED-NC. Or ce n’est pas le cas ici : LEED-NC est à peine, voire pas du tout, mentionnée dans les commentaires du jury. En réalité, la notion « d’architecture verte » n’est pas tant vue par le jury comme une matérialisation d’exigences techniques que comme une intégration du bâtiment dans le contexte existant du parc du CESM. Ici encore, les bâtiments de type « toit » prennent l’avantage : perçus comme beaucoup plus horizontaux, ils semblent être en flottement au-dessus du sol sans entrer en conflit avec le parc. Mieux encore, la proposition de Saucier + Perrotte/Hughes Condon Marler Architectes présente une intention forte de lier de façon fluide le toit flottant et le sol : les documents de présentation montrent que le toit n’est pas simplement un plan flottant, mais qu’il est le résultat d’un décollement d’une strate du sol lui-même suite à une opération de pliage.
« Un pavillon dans le parc, à l’identité architecturale simple et forte » : c’est ainsi que le jury qualifie le projet de l’équipe de Saucier + Perrotte/Hughes Condon Marler Architectes, lauréat du concours. Qualifier un projet de 12 700 m2 de « pavillon » peut paraître étonnant, mais cette description souligne la lecture qu’on peut faire d’un bâtiment qui, au final, se résume à la figure à la fois simple, légère et solide de son toit. Si, dans le cas du Stade olympique, le toit est vu aujourd’hui comme l’élément problématique qui matérialise la crise voire la ruine d’une architecture radicale, il faut plutôt le voir dans le cas du futur Stade de soccer du CESM comme la colonne vertébrale d’une architecture à la fois aventureuse et intégrée.
Au final, nous voudrions souligner deux aspects relativement inusités des conclusions du jury du concours. D’une part, comme ce fut le cas pour le Complexe sportif Saint-Laurent en 2010 et tel que le mentionne Jean-Pierre Chupin dans son éditorial sur ce concours (novembre 2012), le jury a décidé, tout en proposant une équipe lauréate, de rendre publique une liste de recommandations qu’il considère « essentielles au développement de [son] esquisse ». Cette double opération hautement inhabituelle permet au jury d’assumer de façon plus complète son rôle d’intervenant dans le processus de conception qu’est le concours d’architecture. D’autre part, en plus de nommer un lauréat, le jury a recommandé de décerner une mention spéciale à un autre projet, celui de Éric Pelletier/ GLCRM. Ceci a le mérite de reconnaître une qualité aux idées architecturales d’un projet non primé. L’histoire des concours d’architecture est riche de projets non lauréats qui méritent néanmoins une telle sorte de reconnaissance, que ce soit pour la qualité de la solution particulière qu’ils apportent ou, mieux, pour l’importance des questions disciplinaires qu’ils soulèvent. Le fait que le rapport du jury se clôt sur ces conclusions inhabituelles rappelle que le concours d’architecture ne doit pas être vu seulement comme une opération de sélection d’une solution à un problème donné. Il peut également être un processus de construction collectif.
La Ville de Montréal souhaite procéder à la construction d'un Complexe de soccer municipal dans l'arrondissement de Villeray - Saint-Michel - Parc-Extension, au périmètre ouest du parc du Complexe environnemental de St-Michel (CESM).
Ce projet répond aux besoins en matière de sites d'entraînement et de compétition des jeunes adeptes de soccer et à un modèle de développement durable. Il s'appuie sur les principes directeurs suivants :
- une politique d'accessibilité aux jeunes (plages horaires, tarification préférentielle, programme pour une clientèle défavorisée);
- un objectif d'autofinancement des dépenses d'exploitation par les revenus générés par l'achalandage;
- l'intégration harmonieuse, avec le parc du CESM, d'un bâtiment certifié LEED-NC Or et le recours au verdissement;
- l'adéquation avec le plan d'action en design de la Ville.
Ce projet d'envergure est une occasion privilégiée d'intégrer un équipement sportif à la fine pointe des nouvelles technologies dans un pôle de la Ville de Montréal qui en est dépourvu.
Le concept architectural
Le Centre de soccer relèvera d'une approche contemporaine, tant dans la facture architecturale de l'édifice que dans son processus de conception. En outre, il contribuera à la mise en valeur du site. La composition architecturale reflètera clairement la vocation de l'édifice et traduira également sa vision écologique.
L'édifice devra offrir une expérience spatiale variée, une organisation volumétrique facilitant la compréhension et l'orientation des occupants tout en assurant le confort et le bien-être des usagers, des visiteurs et des occupants.
La conception du projet devra répondre clairement aux exigences des occupants par une organisation fonctionnelle adéquate, en respectant les principes de développement durable (paramétrées par les exigences LEED-NC) dans un souci de qualité architecturale, contextuelle et d'une signature propre. Il est souhaité que cette oeuvre architecturale puisse servir à faire la promotion du CESM.
Le défi
Cet édifice sportif ne comporte pas de défis importants au niveau fonctionnel. Son schéma organisationnel est simple car la forme du site limite les possibilités d'implantation. Le défi se trouve plutôt dans la facture architecturale de l'immeuble, dans sa façon d'assumer le volume de l'édifice, dans le traitement de ses longues parois, dans sa relation à la rue et au site.
Le projet présente également un défi structural en raison des portées sans obstacle de l'aire de jeu.
Le bâtiment devra respecter les principes d'une architecture verte à caractère sportif qui s'intègre au parc du CESM.
Le modèle
La Ville recherche un concept qui créera un nouveau modèle d'équipement sportif, une identité différente de ce qui a été bâti au cours des dernières années.
La vocation première de l'édifice sera d'offrir des espaces de pratique sportive. Toutefois, ce sera également un édifice ouvert à la population. Le traitement architectural devra donc répondre clairement de ces deux vocations. La population devra être en mesure de reconnaître l'édifice à partir de l'avenue Papineau et du parc. À l'exception des espaces voués aux sports et des espaces réservés à l'administration et à l'exploitation, les espaces seront accessibles au public pendant les heures d'ouverture.
Ainsi, l'édifice sera principalement dédié aux amateurs de soccer, mais restera accessible à tous, notamment aux gens de passage dans le parc du CESM pendant les heures d'ouverture du centre (ex. accès libre aux toilettes).
L'intégration au site
Malgré les contraintes liées à son imposant volume et le peu de marge de manoeuvre d'un site exigu, le Centre de soccer intérieur se démarquera par une volonté manifeste de dialogue avec le site du CESM et l'environnement bâti résidentiel. Il fera le pont entre les deux environnements et deviendra un élément participatif au cadre paysager.
La présence de l'édifice sera manifeste non seulement sur l'avenue Papineau mais de la plupart des points de vue du parc en devenir. Le traitement architectural des façades en interface avec le parc en tiendra compte.
(Tiré du programme du concours)
Objet : RAPPORT DU JURY/ÉTAPE 2
Date : 6-7 novembre 2011
PRÉSENCES
Membres du jury :
- madame Johanne Derome, directrice, Direction des sports, Ville de Montréal
- monsieur Rémy-Paul Laporte, architecte, gestionnaire immobilier, Ville de Montréal
- monsieur Francis Millien, commentateur sportif
- madame Isabel Hérault, architecte
- monsieur Jean-Claude Boisvert, architecte retraité, conseiller en aménagement
- monsieur Ron Rayside, architecte
- madame Marie-Claude Le Sauteur, architecte, Chef de division, arrondissement de Saint-Laurent
- monsieur Michel Rose, ingénieur, Direction des ressources financières et matérielles, École polytechnique de Montréal
- monsieur Jacques Plante, architecte, professeur, École d'architecture, Université Laval
- monsieur Peter Jacobs, architecte paysagiste, professeur titulaire, École d'architecture de paysage, Université de Montréal
- Louise Amiot, architecte, conseiller professionnel
PRÉSENTATION- 14H30 À 18 H00
Les quatre (4) équipes ont présenté leur projet, devant public, pendant 20 minutes, suivi d'une période de questions de 20 minutes, pour le jury exclusivement.
Présentation publique des quatre (4) finalistes, dans l'ordre suivant :
- Affleck de la Riva/Cannon Design
- Éric Pelletier/GLCRM, architectes
- Côté Leahy Cardas/Provencher Roy, architectes
- Saucier Perrotte/Hughes Condon Marler, architectes
DÉLIBÉRATIONS DE 19 h00 à 21 h00
La présidente du jury, madame Isabel Hérault, invite les membres du jury à faire un premier tour de table basé sur leur analyse personnelle et sur les présentations des finalistes.
Le jury est unanime pour conclure qu'aucun des concepts ne semble répondre globalement au programme et au budget.
1-Affleck de la Riva / Cannon Design :
« Une image forte mais dont le développement n'a pas apporté les réponses attendues.»
Le projet propose une image de topographie inversée, où la modulation du sol est recouverte d'une grande toiture en porte-à-faux, flottant au-dessus de la rampe extérieure d'accueil, menant les spectateurs au haut des gradins.
Le jury déplore l'évolution du concept, lequel représentait un bon potentiel à l'étape 1 : d'une force identitaire indéniable, l'organisation propose une solution fonctionnelle non résolue, menant à un cul-de sac.
Le jury constate que les commentaires émis à l'étape 1 ont été peu considérés et pourraient être répétés à cette étape.
Le projet est demeuré au niveau graphique; il est difficile à lire au plan fonctionnel, lequel manque de clarté.
2- Éric Pelletier / GLCRM :
« Un projet très fonctionnel mais dont l'identité manque de caractère.»
Le projet propose un volume imposant, un rectangle opaque recouvert d'acier reposant sur un mince bandeau de verre sur le boulevard Papineau et du côté de l'entrée; une fenestration plus généreuse anime la façade côté carrière. L'accès vers les gradins, en pente légère, offre une progression naturelle vers l'aire publique des spectateurs.
Il se démarque par la simplicité de l'organisation fonctionnelle; celle-ci offre une fluidité conceptuelle.
Ce parti propose le meilleur agencement des espaces tant à l'intérieur qu'à l'extérieur. Dès l'entrée, le jury a apprécié l'ajout d'une aire vitrée sur le terrain, l'agora, facilitant l'accueil des groupes de jeunes. Le concept est clairement axé sur les usagers et les exigences fonctionnelles du programme.
Le projet est apprécié pour la grande qualité de l'aménagement des espaces intérieurs, des parcours qui les relient et de leur continuité avec le parc. Notamment, la disposition des gradins et des espaces publics intérieurs du côté du parc contribue à l'animation humaine de celui-ci. Toutefois, le jury considère que la lourdeur et l'opacité dans le traitement de la structure du toit constitue un obstacle visuel entre le quartier et le parc.
Le parti fonctionnel a toutefois généré un écart de superficie significatif au niveau des aires publiques, de l'ordre de 932 m2. Le jury déplore toutefois l'évolution du traitement de l'architecture du projet, et plus spécifiquement, au niveau de l'enveloppe et de la volumétrie.
L'enjeu, de créer un bâtiment identitaire côté ville, n'est pas solutionné; le travail des façades ne découle pas de la structure laquelle est floue quant à son caractère spécifique. Les parements, différents sur les façades, contredisent l'effet de la volumétrie.
L'approche minimaliste manque de caractère et est peu convaincante. Le volet structural n'a pas été développé dans la prestation.
3- Côté Leahy Cardas / Provencher Roy :
« Une architecture séduisante et fluide mais décevante dans sa résolution.»
Le projet propose une métamorphose de la boîte rectangulaire par le jeu et l'ondulation des parois des façades et de la toiture. Cette étude volumétrique, à la force identitaire, a évolué vers une belle fluidité, sauf du côté du boulevard Papineau, avec une façade plane, quelque peu décevante.
Ce concept est ambigu au plan volumétrique quant aux principes directeurs qui ont généré cette forme; est-ce une coquille ou une boîte avec quatre (4) faces différentes et un toit?
Ce volume est déposé sur deux (2) buttes; le parti paysager est bien développé et offre une très bonne planification du site, incorporant les notions de développement durable.
L'organisation intérieure propose des espaces intéressants dont les gradins côté parc, dans une modulation de hauteur allant du plus haut à l'accueil et descendant vers le terrain extérieur. Ceci implique aux spectateurs de monter, dès le hall, pour redescendre vers les derniers blocs de gradins; les gradins, au niveau du terrain, ne représentent pas une solution viable pour la visibilité du jeu.
Cette modulation et la structure en découlant implique des coûts élevés, amplifiés par des interventions sur les trois (3) côtés du bâtiment. Les vestiaires auraient avantage à se retrouver sous les gradins.
Le jury s'interroge et s'inquiète de la pérennité de ce concept et de sa capacité à bien vieillir compte tenu du revêtement extérieur blanc et des lanterneaux.
4- Saucier + Perrotte / Hughes Condon Marler :
« Un pavillon dans le parc, à l'identité architecturale simple et forte.»
Le concept propose un pavillon dans un parc, une grande toiture en bois, flottante, couvrant les activités de jeux; cette structure se déforme pour venir supporter les gradins extérieurs. Il offre un dialogue animé sur la ville, un des enjeux du projet.
Le jury a apprécié la simplicité et l'élégance du geste; l'utilisation du bois est parfaitement intégrée au concept. L'utilisation du talus, le long du boulevard Papineau, crée une façade ouverte sur le café. Il en résulte un bâtiment identitaire, ayant une forte présence à la Ville.
Le projet propose une intégration volumétrique de la phase 2, par le prolongement de la structure de la toiture; cette approche renforce l'effet identitaire du projet.
Le parti de flottement de la toiture implique des surfaces de verre très importantes sur les trois (3) façades, ce qui inquiète le jury en termes de confort thermique, de contrôle de la lumière et de LEED Or.
Le jury déplore l'échelle étriquée de l'entrée et le manque d'espace du hall; le fonctionnement intérieur est discutable et les circulations, à redimensionner.
Le jury s'interroge sur l'efficacité de la relation usager/parc; la baie vitrée du côté carrière est loin des spectateurs et la visibilité semble obstruée par le système de pare-soleil proposé, non pertinent dans cette orientation.
La notion de transparence doit être maintenue car c'est la force du projet; en contrepartie, elle suscite des questionnements au niveau des coûts et des critères LEED Or.
Le jury s'est fortement questionné au sujet de la structure, tant du toit que des colonnes et du contreventement; cet aspect n'est pas développé à la satisfaction du jury. Le mode d'intégration de la mécanique à la structure du toit suscite d'autres interrogations; les réponses offertes ne sont pas convaincantes pour le jury.
Le jury constate qu'aucun projet n'offre à la fois la solution fonctionnelle, la volonté identitaire pourtant clairement mentionnée dans le programme et le respect du budget.
ANALYSE BUDGÉTAIRE
Toutes les firmes, à l'exception de CLC/PRAA, ont déposé une estimation conforme au budget soumis par la Ville dans le règlement du concours.
L'analyse de la firme d'économistes de la construction BCS, mandatée sur la Commission technique, relève cependant que toutes les prestations dépassent de façon significative le budget. BCS précise
également que le budget initial semble sous-évalué dans un contexte de concours et de certification
LEED-Or, ce qui ne justifie toutefois pas l'importance des dépassements.
En conclusion, le jury basera son évaluation sur la qualité de l'architecture et de l'équipe, les quatre (4) finalistes s'étant engagés à respecter le budget, lequel devra être confirmé par la Ville en fonction de ses priorités. La qualité et l'expérience des finalistes les rendent tous aptes à répondre aux attentes de la Ville.
ÉVALUATION DES ÉQUIPES
Première évaluation
À la lecture des dossiers de candidature inclus dans la prestation, le jury conclut que les quatre (4) équipes ont la compétence et les ressources pour mener à bien ce projet; une remarque au niveau de la surveillance est apportée, laquelle devrait être assurée par un surveillant senior.
DEUXIÈME DÉLIBÉRATION
Le jury amorce un autre exercice d'évaluation des projets, comparant deux (2) projets ayant des similarités fonctionnelle et volumétrique côté ville, ceux de Éric Pelletier/GLCRM et Côté Leahy Cardas/Provencher Roy, à partir des critères d'évaluation.
Le projet de Éric Pelletier/GLCRM se démarque et retient le choix de la majorité du jury, pour les raisons déjà mentionnées.
- atmosphère spectateurs/joueurs;
- qualité de l'organisation intérieure;
- relation visuelle avec le parc réussie;
- notion intérieur/extérieur réussie.
Le jury déplore l'absence de caractère identitaire et d'image urbaine, et questionne l'aménagement des talus côté parc, empêchant la visibilité du jeu depuis la piste cyclable/piétonne.
Le jury conclut, à la fin de la première journée de délibérations que, compte tenu du contexte budgétaire, il importe de sélectionner un parti fort, une architecture signifiante, l'ajustement fonctionnel étant possible dans trois (3) des quatre (4) projets et, qu'à ce titre, le projet de Saucier Perrotte/Hughes Condon Marler demeure dans la course.
7 novembre 2011
VISIONNEMENT DES MAQUETTES 3-D
Le jury conclut de cet exercice que le projet de Saucier Perrotte/Hughes Condon Marler propose :
- l'image la plus forte;
- la vision du parc, depuis les gradins, est intéressante et inversement;
- un véritable pavillon dans le parc;
- une architecture de composition classique au langage contemporain;
- un nouveau signal urbain pour le développement futur du quartier;
- l'animation du boulevard Papineau.
Le projet de Affleck de la Riva/Cannon Design propose :
- une bonne valeur identitaire depuis l'entrée du bâtiment;
- de bonnes proportions toiture/bandeau vitré sur le boulevard Papineau, véritable effet de flottement.
Le projet de Côté Leahy Cardas/Provencher Roy propose :
- une façade décevante sur le boulevard Papineau, trop uniforme et linéaire;
- un volume fermé sur le parc;
- une volumétrie discutable.
Le projet de Éric Pelletier/GLCRM propose :
- un volume hors d'échelle;
- un effet de flottement non perçu du côté du boulevard Papineau;
- un volume bas à l'entrée : effet écrasant;
- un traitement non convaincant des façades.
ÉVALUATION FINALE
Le jury note les projets, critère par critère, sur une base consensuelle; le résultat est égal entre Saucier
Perrotte/Hughes Condon Marler et Éric Pelletier/GLCRM.
Au terme d'un vote demandé par la présidente du jury, le projet de Saucier Perrotte/Hughes Condon
Marler est retenu et endossé pour le jury.
Le jury, conscient du contexte budgétaire et des commentaires émis durant ce jury, propose le lauréat
Saucier Perrotte/Hughes Condon Marler accompagné d'une série de recommandations essentielles au développement de l'esquisse dont :
- réduire le vitrage pour améliorer l'efficacité énergétique;
- améliorer la relation avec le côté carrière;
- ne faire qu'un seul côté de gradins extérieurs, du côté ville et en prévoir le raccordement ultérieur;
- revoir l'entrée et le hall;
- définir la structure tout en conservant l'effet de transparence.
Le jury recommande de décerner une mention au projet de Éric Pelletier/GLCRM.
Émis par :
Louise Amiot, architecte, MBA
Conseiller professionnel
(Rapport du jury: version intégrale)
Président du jury E1 |
Isabel Hérault, Architecte
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Jury E1 | Jean-Claude Boisvert, Architecte |
| Johanne Derome, directrice, centre |
| Peter Jacobs, Architecte paysagiste |
| Antonin Labossière, Architecte |
| Rémy-Paul Laporte, Architecte |
| Marie-Claude Le Sauteur, Architecte |
| Marc Letellier |
| Francis Millien, Expert en sports |
| Jacques Plante, Architecte |
| Ron Rayside, Architecte |
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Président du jury E2 |
Isabel Hérault, Architecte
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Jury E2 | Jean-Claude Boisvert, Architecte |
| Johanne Derome, directrice, centre |
| Peter Jacobs, Architecte paysagiste |
| Antonin Labossière, Architecte |
| Rémy-Paul Laporte, Architecte |
| Marie-Claude Le Sauteur, Architecte |
| |
| Francis Millien, Expert en sports |
| Jacques Plante, Architecte |
| Ron Rayside, Architecte |
| Michel Rose, Ingénieur |
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Comité technique | Denis Clavet |
| Benoît Gariépy |
| Buu Levan |
| Annie Ypperciel |
Étape1 / Proposition
- annonce du concours dans les médias - 6 juin 2011
- disponibilité des documents du concours - 8 juin 2011
- période d'inscription - 8 juin au 7 juillet 2011
- période de questions et réponses - 8 juin au 6 juillet 2011
- remise des Propositions - 20 juillet 2011
- tenue du Jury - 15 et 16 août 2011
- annonce des finalistes - 8 septembre 2011
Étape 2 / Prestation
- visite et remise du Programme 12 septembre 2011
- période de questions et réponses - 12 septembre au 12 octobre 2011
- remise des prestations - 25 octobre 2011
- présentation publique - 6 novembre 2011
- tenue du Jury - 7 et 8 novembre 2011
- annonce du lauréat - 19 décembre 2011
(Tiré des documents du concours)
Ordre des Architectes du Québec, Centre de soccer au CESM : les finalistes dévoilés, 2011
Office de consultation publique de Montréal, Complexe municipal de soccer - CESM (Villeray - Saint-Michel - Parc-Extension), 2011
Lapointe, F., McGregor, D., Concours du nouveau complexe de soccer au CESM - « Saucier Perrotte / Hughes Condon Marler Architectes», Kollectif.net, 2011
Christian Chaloux, Un centre de soccer vert au CESM, 2012
Darren Becker, Concours d'architecture du futur complexe de soccer au CESM - Les finalistes sont dévoilés!, 2011, Montreal Ville UNESCO de design, NewsWire
Darren Becker, Saucier + Perrotte / Hughes Condon Marler Architects take top honours!, 2011, Montreal Ville UNESCO de design, V2com
Concours d'architecture complexe de soccer au CESM, 2013, Montréal Ville UNESCO de Design
Ville de Montréal, L'appel de candidatures pour le concours d'architecture est lancé- Le nouveau complexe de soccer de Montréal sur les planches à dessin !, 2011
Ville de Montréal, Concours d'architecture du futur complexe de soccer au CESM - Saucier + Perrotte / Hughes Condon Marler Architectes remportent les honneurs !, 2011
- Règlement
- Appel de candidatures
- Programme
- Communiqué de presse
- Communiqué de presse
- Article de revue spécialisée
- Communiqué de presse
- Article de revue spécialisée
- Article de revue spécialisée
- Article de presse
- Communiqué de presse
- Rapport du jury (global)
- Rapport du jury (global)
- Article de presse
- Fiche technique
- Rapport du Conseiller Professionnel
- Texte du concours
- Communiqué de presse