« Une allégorie du patrimoine historique architectural et urbain pourrait être figurées par un labyrinthe que dissimule la surface captivante d'un miroir. Mais le patrimoine et les conduites conservatoires qui lui font cortège sont lisibles, eux aussi, comme une allégorie de l'homme à l'ère médiatique incertain de la direction où l'orientent la connaissance et la technique, à la recherche d'un chemin où elles puissent le délivrer du temps et de la mémoire pour autrement et mieux le laisser s'y investir. »
- Françoise Choay
UN PARC ARCHÉOLOGIQUE MAJEUR
L'intervention architecturale et urbaine du projet se fonde sur notre volonté première de révéler les strates historiques matérialisées par les vestiges et certains bâtiments existants à préserver ou à reconstruire. II est alors de première importance de les prendre en charge, tels qu'ils sont, dans un dessein cohérent et global Tout ce qui fait partie de notre mémoire collective - lointaine ou proche, banale ou exceptionnelle - mérite d'être considéré.
Rénovation urbis devient, par notre approche, principalement une construction sociale du sens dans la ville Contre d'un nouveau quartier à revitaliser dans lequel les fortifications et l'Arsenal font partie, le projet de l'Îlot des Palais installe le lien entre le bas et le haut de la falaise.
CONSERVATION ET RECONSTRUCTION
Dans un esprit de conservation, de développement durable, d'économie et de durée de construction, nous privilégions la conservation de l'ancien entrepôt frigorifique datant de 1900. Actuellement sous occupé par la caserne no 2, ce bâtiment offre, par sa simplicité et ses grandes dimensions, de grandes qualités spatiales pour la salle d'exposition temporaire. Quelques mécanismes provisoires devront être prévus pour l'occupation de 2008. Un traitement particulier des façades sera apporté.
Nous proposons la reconstruction du second Palais de l'intendant, tel que conçu par l'ingénieur du Roi, Chaussegros de Léry, dans sa deuxième version en 1722. Cette reconstruction fidèle, serait en soi un événement majeur lors d'un grand chantier école dirigé par les métiers traditionnels associés au compagnonnage.
MOUVEMENT ET SPATIALITÉ
Le mouvement spatial, fondé sur le thème de la découverte, se veut diversifié, permissif et multiple.
Au niveau urbain, cette mobilité des passants et des visiteurs est conditionnée par une série de dispositifs urbains et architecturaux :
À l'angle l'Allée des Prairies et de la rue Saint-Nicolas, s'installe un hall à l'échelle urbaine, avec sculptures, gradins, murets de pierre et ossature métallique préservés de la démolition d'un partie de la caserne no 2. Ouvert vers le boulevard Charest et la Gare du Palais, il constitue un des points principaux d'entrée au projet. Au sud, le traitement paysager du Passage Sous-le-Coteau, met en scène un espace muséal à ciel ouvert. Vitrines et percées visuelles sur les vestiges extérieurs et intérieurs, qualifient ce parcours. Une passerelle haute relie la Côte de la Potasse au site, en offrant au promeneur une vue en plongée sur les vestiges extérieurs, tout en lui permettant d'avoir accès, à partir d'un escalier sculptural, à l'Allée centrale.
Au niveau architectural, l'ensemble du mouvement des personnes converge par la Galerie, qui met en contact les différents usages du Pavillon Jean-Talon. Depuis l'accès de la rue Saint Nicolas, lieu de l'entrée de l'ancienne brasserie Boswell, une soudaine dilatation du champ visuel s'ouvre sur l'extérieur vers la Cour d'honneur et, à l'intérieur, vers les vestiges en contrebas. Cet espace demeure ouvert et accessible en tout temps et son occupation peut se faire en indépendance du musée. Il est animé par les activités du restaurant, du café, des boutiques, des expos publics ou autres.
La salle multimédia, tel un volume opaque et précieux, s'offre à la vue des passants. L'entrée au musée archéologique se fait à la fois à partir de la Cour d'honneur et de la Galerie. L'accès depuis la Cour est particulièrement souligné par une tour de verre dépoli évoquant l'origine historique du lieu. Depuis ce hall, de généreuses vues sont possibles vers les vestiges ainsi que sur les fortifications et la Cour. À partir de ce lieu, l'on découvre l'essence du projet, soit la « suspension » du volume précieux de la salle et le « détachement » de la grande paroi de verre au sud, dégageant le passage de la rue Saint-Vallier, qui devient le lieu du parcours « cérémonial » des visiteurs vers les vestiges.
PRÉSENCE ARCHITECTURALE
À l'échelle de la ville, telle une lanterne, le Pavillon Jean-Talon est qualifié par une enveloppe à émissivité variable. Depuis la Cour d'honneur, la présence de la falaise surmonté du mur des fortifications demeure la limite visuelle. Elle est constamment perceptible au travers la transparence du Pavillon Jean-Talon. Sa « dématérialisation » vers l'ouest accentue cet effet tout en mettant en place un support scénographique pour des événements sons et lumières.
Vue du haut des fortifications, l'intervention offre une image unitaire. Un toit fédérateur, reprenant le profil de la maison Fraser, coiffe l'ensemble du Pavillon Jean-Talon. Sa matérialité se modifie selon les besoins et usages; soit en zinc, en verre ou simplement avec son ossature exposée, il module ce volume linéaire.
Ainsi, de l'architecture émergera une véritable rencontre entre la mémoire de notre passé et la confiance sereine en l'avenir.
(Tiré du texte du concurrent)
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