Les architectes de ce projet ont voulu créer un lieu unique où se côtoient imagination et rigueur dans un cadre chaleureux favorisant le contact avec l'environnement et l'espace. Ils ont également voulu faire référence aux mouvements éphémères des acrobates et à ceux des caravanes qui se déplacent de ville en ville. Ils ont cherché à rappeler les espaces mi-intérieurs, mi-extérieurs dans lesquels évoluent les artistes du cirque. C'est pourquoi, le projet n'est pas qu'un simple bâtiment mais englobe plutôt l'ensemble du site, les espaces intérieurs et extérieurs de l'école formant un tout perméable.
Le projet est constitué de quatre bandes tranchantes situées parallèlement à la 2e avenue. Ces bandes sont des métaphores des différents territoires parcourus par le cirque soit l'urbain, le champ, le terrain vague et la forêt.
Au centre du projet, un grand chapiteau traverse les quatre bandes de paysage. De longs poteaux jaunes l'ancrent au sol tandis que des haubans assurent son contreventement. Différentes passerelles traversent ce chapiteau et permettent de faire des liens entre les activités. Les studios d'entraînement, de création et d'apprentissage s'installent autour de ce chapiteau. Sur la strate urbaine, on retrouve le studio 2 et le studio de diffusion dont la vocation est la plus public. Sur la bande de champs, on retrouve le studio 1. Tout au bout, dans la strate de forêt, on retrouve la palestre. Chaque studio est logé dans un volume simple qui abrite le studio lui-même ainsi que les activités ou services qui s'y rattachent. À l'intérieur du chapiteau, les vides entre les studios correspondent à certaines fonctions telles le hall d'entrée, la salle à manger et la cafétéria. Ces espaces bénéficient d'un contact direct avec les activités extérieures et d'un contact visuel, par transparence avec les studios intérieurs. Un quatrième volume tout en bois et teint en rouge, accueille chaleureusement les services, les bureaux et les fonctions académiques. À tous les niveaux, les passerelles transversales permettent un accès direct entre les activités du volume rouge et les studios. Ainsi, à travers le chapiteau, tous les espaces bénéficient d'un lien visuel et physique direct avec l'entraînement.
Le jardin de l'école est donc constitué de ces quatre bandes de terrain. Il reflète l'idée de spectacle, de mouvement et d'éphéméride du cirque. La première bande, dite urbaine, est une représentation du caractère organisé des façades de bâtiment, des entrées de villes et des lieux publics. La deuxième bande, la bande champs est plus privé et exprime la linéarité des champs. La troisième bande, la bande terrain vague renferment quelques traces du passé telles du béton et des pierres concassées. Cette bande devient un studio extérieur pour les étudiants et une extension extérieure de la salle à manger et de la cafétéria. Finalement, la bande forêt offre une densité de nature permettant de se reposer à l'air libre.
(Texte CCC)
Le jury a été très sensible à la qualité et à l'intelligence de la réflexion et du discours, principalement en ce qui concerne l'interprétation de la nature à l'architecture. L'équilibre entre le choix des matériaux chauds, comme le bois et le verre, et leurs juxtapositions démontrent une maîtrise architecturale de l'enveloppe. L'organisation éclatée ne rencontre cependant pas les objectifs opérationnels de l'École, d'une part en raison de la desserte des studios avant et de l'isolement des secteurs pédagogiques et administratifs. Le jury s'interroge sur l'orientation donnée au projet, l'atrium aboutissant sur le fond du lot et son voisinage peu agréable.
Rapport du comité technique (9 juillet 2001)
Programme et fonctionnalité<
-Le concept propose une organisation peu fonctionnelle, le long d'un axe linéaire.
-La forme linéaire du centre (volume de bois) complique l'organisation fonctionnelle et les interrelations entre les secteurs.
-Le laboratoire d'accessoires n'est pas en relation directe avec l'atelier.
-Le secteur des enseignants est séparé du service pédagogique.
-Les accès vers l'extérieur sont généreux, mais compliquent leur contrôle.
-L'accès au centre de documentation est visible dès l'entrée.
-Le débarcadère au sous-sol cause des problèmes de déneigement et de relation avec les studios.
-L'emplacement de l'agora est trop public.
-Les bureaux des techniciens ne sont pas à proximité des studios et de l'aire de travail.
-Les salles de formation académique sont isolées au dernier niveau.
-Les casiers des étudiants sont isolés et loin de l'entrée.
Superficie
Concept :8 875 m2 brut
Un dépassement de : 1 800 m2
Ratio net/brut de :.58 est peu performant en raison de la circulation
Analyse technique :
-Structure et techniques de construction simples.
-Enveloppe simple.
-Les matériaux extérieurs au sol risquent d'augmenter l'entretien intérieur.
-Le type de paysager exige un entretien soutenu.
Architecture environnementale :
-Les concepts énoncés ne semblent ni contrôlés ni intégrés au projet.
-Les passerelles n'auront aucun effet de brise-soleil tel que mentionné.
-Les aménagements paysagers sont énergivores en entretien.
-Le boisé planté devant le mur trombe diminue son efficacité.
-La quantité de vitrage au sud est importante, la présence de toiles est peu efficace et exige de la manipulation et un entretien.
-Le principe de ventilation naturelle est positif, de même que l'éclairage naturel abondant.
-La pertinence d'un toit végétal est questionnable.
-La grande surface de l'enveloppe la rend peu performante énergétiquement.
Urbanisme :
La hauteur du bâtiment de 24 m excède de 1m la hauteur permise par le règlement actuel.
Coût/estimation
Coût déclaré : 14 813 500 $
Coût estimé : 14 632 140 $
(Tiré du rapport du jury)
32 numérisés / 7 accessibles
- Planche de présentation
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- Extrait de planche
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