L'approche conceptuelle est fondamentalement contemporaine : « Ne risquez pas le pastiche dans l'imitation sans âme d'un temps révolu et ne pas nier l'esprit cistercien des lieux, tout en utilisant les techniques de notre temps. »
La réalité de l'architecture n'existe pas qu'à travers l'architecture construite. L'architecture possède une réalité propre par sa dimension tactile et matérielle. Nous aimons cette chose tangible, mais ce que nous aimons le plus, c'est sa qualité spirituelle, sa valeur immatérielle. La réalité de l'architecture, c'est aussi : le silence, les ombres, la lumière, les odeurs, la température, le souvenir spatial, les rêves éveillés, tout ce qui est éthéré.
Le parti symbolise l'élévation vers le sacré. L'imbrication du carré (profane) dans le cercle (sacré) représente notre poursuite vers l'absolu. L'ensemble des matériaux pèche par son humilité et son économie. Les textures sont lisses, sans ornement ni décoration. Tous les accents sont marqués par l'éclairagiste et l'acousticien. Le premier conservera des lumières rasantes et douces, sources d'élévation. Le second conférera à l'abbatiale toute sa puissance musicale alors que le reste de l'abbaye baignera dans le silence.
Les éléments déterminants de la programmation sont :
La clôture : « D'abord aimer Dieu. Quant à l'atelier où nous les mettons en oeuvre avec diligence, c'est la clôture du monastère (Règle C.4.1/78). »
L'église abbatiale est l'instrument de musique des moines. Ils sont au coeur (choeur) de la caisse de résonance et toute l'acoustique de la pièce se veut un outil pour mettre en valeur leurs louanges à Dieu. Les murs de l'abbatiale sont non parallèles, évitant ainsi l'écho et augmentant la résonance.
La salle capitulaire est la salle du chapitre, salle du chapiteau de lumière qui éclaire l'abbé dans ses oraisons et qui soutient les moines dans leur réflexion.
Le cloître, situé à l'ombre de l'église, est ouvert de façon fluide sur le jardin ou le préau. «Au centre du cloître... un puits », « Il existe une connivence entre les Cisterciens et l'eau. Elle a une valeur symbolique. L'eau du baptême qui lave du péché originel, c'est aussi l'eau de la Genèse, à l'origine du monde. » « Le bruit de l'eau qui tombe de vasques en vasques donne une dimension au silence du cloître. » « Le lavabo, outre son rôle fonctionnel, a un rôle symbolique dans l'évocation de la purification et de la connaissance, de même que le bruit de l'eau, seul son à pénétrer le silence du cloître. » L'Axis Mundis est un mince filet d'eau donnant dans un bassin au centre du jardin; on y voit « l'omphalos, le centre du Cosmos, cette échelle spirituelle dont le pied plonge dans le royaume des ténèbres inférieurs. »
Le pont marque symboliquement l'accès au monastère.
Objectifs environnementaux
Le projet combine la technologie du mur Trombe à une source d'énergie géothermique. Un jardin à la verticale fournit l'ombrage requis en été. La ventilation naturelle, lorsque praticable, est assurée par des volets asservis en partie supérieure de la chambre de captation. La centrale thermique répartit les gains thermiques dans un réseau horizontal qui court dans les dalles. Un bassin fournissant les besoins en eau non-potable est alimenté par un plan de traitement des eaux grises et par l'eau du marais.
La construction utilise des matériaux locaux. Les murs sont « en pierre pour ne pas brûler... pour jaillir du soi », les toits et les voûtes sont en bois. Le monastère occupe un niveau, afin d'en maximiser le contact avec la nature et d'en exprimer toute l'horizontalité.
(Extrait du texte du concurrent)
13 numérisés / 12 accessibles
- Planche de présentation
- Perspective
- Plan d'implantation
- Plan d'implantation
- Plan
- Plan
- Plan
- Coupe
- Coupe
- Schéma
- Schéma
- Schéma