Simplicité, passage et communion
Du sentier d'approche, le complexe monastique se révèle subtilement et progressivement...
Au pied de la descente vers le marais, la porterie annonce un premier passage marquant l'entrée du lieu, un seuil transitoire entre le monde extérieur et le monastère.
Au bout d'un sentier de quelques centaines de mètres menant au narthex, se dresse l'église, dont l'axe est-ouest délimité les zones « publiques » de celles de la vie monastique « privée ». Du côté nord, entre la porterie et l'église, dissimulée sous un toit de verdure, la présence de l'hôtellerie se veut discrète.
Une aile bâtie, regroupant les salles communes et utilitaires, s'établit dans l'axe nord-sud et permet une démarcation claire des lieux voués aux activités d'ordre spirituel et sacré de celles plus profanes. On y trouve aussi un corridor utilitaire souterrain qui permet de relier les diverses composantes du complexe.
À l'extrémité sud se trouve, en solitaire, le bâtiment abritant les secteurs réservés aux moines.
Sur l'ensemble du site, les interventions se veulent minimales, de façon à préserver l'aspect enveloppant de la végétation naturelle, et les points de vue qui se découvrent au fur et à mesure du parcours des sentiers. La densité de la forêt, majoritairement composée d'arbres feuillus, outre les quelques points d'horizon observés au bout des sentiers, n'offre comme seul repère que la lumière provenant du ciel.
L'environnement bâti s'organise aussi selon ce troisième axe vertical avec ses bâtiments à toits pentus prenant racines dans les profondeurs du sol. C'est au coeur du projet, dans le cloître, que se fait le plus sentir ce mouvement ascendant.
Peu présent de l'extérieur, ce lieu est empreint de la tranquillité protectrice de la terre et ne s'ouvre que sur le ciel.
De façon similaire à son rôle spirituel dans la vie monastique, le cloître agit comme le moteur des stratégies énergétiques passives mises en place. Avec ses parois sud vitrées séparant l'intérieur de l'extérieur, les galeries du cloître permettent, selon les saisons, le passage plus ou moins accentué des rayons réchauffant du soleil. En son centre, un bassin d'eau y recueille l'eau de pluie et celle s'écoulant des toits adjacents en pente. En plus d'être utilisée pour servir les activités ne nécessitant pas d'eau potable, le bassin permet d'initier une circulation de l'air pour ventiler naturellement le bâtiment.
En ce lieu où tous les éléments agissent en communion, la surface de l'eau miroitant l'image du ciel confère au préau un caractère intemporel propice à la réflexion spirituelle, appelant au recueillement et à la contemplation.
(Extrait du texte du concurrent)
7 numérisés / 6 accessibles
- Planche de présentation
- Perspective
- Plan d'implantation
- Axonométrie
- Coupe
- Schéma