Matière en transformation
Planétarium Rio Tinto, Montréal
Le nouveau Planétarium est une matière en transformation, elle attire la lumière du soleil, tel un capteur qui en absorbe l'énergie pour l'utiliser, la récupérer et la transformer.
Suspendu entre deux univers : l'un, à grande échelle, celle de l'espace et des étoiles et l'autre, plus proche de la terre, de l'homme et de la matière, se dresse le futur Planétarium. Il nous transporte ailleurs et nous invite à la découverte d'un instantané de l'évolution, allégorie de la formation de la matière, d'un changement d'état du brut au précieux. Dans un temps figé, ni présent ni futur, la matière anguleuse en transformation, perforée, altérée est symbole de cette mutation perpétuelle.
Inspiré par cette matière, l'ensemble du projet présente aux visiteurs les différents états de celle-ci, les transformations vécues par les planètes se retrouvent alors au coeur de la visite. Cette matière permet aux visiteurs de vivre une expérience immersive sensible, émotionnelle et à la fois comprendre les phénomènes astronomiques.
La matière en transformation détachée du sol crée l'espace intérieur et dissimule dans son épaisseur tous les éléments vitaux techniques et structuraux du nouveau bâtiment. Elle loge aussi les dispositifs nécessaires à la mise en place de productions diverses dans l'ensemble du Planétarium. Dans son soulèvement, elle dévoile également les éléments principaux de la muséologie.
Le hall d'entrée s'ouvre sur le hall des pas-perdus et invite le visiteur à s'engager dans un parcours de découverte et d'apprentissage. Les surfaces réfléchissantes permettent de multiplier l'espace en créant des illusions d'infini.
Un soleil est au coeur de cette galaxie, le théâtre no2. La lumière qui en irradie vient créer un signal visible de l'avenue Pierre de Coubertin et dans le coeur du Planétarium, elle oriente les gestes qui organisent le projet. Les espaces publics du Hall placent le visiteur au coeur de ce système, l'immergent dans un univers de découverte, de contemplation et de savoir.
Atmosphère
Le rideau de lumière
Les humains qui ont regardé le ciel depuis la nuit des temps n'ont généralement perçu qu'une voûte cristalline à la surface de laquelle leur regard s'arrêtait naturellement. C'est ainsi que nous avons tout simplement dessiné, en reliant entre elles les étoiles les plus lumineuses du ciel, les constellations qui meublent ce tableau céleste à deux dimensions. C'est toujours cette même vision d'une réalité apparemment sans profondeur que la plupart des gens associent encore spontanément au monde céleste.
Mais pour les astronomes, la voûte céleste n'est que l'épiderme visuel de l'Univers. Pour eux, chaque point lumineux qui perce le ciel est en réalité un tunnel de lumière par lequel nous pouvons accéder à des mondes qui seraient autrement complètement hors de notre atteinte et de notre compréhension. Le ciel étoilé devient ainsi un rideau de scène où chaque grain de lumière perce l'obscurité en direction d'objets cosmologiques qui se déploient presque à l'infini dans l'espace et le temps.
C'est cette image forte de rideaux troués de lumière qui servira de concept de base pour l'élaboration de l'expérience du visiteur et pour la scénarisation des espaces intérieurs du nouveau Planétarium de Montréal.
C'est donc en traversant des rideaux de lumière successifs que les visiteurs progresseront d'un espace muséographique à un autre et qu'ils s'avanceront de plus en plus profondément dans l'univers cosmologique. On constatera d'ailleurs assez vite qu'en astronomie, l'apparence visuelle est bien souvent directement liée à la distance. En fait, quelque soit sa dimension réelle, tout objet cosmologique a essentiellement l'apparence d'un simple point plus ou moins lumineux lorsqu'on le regarde d'assez loin.
Au cours de leur visite, les visiteurs seront constamment immergés dans un environnement où la matière plus ou moins diffuse prendra essentiellement la forme de points brillants, de trous s'ouvrant vers de nouveaux espaces ou d'objets plus ou moins sphériques aux dimensions ambiguës et à la matérialité indéfinie qui seront suspendus ça et là dans l'espace immédiat ou lointain. Cette allégorie architecturale et scénographique correspond d'ailleurs assez bien aux réalités du monde physique, tel qu'il existe à différentes échelles. En fait, ce sont essentiellement des boursouflures, dépressions et autres irrégularités locales du tissu de l'espace-temps qui constituent la matière même du monde physique, dans l'infiniment grand comme dans l'infiniment petit.
Cet environnement spatial évocateur sera omniprésent dans tout l'espace d'exposition qu'il caractérisera de façon forte et cohérente. La géométrie de cet espace d'exposition a d'ailleurs été conçu en tenant compte de la progression thématique des éléments qui y seront présentés. C'est ainsi que les visiteurs chemineront en passant progressivement du monde des planètes de notre système solaire à celui des galaxies et des étoiles pour en arriver ensuite au monde plus exotique de la cosmologie et de l'histoire de l'Univers.
Le premier rideau de lumière dans lequel les visiteurs pénétreront aura essentiellement l'aspect d'un ciel étoilé. En y plongeant, on constatera que certains points s'y déplacent, alors que d'autres conservent scrupuleusement leur même position dans le cortège des étoiles. Ces étoiles mobiles sont en réalité des planètes dont la véritable nature se révèlera avec leur proximité grandissante. C'est ainsi qu'on explorera d'abord le monde des planètes à partir de l'image que nous en avons tous les jours en regardant le ciel, c'est à dire celle d'un simple point lumineux. Nous explorerons ensuite les planètes plus lointaines avant de poursuivre l'aventure vers d'autres découvertes astronomiques.
Cette première zone, celle des planètes, sera légèrement plus large que profonde de façon à ce que sa façade soit assez grande pour bien illustrer la superficie de la voûte étoilée qui sert de point de départ à la visite. Elle se rétrécie ensuite légèrement avant de déboucher sur la deuxième zone, celle des étoiles et des galaxies. Ces deux zones seront séparées par un autre rideau de lumière qui servira à la fois d'arrière plan pour la première zone et de point d'entrée pour la suivante. Un tel rideau permet également de masquer en partie les éléments muséographiques de la zone suivante et d'éviter ainsi d'y attirer trop fortement les visiteurs avant qu'ils n'aient adéquatement exploré la première zone.
Ce deuxième rideau de lumière s'ouvrira sur l'univers des galaxies. Encore une fois, c'est la puissance grandissante des instruments d'observation astronomique qui nous a révélé, il n'y a pas si longtemps, que ce que nous croyions n'être qu'une étoile banale est parfois en réalité un majestueux cortège de centaines de milliards d'étoiles tournant lentement sur lui-même. En pénétrant dans une galaxie comme dans une formidable bourrasque lumineuse, les visiteurs prendront conscience de la quantité innombrable d'étoiles qui y évoluent. Ils découvriront aussi la grande diversité de leurs structures et de leurs destins. Ils apprendront également comment les étoiles naissent au coeur de nébuleuses dont les contractions s'expriment en terme de plasmas, de rayons-X et d'autres gigantesques expulsions de matière et d'énergie. Ils verront comment la naissance des étoiles enfante aussi des planètes semblables à la nôtre et qui semblent de plus en plus exister partout dans l'Univers.
En traversant le troisième rideau de lumière, nous pénètrerons dans un nouvel espace dont la forme sera beaucoup plus allongée que celle des deux zones précédentes. Cette configuration traduit bien la thématique de cette zone qui est la cosmologie. À cette échelle, tout s'allonge, le temps se compte en milliards d'années et l'espace se mesure en milliards d'années-lumière. Le rideau de lumière devient même progressivement un tunnel parsemé de merveilles cosmologiques et percé de fenêtres (trou de ver) qui s'ouvrent sur des mondes qui défient l'imagination. En fait, la route est longue pour remonter à contre courant du temps jusqu'à l'instant premier de la naissance de l'Univers, jusqu'au point zéro du Big Bang. La visite de cette dernière zone se terminera d'ailleurs en traversant un autre rideau de lumière qui sera complètement diffèrent des précédents et illustrera de façon plus spécifique la grande explosion qui a accompagné la naissance de notre Univers.
(Tiré du texte du concurrent)
Forces :
Le jury fait mention de la qualité très convaincante de la présentation et de l'équipe.
Le parti propose une combinaison des formes issues du contexte construit environnant, respectant les axes visuels souhaités.
La résolution formelle de l'enveloppe extérieure offre une identité propre au Planétarium, facilement repérable.
La planification du rez-de-chaussée propose une bonne résolution organisationnelle, dont le café.
Faiblesses :
L'évolution du concept en étape 2 n'a pas intégré les commentaires du jury de l'étape 1, dont la justification de l'espace toit/plafond; l'ampleur de l'espace de l'entre-plafond est non justifiée.
Le circuit de visite offre peu d'expériences variées au visiteur.
Les stratégies LEED semblent superposées au projet, sans intégration au concept architectural.
Le projet est trop compact et comprime les espaces publics.
La symbolique générée par la volumétrie est peu développée et semble figée au premier degré.
(Tiré du rapport du jury)
52 numérisés / 42 accessibles
- Planche de présentation
- Planche de présentation
- Planche de présentation
- Planche de présentation
- Croquis de conception
- Perspective
- Perspective
- Perspective
- Perspective
- Perspective
- Perspective
- Photographie de maquette
- Plan
- Diagramme
- Axonométrie
- Plan
- Plan
- Plan
- Plan
- Plan
- Plan
- Schéma
- Coupe
- Coupe
- Coupe
- Coupe
- Coupe
- Élévation
- Élévation
- Schéma
- Schéma
- Schéma
- Planche de présentation
- Perspective
- Perspective
- Perspective
- Plan
- Plan
- Plan
- Coupe
- Croquis de conception
- Photographie de maquette