Le projet du planétarium
La volonté d'offrir à Montréal un édifice scénographique, marquant et durable qui contribue à l'intensification de la vie urbaine et au succès de l'ensemble formé par les Muséums nature de Montréal soutient l'approche adoptée pour la conception du nouveau Planétarium.
Le nouveau Planétarium est le fruit d'un travail collectif qui est à la fois intuitif ou poétique :
_ spatialement et perceptuellement quels espaces architecturaux et urbains propose-t-on aux visiteurs, aux employés du Planétarium et aux citoyens en général?
et scientifique :
_ comment répondre le mieux possible aux exigences du programme, décider des stratégies de développement durable et les intégrer totalement au projet tout en respectant les limites du budget?
Dans le développement du projet, ces aspects s'informent mutuellement. Dès le départ, une première idée s'est imposée clairement, il s'agissait de cartographier l'univers, d'édifier le ciel en quelques sortes et de traduire en architecture l'émerveillement que l'on peut ressentir sous la voûte céleste, sa profondeur et son échelle impalpable pour le communiquer subtilement. Cette idée a orienté un travail de conception de l'espace, où le brouillage des limites et de la profondeur des espaces construits et de l'enveloppe prennent une grande importance. Par ailleurs, à partir d'une analyse rationnelle du site et du programme et pour réaliser la meilleure connexion au Biodôme un parcours qui, paradoxalement, mène de la clarté à la pénombre s'est dessiné du niveau 100, qui est en réalité celui du sous-sol, vers les niveaux supérieurs.
Dans une perspective d'étirement vertical de notre planète vers l'espace, ce paradoxe n'est toutefois pas dénudé de logique.
Des stratégies élémentaires de développement durable ont rapidement cristallisé la géométrie de l'édifice et établi l'importance d'un mur solaire qui, en traversant l'intérieur sur trois niveaux, devient, un repère architectural et un élément scénographique fort autour et dans lequel s'organisent la distribution et le pré-conditionnement des flux d'air : L'approche au développement durable est indissociable de l'architecture; elle est partie prenante de la scénographie. Dans l'optique où le Planétarium a pour mission de faire connaître et apprécier à la population les sciences de la nature et puisqu'il est un des Muséums nature de Montréal, l'intégration et l'expression de dispositifs paysagers et construits qui contribuent à minimiser, voire alléger l'exploitation et l'usure de notre propre planète s'impose. Les principes de développement durable sont également reliés à l'ambition d'intensifier la vie urbaine dans un lieu qui tend davantage a être envahi ponctuellement, puis déserté, qu'occupé au quotidien. Déjà, le seul programme du Planétarium contribuera en soi à augmenter le flot de visiteurs qui s'y rendront. Ses aménagements extérieurs en déminéralisant la dalle olympique (le nouveau jardin olympique?) et en créant une variété d'espaces appropriables renforce le lien au très bucolique jardin botanique et inciteront aussi les promeneurs à y venir et à poursuivre leur déambulation d'un l'un à l'autre...
La nuit étoilée
La démarche qui sous-tend notre proposition pourrait être assimilée à un rite primitif par lequel on tenterait de reconstruire une interprétation physique de notre univers, d'édifier une cartographie du ciel. La géométrie du construit témoigne de négociations entre une enveloppe développée à partir d'une transposition d'un déploiement de la voûte céleste (une sorte de baldaquin étoilé), le construit existant et les intentions programmatiques et écologiques annoncées. Dans un sens, la géométrie non-orthogonale de l'édifice évoque de façon ludique, primaire et aisément lisible les rapports étroits qui ont longtemps liés la géométrie et l'astronomie. Les figures que l'on forme en traçant un trait entre les étoiles (lignes et points) rappellent tant la grande ourse que les jeux d'enfants...
La profondeur de l'espace
La matérialité de l'enveloppe principale du bâtiment lui confère une profondeur troublante semblable à celle de la voûte céleste. La superposition de feuilles d'aluminium déployées et anodisées noir à l'enveloppe du bâtiment bleu Klein brouille la perception de l'enveloppe. Ce brouillage perceptuel de la profondeur, un phénomène nommé effet Ganzfeld n'est pas étranger aux travaux d'artistes contemporains, James Turrell ou Anish Kapoor par exemple. Il est particulièrement approprié dans le contexte de ce projet.
Un projet heuristique, immersif et fonctionnel (phi)
Vaguement conscient de l'immensité de l'espace, le visiteur progresse naturellement à partir du niveau d'accueil vers le grand volume situé tout en haut. Le spectacle qu'est l'univers est dévoilé au fur et à mesure de l'ascension vers les grands théâtres dissimulés dans le ciel, la salle des pas perdus et la salle d'exposition... la perception des dimensions et des surfaces et la pénombre qui s'installe au fur et à mesure de l'ascension confère à l'espace une immensité fluide. Le visiteur perd le sens des limites et de la profondeur. En même temps, ici et là, de l'atrium, du restaurant, des espaces d'exposition, le fonctionnement au quotidien du Planétarium lui est révélé comme dans un jeu. L'édifice est efficacement organisé sur trois niveaux reliés entre eux par l'atrium adjacent au mur solaire.
C'est au niveau 100 que les groupes et le public sont accueillis. Tous les services communs au Planétarium et au Biodôme se déploient autour du jardin écologique incliné qui ancre le projet dans le site de la place olympique partiellement déminéralisée tout en inondant le niveau 100 de lumière naturelle. Les visiteurs sont rassemblés dans un grand hall vibrant d'activités et baigné de lumière.
Le niveau 200 est celui de l'entrée principale. L'administration du Planétarium, la boutique, le restaurant et sa terrasse s'y retrouvent ainsi que l'espace Rio Tinto, un lounge adjacent à l'escalier menant au niveau 300 où sont présentées, l'histoire du Planétarium et celle des relations philanthropiques entre l'entreprise privée et la recherche.
Le niveau 300 regroupe les espaces d'exposition et les théâtres. Le visiteur monte tranquillement vers l'étage principal, celui de la salle des pas perdus (la salle du BIG BANG et de la nuit étoilée). Des vues sur le stade olympique sont soigneusement dévoilées à travers le mur solaire qui contrôle la lumière et absorbe l'énergie. Tout au long de l'ascension, l'éclairage artificiel et la lumière naturelle sont contrôlés, l'espace s'assombrissant de plus en plus. Un déploiement spectaculaire d'effets lumineux soigneusement contrôlés module l'enveloppe intérieure de cet important espace public.
Un environnement total
Le nouveau Planétarium transforme profondément le lieu où il s'implante. La cartographie du ciel se déploie à l'échelle de l'édifice et du site. Elle se prolonge en parois, auvent et marquise et s'étend jusqu'au sol, les buttes et la cour-jardin modulent et végétalisent la dalle. L'exercice de cartographie est aussi un exercice de transformation, de métamorphose d'une dalle de stationnement en un espace plus habitable, plus durable qui nous sensibilise à l'environnement à plusieurs échelles, celle de l'individu, de la ville, de la Terre et de l'Univers et qui nous fait prendre conscience de l'immensité du temps: un programme à la fois humble et ambitieux, mais aussi convivial et ouvert.
Le nouveau jardin écologique ancre le projet au site. On pourrait dire que l'organisation du programme du Planétarium est générée sur place à partir du jardin et du mur solaire. L'orientation sud et la connexion souterraine au Biodôme ont dicté ce point d'ancrage à partir duquel tout le programme du Planétarium s'organise tendant à s'installer et à trouver sa propre logique plutôt qu'à formaliser une géométrie architecturale reconnaissable et fixe. Sous son enveloppe généreuse, l'édifice est suffisamment souple pour permettre des ajustements aux conditions climatiques saisonnières mais aussi pour s'adapter à l'évolution de la mission scientifique, culturelle et environnementale de l'institution. Les espaces sont généreux et relativement flexibles, la trame d'échanges géothermiques peut s'étendre davantage, il est tout à fait possible d'augmenter le volume de traitement des eaux tout comme la production d'énergie in situ, et d'intensifier la biodiversité.
Au Planétarium, le contenant est le contenu. L'architecture, le paysage sont scénographiques, immersifs et durables. Le Planétarium offre un environnement total.
(Tiré du texte du concurrent)
Forces :
Le plan est simple, élégant et fonctionnel; c'est le point fort du projet.
Les plans sont bien définis aux niveaux 100 et 200 et les espaces publics sont bien proportionnés et convaincants.
L'équipe propose la meilleure expertise LEED.
Les idées sont bonnes et le lien entre la géométrie et l'astronomie est approprié.
Faiblesses :
Le concept manque de pérennité de par la qualité éphémère de l'objet.
Les idées manquent de résolution architecturale.
L'imagerie de la carte céleste est brisée par la lourdeur du volume; le toit vert ne correspond pas à cette image.
La volumétrie extérieure n'est pas à la hauteur de la qualité des plans; l'architecture n'émerveille pas de l'extérieur.
La complexité de la forme de ce pavillon est en rupture avec le site.
(Tiré du rapport du jury)
51 numérisés / 41 accessibles
- Planche de présentation
- Planche de présentation
- Planche de présentation
- Planche de présentation
- Perspective
- Perspective
- Perspective
- Perspective
- Perspective
- Perspective
- Perspective
- Perspective
- Perspective
- Axonométrie
- Axonométrie
- Plan
- Plan
- Plan
- Plan
- Schéma
- Coupe
- Coupe
- Coupe
- Coupe
- Élévation
- Élévation
- Élévation
- Élévation
- Planche de présentation
- Perspective
- Perspective
- Perspective
- Perspective
- Plan
- Plan
- Plan
- Plan
- Coupe
- Coupe
- Axonométrie
- Axonométrie