Ascenseur pour l’horizon
En traitant d’un espace vacant de 40 mètres de hauteur entre deux dômes, ce programme de concours, aussi rare qu’emblématique en architecture, évoque immanquablement cet autre concours, quasi mythique désormais, pour l’édification du Dôme de la cathédrale Santa Maria del Fiore à Florence. Remporté par le génial Filippo Brunelleschi au milieu du XVe siècle, il inaugura, ni plus ni moins, la consécration du rôle de l’architecte face au maître d’œuvre médiéval. Plus modeste, tant par le budget que par la fonction à la fois spirituelle et lucrative, le concours lancé fin 2017, par l’oratoire Saint-Joseph du Mont-Royal, a choisi le projet de l’équipe Atelier TAG / Architecture 49, laquelle a, semble-t-il, retenu la leçon du maître florentin : il ne suffit pas de résoudre la question constructive, encore faut-il s’attacher à la démontrer avec émerveillement, conviction et pédagogie.
Les miracles de Saint Frère André conduisent toujours de très nombreux pèlerins à gravir les marches de l’oratoire Saint-Joseph, sur le flanc nord-ouest du Mont Royal à Montréal, en un acte de pénitence qui enivre les croyants : tout en inquiétant les spécialistes de l’arthrose et de la chirurgie du genou. En offrant de démultiplier l’expérience à partir du niveau muséal, la direction de l’oratoire ajoutera bientôt une épreuve inattendue, aussi exigeante physiquement que sublime sur le plan architectural. Elle consistera en une circonvolution le long d’une rampe en forme de voile enroulé sur le dôme intérieur, culminant en un accès au lanternon, jusqu’ici interdit, qui offrira un panorama complet sur l’horizon de Montréal.
Quatre équipes ont été appelées à réfléchir sur cette question inédite, quatre regroupements d’architectes et d’ingénieurs en fait, tant le défi se présentait autant sur le plan technique que spatial :
- Atelier TAG/ Architecture 49 / Stantec / SDK
- Architecture EVOQ / BPA / NCK
- Provencher Roy / Pageau Morel / SNC Lavallin
- Affleck de la Riva / Henri Cleinge / Martin Roy / Latéral / DWB
Notons d’emblée que le volet spirituel, de façon contradictoire, a été contourné ou mal compris par les équipes concurrentes. C’est en tout cas ce qui ressort du rapport du jury présidé par le professeur Carlo Carbone de l’UQAM : rapport dont la rédaction, la précision et la transparence sont, à toutes fins pratiques, exemplaires. Si les volets fonctionnel, muséal et intégration de l’ingénierie se sont vus attribués chacun 25% de la note, le volet spirituel se trouvait limité à 15%, guère plus que les 10% attribués au « potentiel d’animation et d’interprétation du concept d’aménagement de l’entre-dôme ». Comment expliquer ce glissement dans la compréhension d’un mandat architectural dont l’objectif se résume, de façon éminemment transcendantale, à une ascension intérieure? Il faut sans doute y voir la marque d’une double nature métaphysique et financière du projet, tant on imagine mal que cette expérience de l’entre-dôme sera aussi gratuite que peut l’être la montée des marches à genoux. « Le jury constate que les 4 prestations ont peu développé le critère spirituel souhaité », jury qui regrette de surcroit que le traitement du « drapé » dans le projet lauréat « ne se traduise pas aussi clairement sur le plan spirituel », tandis qu’il reproche paradoxalement au projet de Provencher Roy un concept qui « repose sur un contrôle de la lumière hors mandat ». On aurait pourtant cru que le travail de la lumière pouvait accompagner spirituellement le pèlerin dans une ascension.
Quel était donc l’objectif du projet?
Pour comprendre l’intérêt croissant pour toutes les formes d’expériences offertes par les plateformes d’observation installées au sommet des plus grands édifices, Mandana Bafghinia rappelle, dans sa recherche doctorale, que la Place Ville-Marie, de façon étrange, ne comportait pas de belvédère à l’origine : on sait ce qu’il en est désormais. Un tel oubli est d’autant plus surprenant que l’Empire State Building vivait quasiment des seuls revenus de sa plateforme pendant la crise économique des années 1930. Somme toute, avec un maigre budget de 13,5 millions de dollars pour un lieu aussi unique que symbolique, on soupçonne que le jury, à l’instar de la direction de l’Oratoire, soucieuse de réalisme économique, a surtout jaugé de la faisabilité technique et matérielle : 50% des points allaient en ce sens aux volets fonctionnel et d’intégration de l’ingénierie.
De façon générale, les équipes ont produit la même quantité de documents graphiques, mais il se trouve de notables différences dans le choix des supports. La comparaison des stratégies de visualisation est assez éclairante, puisqu'il s’agissait d’évoquer un immense espace intérieur, faiblement éclairé, dont il était quasi impossible de rendre compte sans faire appel à une coupe générale en l’absence de maquette. Si l’utilisation de la coupe-perspective a probablement signé le succès de la présentation du consortium Atelier TAG / Architecture 49, on note surtout l’impressionnante accumulation de plans techniques supplémentaires – plans mécaniques et de structure – qui ont visiblement rassuré par « une approche mécanique claire, réfléchie et pertinente ». Tant chez cette même équipe que chez Provencher Roy, on remarque une très faible quantité de schémas et de diagrammes, tandis que la pléthore de détails de construction offerts par l’équipe EVOQ contraste avec la faible quantité d’informations constructives dispersées sur les planches d’Affleck de la Riva, ce qui a fait dire au jury que leur proposition était « risquée au plan structural».
La comparaison des choix graphiques est également frappante. La maîtrise de la composition des planches par l’équipe lauréate repose en grande partie sur un habile dosage du rapport figure fond : un élément visuel fort, généralement en perspective, flottant nettement au-dessus d’un parterre d’informations techniques, complexes, mais harmonisées par un léger grisé. Le graphisme de Provencher-Roy semble à l’inverse trop complexe, peu hiérarchique, déployant une variété de couleurs parfois criardes, nuisant globalement à une lecture sereine du concept. Certains tons violacés rappelant les aurores boréales ont fait dire de ce projet qu’il était trop « futuriste ». Si l’équipe EVOQ, à l’instar de Provencher Roy, a joué sur les couleurs, la gamme de teintes de rouge-saumon crée par contre un fil conducteur cohérent appuyant le parti très technique du concept. Enfin, Affleck de la Riva déploient leur projet suivant une grille graphique rigoureuse et aérée, mais somme toute trop schématique pour évoquer les variations d’ambiance. Les rendus ont tous reçu un traitement orangé qui semble faire écho aux vitraux existant au niveau du tambour de l’oratoire, mais l’absence d’une coupe perspective, illustrant l’ambiance dans l’entre-dôme, a clairement compliqué la compréhension du parcours spatial proposé. Ce fut une erreur fatale pour ce projet, car il est désormais clair que ce concours a donné lieu à quatre lectures du dôme en coupe.
Résumons :
- La coupe principale sur le dôme, chez Affleck de la Riva, est simplifiée, peu narrative, et surtout elle est inhabitée. Elle sert tantôt de diagramme récapitulatif des circulations, tantôt de coupe didactique, fortement légendée, insistant sur les multiples aspects de la mise aux normes attendue par le programme. La coupe ne raconte rien, n’évoque rien de plus que les plans et, dans certains cas, elle affadit le dôme.
- Chez Provencher Roy, la coupe se trouve par contre véritablement inondée de lumière. Mais le choix d’une lumière jaune dont la teinte fluorescente n’est ni réaliste, ni véritablement mystique, n’aide pas à la saisie des qualités du projet. Ce même jaune maladroit va jusqu’à teinter les personnages sensés donner l’échelle d’un projet qui ne prend son envol que dans certaines vues en perspectives qui font immanquablement écho aux observatoires astronomiques. Bien qu’il s’agit en fait d’images de bougies flottantes projetées sur le dôme, une lecture rapide crée une analogie avec un dispositif scientifique. L’Oratoire ne voulait certainement pas que l’on confonde son dôme avec un objet technique et en d’autres temps, face aux diktats de l’Église, Galilée a su se raviser sur les vertus de la raison face à celles de la foi.
- L’équipe EVOQ / BPA / NCK a fait appel à une gamme très riche de représentations en coupe : tantôt techniques, tantôt ombrées, toujours didactiques. Visiblement admiratifs des éléments structuraux, en béton et en acier, d’un dôme érigé en pleine modernité, les concepteurs n’ont pas résisté à maintenir la teinte grise du béton dans la plupart des planches. Il reste que les coupes ainsi présentées rappellent ces dessins du XIXe et du début du XXe, montrant ces grands globes magnifiques, tantôt objets techniques, tantôt machines panoramiques, dont on raffolait dans les expositions universelles. Si la démonstration est parfaitement cohérente du point de vue du parti fortement tectonique du projet, la célébration de la structure architectonique existante (le jury notera la qualité de l’approche patrimoniale) risquait toutefois de transformer l’ascension spirituelle en apothéose constructive. Cette équipe aura poussé l’analyse jusqu’à produire de superbes maquettes d’étude et on devine ce que les grands rendus en coupe doivent finalement à l’éclairage technique de ces objets qui n’ont pas été présentés au jury.
- Seule l’équipe lauréate a eu recours à l’alpha et à l’oméga de la coupe à savoir la coupe perspective. Chez Atelier TAG / Architecture 49, on ne trouve qu’une coupe sur chacune des trois planches : tantôt purement schématique des parcours, tantôt dédiée aux principes de la ventilation – question cruciale – et l’ensemble du projet se trouve parfaitement résumé en une coupe perspective montrant non seulement le dispositif proposé, mais sa relation avec l’intériorité de la basilique. Le fait de creuser la coupe jusque dans la basilique augmente le vertige et la mise en scène fait penser à ces théâtres de dissection qui fascinaient les rares initiés à l’orée de la Renaissance. On pense aussi à ces magnifiques dessins qui illustrent les livres populaires sur le fonctionnement des cathédrales ou les dédales des labyrinthes : tout est dit en une seule coupe à la fois narrative et explicative.
Il apparaît toutefois que le jury a certainement longuement hésité, en particulier entre les projets de l’Atelier TAG et de EVOQ, puisqu’il en a conclu « qu’aucune des propositions (n’offrait) une solution convaincante à la problématique de la circulation et du contrôle des accès du musée et de l’entre-dôme, et par le fait même, les localisations proposées de la billetterie ». En d’autres termes, à défaut d’un parcours spirituel, il aurait été souhaitable d’assurer la meilleure gestion financière de cette nouvelle manne pour l’Oratoire. Restant dans le quantitatif, ce même jury a calculé point par point les mérites des prestations pour finalement en convenir que le projet du consortium Atelier TAG / Architecture 49 – Stantec- SDK devait l’emporter tout en soulignant certains de ses mérites :
- La qualité de la présentation et l’expression du potentiel d’ouverture pour la suite du dossier; le jury a perçu une sensibilité à l’écoute de la part de l’équipe.
- La qualité de la présentation et du dossier graphique facilitant la compréhension du projet.
- La profondeur de l’analyse du projet dans ses différentes composantes, dont la mécanique.
- L’ingéniosité du concept grâce à l’utilisation du voile cachant ou révélant les éléments existants, tel un fil d’Ariane unifiant les différents niveaux du volet muséal de l’Oratoire.
- Le potentiel prometteur de cette idée directrice quant à sa modulation selon les lieux et les fonctions.
- Le respect des infrastructures existantes et leur mise en valeur par le voile.
- La mise en valeur des réserves par les vues proposées sur la réserve blanche.
- L’évocation d’un potentiel d’animation indépendant du concept architectural.
- L’approche conceptuelle permettant une adaptation des interventions dans le temps, dans un esprit de pérennité; un projet réversible.
- Une approche mécanique claire, réfléchie et pertinente facilitant son intégration à l’existant.
- Une démonstration du potentiel de respect du budget grâce à la simplicité du geste architectural.
Le budget aurait à ce point été respecté qu’il faut sans doute parler de petit miracle en situation de concours, puisque le consultant externe chargé d’évaluer les propositions en amont du jury aurait constaté que le projet de l’Atelier TAG / Architecture 49 n’utilisait pas toute l’enveloppe budgétaire. Transcendance d’autant plus remarquable que le jury en appellera par la suite à « un certain dosage dans l’utilisation du voile; celui-ci a pour but de voiler et dévoiler des éléments sans créer des formes architecturales ». L’œuvre de Dieu ne pouvant être réformée, il serait donc improbable que les dépassements de budget soient désormais acceptables en phase de construction.
Il restera à trouver un nom à ce qui deviendra une attraction de classe mondiale. Les organisateurs du concours s’en sont tenu prudemment à parler de « phase A-4 » dans les documents officiels. On devine que les inquiétudes suscitées potentiellement par le recours au vocable « observatoire » reposent à la fois sur de possibles confusions avec la pure dimension scientifique d’un observatoire astronomique – l’Oratoire n’est pas un pavillon universitaire - et probablement aussi sur les homophonies entre l’observatoire et l’oratoire. Il reste qu’il s’agit bien d’une plateforme d’observation. En forme de révélation finale, on suggérerait volontiers de remettre en activité le bon vieux terme de « belvédère », dont l’origine est architecturale avant d’être paysagère, qui sert de table d’orientation et qui donnerait l’occasion aux visiteurs, croyants et moins croyants, de faire l’expérience d’une ascension intérieure du Belvédère de l’Oratoire.
Jean-Pierre Chupin, Maxime Leblanc, Raphaëlle Leclerc
L'Oratoire Saint-Joseph est une oeuvre de la Congrégation de Sainte-Croix, dont les pères et frères sont également à l'origine du Collège Notre-Dame à Montréal, où saint frère André était portier. L'Oratoire Saint-Joseph du Mont-Royal est un organisme sans but lucratif (OSBL) dont les revenus dépendent notamment des dons et de la vente de divers produits. Elle bénéficie d'une notoriété nationale et internationale. Il est intéressant de souligner que la Congrégation a joué un important rôle de mécène artistique. En effet, l'art est omniprésent sur le site de l'Oratoire (architecture, musique, peinture, sculpture, mosaïque...). Ces différentes formes artistiques sont intégrées au site et témoignent de son riche patrimoine.
Reconnu lieu historique national du Canada en 2003, l'Oratoire Saint-Joseph du Mont-Royal est un vaste lieu de pèlerinage de l'Église catholique romaine situé sur le flanc nord du mont Royal, dans la ville de Montréal, au Québec. Dominé par l'immense dôme de la basilique, l'endroit est un repère visible à des kilomètres à la ronde. Les pèlerins pénètrent sur les lieux en franchissant les portes de l'enceinte et en suivant une allée bordée de jardins jusqu'à un ensemble de bâtiments dont la basilique est le point central. La reconnaissance officielle vise l'ensemble du paysage culturel avec ses caractéristiques planifiées, son église, sa crypte, ses chapelles et ses bâtiments annexes.
Dans le cadre de la réalisation de son Plan directeur d'aménagement, dont les phases A2 et A3 sont en production, L'Oratoire Saint-Joseph du Mont-Royal désire réaliser la phase A4, laquelle permettra la finalisation de la vision des architectes de la basilique, soit l'accès à l'espace entre la coupole de la basilique et le dôme extérieur, jusqu'à son point culminant, le lanternon, un observatoire unique à Montréal. Cette étape représente l'élément final de cet ensemble architectural unique. À ce projet se greffe la redéfinition du volet muséal de L'Oratoire Saint-Joseph du Mont-Royal et le réaménagement de son musée.
La phase A4 a pour objectif d'améliorer (musée) et de développer (entre-dômes et centre d'observation) l'expérience du pèlerin et du visiteur lors de leur cheminement dans l'Oratoire par un itinéraire renouvelé et bonifié. Cette phase table sur la mise à niveau de la salle d'exposition et des réserves, sur la création d'un nouvel espace d'interprétation et d'animation multimédia dans l'entre-dômes, et sur l'accessibilité de l'observatoire existant, le lanternon, située au sommet du dôme. Ces travaux permettront de créer un nouveau circuit de visite axé sur la découverte architecturale, patrimoniale et culturelle, indépendant de celui menant à la basilique.
La conception exceptionnelle du dôme a permis la création d'un immense espace, unique en son genre. À son maximum, la hauteur vertigineuse séparant les dômes intérieur et extérieur atteint 40 mètres (131 pieds). L'aménagement de l'entre-dômes vise la création d'un espace circulaire sur deux niveaux, soit un anneau d'une largeur permettant le passage d'un grand nombre de personnes. Le mur extérieur est constitué de vitraux et de fenêtres qui offrent une vue à 360° sur Montréal. L'aménagement de ce lieu permettra d'y créer un grand espace d'exposition circulaire dépouillé de plafond, qui pourra également accueillir divers événements.
Tous les objectifs énoncés contribueront à la mise en valeur du volet culturel et muséal de l'Oratoire et de cet espace unique qu'est le dôme, sa signature architecturale. Ce projet permettra de promouvoir la visibilité de son architecture et le positionnera parmi les grands dômes de ce monde.
Musée :
- la création d'un concept muséal intégrateur, adapté à l'environnement physique, spirituel et aux collections
- l'optimisation de l'aire d'exposition et des réserves dans l'espace disponible
- l'intégration du circuit de visite muséale à celui de l'entre-dômes
- l'élaboration d'un concept favorisant la flexibilité d'aménagement des aires d'exposition
- l'exploitation de la fenestration existante et de l'éclairage naturel dans le circuit de visite
- la mise aux normes de la salle muséale et d'une partie des réserves
- la mise aux normes de l'enveloppe du secteur exposition
- l'accessibilité universelle
Entre-dômes :
- le respect des éléments significatifs de cet espace
- leur mise en valeur, sur les plans architectural et structural
- la création d'aires de plancher offrant une optimisation de la flexibilité d'aménagement pour des expositions ou des événements
- la création d'expériences spatiales intégrées au circuit de visite
- l'exploitation des vues et l'accessibilité
- l'intégration harmonieuse des circulations verticales aux structures existantes
- l'exploitation de l'éclairage naturel
- l'intégration des systèmes mécaniques à l'ensemble
- le traitement acoustique
- le développement d'un concept d'aménagement propice à une animation multimédia
- l'intégration harmonieuse des mesures de mise aux normes; CNB, ASHRAE
- l'accessibilité universelle jusqu'au niveau 202
Observatoire :
- le respect de l'intégrité de son enveloppe
- l'exploitation des vues et l'accessibilité
- l'élaboration d'un aménagement propice à l'interprétation
- l'intégration des mesures de mise aux normes; CNB
Fonctionnement :
- La billetterie doit être commune au musée et à l'entre-dômes, et être accessible à partir des deux entrées, l'esplanade et le hall.
- La billetterie doit se trouver dans la boutique, avec laquelle elle doit partager le personnel.
- L'accès au musée doit se faire depuis la boutique.
- L'entrée par l'esplanade doit permettre un libre accès aux dioramas.
L'objectif du respect budgétaire s'inscrit dans toutes les interventions proposées.
(Tiré des documents de concours)
JOURNÉE DU 14 MAI 2018
PRÉSENTATION DU RAPPORT DU COMITÉ TECHNIQUE
- Volet estimation :
Les 4 équipes ont déposé un estimé respectant le budget, soit $13.5 M.
La firme Macogep présente son analyse des 4 estimations déposées et les résultats de ses propres estimations en comparaison; une équipe dépasse le budget de moins de 10%, soit la firme Affleck DeLaRiva/ Henri Cleinge en raison des finis intérieurs et de l'escalier hélicoïdal. Pour les autres équipes, il n'y a pas d'écarts significatifs. Le projet de TAG/ Architecture 49 est même sous le budget, selon Macogep.
L'équipe Affleck DeLaRiva/ Cleinge a préparé des scénarios de coupures pour respecter le budget, suite au dépôt du rapport de Macogep.
Il est mentionné que les estimations en mécanique étaient généreuses pour les autres finalistes, ce qui donne la marge de manoeuvre nécessaire pour combler les légers dépassements établis par Macogep.
À la lumière de ces explications, le jury maintient les prestations des 4 finalistes pour la suite de l'évaluation.
- Volet muséal et programmation :
Affleck DeLaRiva/Cleinge; la réserve blanche a été déplacée, les bureaux n'ont pas de fenêtres sur l'extérieur, l'escalier menant au lanternon a été remplacé.
TAG/ Architecture 49; la salle muséale est sur un mur extérieur, l'entrée sur l'esplanade est considérée (voir addenda no.1), le contrôle des circulations difficile à régler.
EVOQ; la boutique n'est pas sur le chemin du retour.
Provencher Roy; l'aménagement des réserves est discutable, absence de proposition d'animation (concept).
- Volet CNB :
EVOQ n'a pas de vestibules devant l'ascenseur sur plusieurs niveaux.
TAG/ Architecture49 n'a pas relié l'escalier de la tour 'est' à celui menant à la mezzanine.
- Volet mécanique/ électrique
TAG/ Architecture 49; concept mécanique complet et réaliste.
Provencher Roy; proposition minimale et minimaliste.
Affleck DeLaRiva/ Cleinge; prestation sommaire ne décrivant pas l'intégration d'où questionnement sur la faisabilité.
EVOQ; proposition soignée et stratégies réalistes.
2. CONFORMITÉ
Le conseiller professionnel dépose le rapport de conformité; les quatre prestations sont complètes et conformes.
3. CONFLIT D'INTÉRÊT POTENTIEL
Richard Fortin dénonce des liens contractuels de sa firme avec un finaliste, mais pour des projets dans lesquels il n'est pas impliqué, n'étant pas dans l'organigramme, soit : Provencher Roy. Pour éviter toute apparence de conflits d'intérêt, il se retirera de la discussion et de l'évaluation de cette équipe.
4. APPROBATION DES CRITÈRES D'ÉVALUATION /étape 2
Article 1.4 Budget de construction
Advenant un dépassement de coûts énoncé par un Finaliste, le Jury retirera de l'évaluation, la Prestation déposée.
Dans l'éventualité d'un dépassement de coûts établi par le Comité technique, mais non énoncé par un Finaliste, le Conseiller professionnel demandera au Finaliste de décrire et chiffrer, en annexe de son estimation, des avenues de réduction de coûts permettant de respecter le budget afin que sa Prestation puisse être déposée au Jury, sans mettre en péril l'essence même du concept. Advenant qu'après la révision de l'évaluation budgétaire par le Comité technique le critère budgétaire ne soit toujours pas respecté, le Jury devra rejeter la Prestation.
Article 6.2.9
L'évaluation des Prestations des Finalistes porte sur les critères suivants :
- Respect du budget ;
- Faisabilité du concept;
- Volet spirituel; 15%
L'évaluation des critères suivants devra tenir compte de l'énoncé de la vision de l'Oratoire, soit : Être au coeur de la Ville, le lieu d'accueil, de rencontre, de recueillement, où rayonne l'héritage de saint frère André.
- Volet fonctionnel; 25%
- approche face à l'infrastructure existante et son impact sur l'espace de l'entre-dômes
- efficience du réseau de circulation et son accessibilité ; fluidité entre le musée et l'entre-dôme
- Volet aménagement muséal; 25%
- richesse du parcours de visite muséale; capacité d'intégration des deux secteurs, musée et entre-dôme
- potentiel de flexibilité en réponse au concept muséal
- mise en valeur de l'architecture existante dans le concept d'aménagement
- Volet intégration de l'ingénierie; 25%
- respect de l'architecture dans l'intégration des interventions en ingénierie
- pertinence des concepts proposés
- Potentiel d'évolution; 10%
- potentiel d'animation et d'interprétation du concept d'aménagement de l'entre-dôme
Les critères de l'étape 2 du concours, tels que décrits ci-haut, ont été approuvés par le jury, à l'unanimité, lors de la séance de l'étape 1 et transmis aux finalistes.
5. PRÉSIDENT(E) DU JURY
À l'étape 1 du concours, le jury a élu monsieur Carlo Carbone comme président du jury. Celui-ci continue son rôle pour l'étape 2 et détient un vote prépondérant en cas d'égalité des voix.
6. ENTREVUES
L'ordre des entrevues a été tiré au sort;
- 10 :00 AM : Atelier TAG/ Architecture 49- SDK- Stantec
- 11 :15 AM : EVOQ-BPA-NCK
- 13 :15 PM : Affleck DeLaRiva/ Henri Cleinge-Martin Roy-Latéral/ DWB
- 14 :30 PM : Provencher Roy-Pageau Morel-SNC Lavallin
7. ÉVALUATION GÉNÉRALE
À la lumière des présentations, le jury réitère le besoin, énoncé dans le programme, de sélectionner un concept flexible, une approche modulable, qui tout en maintenant le fil directeur du concept, pourrait s'adapter à l'évolution de l'Oratoire.
Le jury constate que les 4 prestations ont peu développé le critère spirituel souhaité.
Le jury souligne l'importance de proposer un parcours plus libre, répondant aux besoins des visiteurs.
Le jury souligne que le projet lauréat devra s'inscrire dans l'ensemble du complexe de L'Oratoire; partager une recherche d'humilité et non rechercher une apothéose.
La première ronde d'évaluation prend la forme d'un échange libre découlant des entrevues et des évaluations individuelles; chaque prestation est discutée globalement.
(Consultez les projets des concurrents pour les commentaires spécifiques du jury)
En conclusion de cette évaluation qualitative, le jury convient que sauf une prestation qui semble plus risquée, les 4 concepts sont recevables. Le jury reconnait qu'il n'y a pas d'approches globales qui se démarquent, mais deux propositions offrent une vision claire dans leurs textes, et leur approche, TAG/ Architecture 49 et EVOQ; leur compréhension est bien articulée et les concepts se rejoignent.
8. ÉVALUATION PAR CRITÈRES
Budget : Avec les réponses de l'équipe d'Affleck DeLaRiva-Cleinge, les quatre équipes respectent ce critère.
Faisabilité : Techniquement, les quatre propositions sont réalisables, mais l'escalier hélicoïdal représente un risque structural et budgétaire.
Critère spirituel : ce critère ne ressort pas de façon significative, et ce dans aucune des propositions.
Capacité d'évolution et adaptabilité : seule la proposition d'EVOQ, de par son approche patrimoniale et son plancher surélevé dans le musée, offre une réponse à cette attente.
Volet fonctionnel : Provencher Roy propose le meilleur secteur muséal; le secteur du Diorama est plus ou moins intégré, pour toutes les propositions.
Le jury constate qu'aucun aménagement n'a vraiment réglé la question des circulations et du contrôle des accès au niveau du musée, permettant indépendamment l'accès à l'entre-dôme.
Volet intégration mécanique : la solution qui se démarque est celle de Stantec pour TAG. Les conduits muraux dans la proposition d'EVOQ et le concept multiple de Pageau Morel inquiètent quant au résultat final.
JOURNÉE DU 15 MAI
Le jury refait un tour de table et dresse un résumé des échanges de la veille pour chaque prestation, avant l'évaluation quantitative.
(Consultez les projets des concurrents pour les commentaires spécifiques du jury)
Le jury conclut qu'aucune des propositions n'offre une solution convaincante à la problématique de la circulation et du contrôle des accès du musée et de l'entre-dôme, et par le fait même, les localisations proposées de la billetterie.
9. ÉVALUATION FINALE
Le jury procède à l'évaluation quantifiée des prestations par critères et pondérées selon les pourcentages attribués au règlement; le résultat est compilé dans la grille cumulative de pointage.
Le résultat est :
- 1er : Atelier TAG/ Architecture 49- Stantec- SDK-
- 2ième : Architecture EVOQ- BPA- NCK
- 3ième : Provencher Roy- Pageau Morel- SNC Lavallin
- 4ième : Affleck DeLaRiva/ Henri Cleinge- Martin Roy- Latéral/ DWB
10. COMMENTAIRES
Le jury a sélectionné ce projet pour les raisons suivantes :
- La qualité de la présentation et l'expression du potentiel d'ouverture pour la suite du dossier; le jury a perçu une sensibilité à l'écoute de la part de l'équipe.
- La qualité de la présentation et du dossier graphique facilitant la compréhension du projet.
- La profondeur de l'analyse du projet dans ses différentes composantes dont la mécanique.
- L'ingéniosité du concept grâce à l'utilisation du voile cachant ou révélant les éléments existants, tel un fil d'Ariane unifiant les différents niveaux du volet muséal de l'Oratoire.
- Le potentiel prometteur de cette idée directrice quant à sa modulation selon les lieux et les fonctions.
- Le respect des infrastructures existantes et leur mise en valeur par le voile.
- La mise en valeur des réserves par les vues proposées sur la réserve blanche.
- L'évocation d'un potentiel d'animation indépendant du concept architectural.
- L'approche conceptuelle permettant une adaptation des interventions dans le temps, dans un esprit de pérennité; un projet réversible.
- Une approche mécanique claire, réfléchie et pertinente facilitant son intégration à l'existant.
- Une démonstration du potentiel de respect du budget grâce à la simplicité du geste architectural.
RECOMMANDATIONS
Le jury insiste sur l'importance de ses commentaires pour la suite du projet. Ils sont une composante de l'évaluation justifiant le choix du projet lauréat.
- Général :
- Le jury insiste sur le fait que le musée et l'entre-dôme font partie de l'ensemble que compose l'Oratoire et que les interventions de la phase 4 doivent s'y inscrire avec sensibilité.
- Organisation fonctionnelle :
- Deux éléments sont à reconsidérer dans la proposition; la gestion des circulations impliquant la notion de contrôle des accès au musée et à l'entre-dôme, via le positionnement de la billetterie et la définition de l'espace muséal. Dans cette réévaluation, considérer que l'accès au niveau de l'Esplanade n'est que ponctuel, pour certains groupes; l'accès au musée et à l'entre-dôme doit se faire par le grand hall, en haut des escaliers mobiles.
- Le circuit de visite doit faciliter l'expérience de la montée en offrant au visiteur un sentiment de liberté, élément essentiel au sentiment de confort muséal. Il doit pouvoir choisir le mode de montée selon ses capacités ou le temps disponible.
- Espace muséal :
- Le jury mentionne l'intérêt que représenterait une aire muséale normée élargie.
- Le jury apprécie l'effort quant à l'exploitation de l'éclairage naturel, mais met en garde contre la charge calorifique et son traitement sur l'élévation Ouest.
- Matérialité architecturale :
- Le jury recommande un certain dosage dans l'utilisation du voile; celui-ci a pour but de voiler et dévoiler des éléments sans créer des formes architecturales. Dans cet esprit, le jury questionne l'utilisation du voile sur l'ensemble du dôme de la basilique.
- Traitement architectural :
- Le jury questionne la géométrie de la volumétrie de certains éléments; il souhaite que les interventions architecturales soient intemporelles et réversibles, et ce dans un esprit de pérennité.
(Rapport du jury: version intégrale)
Président du jury |
Carlo Carbone, Architecte et professeur
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Jury | Jean Bundock, Ingénieur mécanique |
| Marie-Josée Deschenes, Architecte |
| Richard Fortin, Architecte |
| Claude Grou, Recteur de l'Oratoire Saint-Joseph |
| Jason Long, Architecte |
| John R. Porter, ex directeur du MNBAQ |
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Comité technique | Marc Bergeron |
| Louis Prévost |
| Chantal Turbide |
Annonce du Concours dans les médias: 14 décembre 2017
Disponibilité des Documents du concours sur SEAO: 9 janvier 2018
Période d'inscription: 9 janvier au 1er février 2018
Fin Période de questions: 24 janvier 2018
Fin Période de réponses: 25 janvier 2018
Limite de transmission des addenda: 26 janvier 2018
Dépôt des Dossiers de candidature: 9 février 2018
Première séance du Jury: 13 et 14 février 2018
Sélection des Finalistes: 14 février 2018
Approbation de la sélection des Finalistes par L'Oratoire: 19 février 2018
Communication aux Finalistes concernés de la sélection de leur Dossier de candidature: 20 février 2018
Annonce publique des Finalistes: 21 février 2018
Rencontre d'information obligatoire individuelle pour les Finalistes: 1 mars 2018
Fin Période de questions: 5 avril 2018
Fin Période de réponses: 6 avril 2018
Limite de transmission des addenda: 10 avril 2018
Dépôt des Prestations: 27 avril 2018
Analyse des prestations - comité technique: 27 avril au 7 mai 2018
Audition des Finalistes et tenue du Jury: 15 et 16 mai 2018
Sélection du Lauréat: 16 mai 2018
Approbation de la sélection du Lauréat par L'Oratoire: 22 mai 2018
Annonce publique du Lauréat et sur SEAO: 28 mai 2018
(Tiré du règlement du concours)
Carabin, François, L'oratoire Saint-Joseph dévoile l'accès à son dôme, Métro, 2018
L'intérieur du dôme de l'Oratoire Saint-Joseph subira une cure de rajeunissement, HuffPost Québec, 2018
Nouvelles 247, L’Oratoire Saint-Joseph dévoile l’accès à son dôme
Annonce des 4 finalistes du concours d'architecture pour l'aménagement du dôme de la basilique de l'Oratoire, Kollectif, 2018
Lancement d'un concours d'architecture pour l'aménagement du dôme de la basilique avec un jury international, Kollectif, 2017
L'Oratoire Saint-Joseph lancera un concours d'architecture pour l'aménagement du dôme de la basilique - un espace unique!, 2017
L'Oratoire Saint-Joseph dévoile le lauréat du concours d'architecture pour l'aménagement de son musée et du dôme de la basilique, 2018
Concours d'architecture à l'Oratoire Saint-Joseph, Portail Constructo, 2017
Concours d’architecture de l’Oratoire Saint-Joseph : dévoilement des finalistes, Portail Constructo, 2018
Concours d'architecture : aménagement du dôme de l'Oratoire Saint-Joseph, Index-Design.ca, 2018
Concours de l’Oratoire : les finalistes annoncés, Communiqué, 2018
L'Oratoire Saint-Joseph se dotera de «la plus haute fenêtre sur Montréal», La Presse, 2018
L'équipe Atelier TAG et Architecture49, finaliste au concours d'architecture de l'Oratoire Saint-Joseph, a49montreal, 2018
Atelier TAG, Architecture49 et leurs partenaires, lauréats du concours d’architecture organisé par l’Oratoire Saint-Joseph pour l’aménagement de son dôme, a49montreal, 2018
Projet d’aménagement, L'Oratoire Saint-Joseph du Mont-Royal
Delgado, Jérôme, L’accès à la plus haute fenêtre de Montréal sera enfin possible à l'Oratoire, Le Devoir, 2018
Oratoire Saint-Joseph : dévoilement du lauréat du concours d’architecture, Portail Constructo, 2018
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