Exploitant le thème de la liberté dans son enceinte d'origine, le projet de la Maison de la littérature recrée, par une exubérance spatiale et formelle, des atmosphères chaleureuses et des ambiances vivantes d'une grande sobriété matérielle qui permettent de réécrire et de vivre le passé du lieu au présent et d'affirmer son caractère architectural à travers une expérience scénographique littéraire.
Projet urbain, s'adressant à la rue, au quartier et à la ville, il remodèle l'inconvenant emmarchement de l'Institut canadien en un lieu d'accueil composé de plateaux d'activités extérieures multiples. Ceux-ci se déploient le long d'un écran scénographique, décomposant le parvis en espaces urbains appropriables (belvédère, parvis, escalier, jardin, esplanade) et structurant des accès publics visibles de la rue, au rez-de-chaussée et au rez-de-jardin. Cette approche audacieuse affirme la présence urbaine du nouveau lieu de création et de diffusion et sa volonté d'appropriation publique.
Projet humain, il se développe en parcours intérieurs anticipatifs provenant de l'extérieur et explorant un espace libéré, de la cave au grenier de la Maison. Profitant des perspectives visuelles vers les paysages extérieurs et de la lumière naturelle mise en scène par l'assemblage inusité des fonctions en plateaux d'activités intérieures, il prolonge et réinterprète la topographie du site et le paysage de la ville. Évoquant le passé avec la simplicité, l'unité spatiale et la complicité formelle de l'église de Stavely, l'aménagement nouveau affirme le présent et met en scène la création littéraire et sa scénographie, dès l'entrée de la Maison, en exploitant la convivialité du lieu et sa verticalité.
Articulé autour de l'ouverture verticale, le dispositif scénographique se déplie dans l'espace central en construisant des paysages sensoriels qui suscitent la curiosité et incite à monter jusqu'à la voûte d'origine. Sa forme exploite la grande échelle du lieu et celle plus intime des usagers. Il se compose d'une galerie de portraits d'auteurs, disparus ou vivants, qui enveloppe cet espace tout en transparence avec des parois d'aluminium perforé et sérigraphiées, et aussi d'un ruban scénographique, fil conducteur et surface médiatrice tactile et visuelle de l'exposition. Ce ruban de bois et métal se greffe aux garde-corps des escaliers et planchers et se transforme tout au long du parcours en présentoir, table, banc, comptoir, accompagnant le visiteur. Ce ruban-pliage présente graphiquement un contenu visuel et sonore, en mots et images, au moyen de bandes texte digitales, défilantes et programmables, et d'écrans tactiles intégrés dans son épaisseur. Un volume technologique opaque aux surfaces réfléchissantes, suspendu au plafond et surplombant l'espace central, complète le dispositif scénographique. Dissimulant le studio de création, ce volume intègre aussi dans ses parois des dispositifs permettant la projection de textes et d'images sur la voûte et l'émission de bandes sonores perceptibles, entre autres, depuis la passerelle située juste en-dessous.
(Tiré du texte du concurrent)
Ce finaliste avait déposé, en première étape du concours, un dossier de candidature particulièrement convaincant. La prestation déposée témoigne, à plusieurs titres, de l'expérience du finaliste dans la conception d'espaces culturels aménagés dans des bâtiments existants. On y trouve un foisonnement d'idées, qui ne semblent cependant pas encore stabilisées dans un concept achevé, même si la prestation est particulièrement détaillée. Le résultat a été qualifié de « complexe » et de « compliqué » par le jury, l'espace étant fortement occupé par de nouvelles structures jugées spatialement envahissantes. L'analyse de la prestation a révélé plusieurs contradictions ou, à tout le moins, soulevé des questions en ce sens. Par exemple, si la forme émancipée des ajouts intérieurs appuie le thème de la « liberté », le jury considère les aménagements plutôt contraignants. Le « ruban », qui guide l'usager dans la découverte des espaces de la Maison de la littérature, matérialise bien un fil directeur, mais il n'arrive par à compenser le caractère labyrinthique des lieux.
L'intention de générer une verticalité spatiale est bien exprimée, mais il résulte, de la succession de grands plateaux horizontaux, un espace plutôt fragmenté. Le jury se questionne aussi sur l'évolution possible des lieux, considérant une telle fragmentation des espaces. Par ailleurs, il a été relevé que la gestion des accès et des circulations des différents usagers de la Maison de la littérature s'avèrerait assez difficile, occasionnant des coûts d'opération plus élevés. Le caractère surchargé des planches accentue l'impression, selon le jury, qu'une synthèse restait à trouver. Le dessin est compétent, mais suggère des tensions visiblement irrésolues. Les petites perspectives sont apparues plus porteuses des qualités du projet que les grandes, dont les ambiances ont été questionnées, plus particulièrement celle du bistro littéraire qui est inspiré de la tradition anglaise. La galerie des portraits d'auteurs aurait eu une forte présence dès l'entrée de la Maison de la littérature, mais le caractère plutôt permanent de l'installation a conduit le jury à émettre des réserves à ce sujet. L'aménagement du grand parvis a quant à lui été très apprécié du jury, qui a souligné l'intérêt d'une telle ouverture de la Maison de la littérature sur la rue, en extension du hall d'entrée.
(Tiré du rapport du jury)
22 numérisés / 21 accessibles
- Planche de présentation
- Planche de présentation
- Perspective
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- Perspective
- Perspective
- Perspective
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- Perspective
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- Plan
- Plan
- Plan
- Plan
- Plan
- Coupe
- Coupe
- Coupe
- Axonométrie
- Diagramme