Étape 1
Opération aiguillage.
L''aiguillage est une opération permettant de faire changer un train de voie. Il est composé d''une partie mobile, les lames d''aiguillage et d''une partie fixe, la contre-aiguille. La partie où se croisent les voies est appelée le coeur. Telle une opération d''aiguillage, la Promenade Smith rétablit les connections avec la trame montréalaise. Son parcours est séquencé par cinq lames d''aiguillage, cinq moments forts. La Promenade Smith devient le coeur du quartier Griffintown.
Étape 2
Pour la rue Smith, l''Opération Aiguillage se veut un moyen de retisser les liens avec les quartiers limitrophes, d''articuler les espaces de façon à révéler l''identité singulière du lieu et de créer un espace public significatif pour les occupants du quartier.
Un parcours identitaire. La promenade Smith désire rappeler la signification première du Tracé Fondateur - l''axe Wellington - et rétablir ainsi son ancrage à la ville historique et aux quartiers du sud-ouest. Elle souhaite également mettre en valeur deux infrastructures in-situ qui sont intimement liées à l'histoire de Griffintown et au développement de Montréal; le lien ferroviaire entre le port, le canal de Lachine et ses bassins, ainsi que l'axe ferroviaire du Canadien National reliant encore aujourd'hui la métropole au reste du monde. Ces entités urbaines, d'échelles et d'époques différentes, seront exprimées à travers les aménagements par :
• La présence d''un long quai-piéton rappelant à la fois le passé industriel et le mouvement humain, au coeur du projet;
• Une voie partagée, à la fois accessible à tous et offrant la priorité aux piétons;
• Une bande paysagère avec trottoir, permettant la circulation et l'occupation aux abords des bâtiments privés;
Et, ultimement :
• Le réalignement du pont pivotant prolongeant la promenade au-delà du canal;
• L'ouverture est et ouest du site, via l'enlèvement de bâtiments et l'abaissement du sol.
La promenade en trois temps
La promenade Smith se veut un projet de requalification urbaine favorisant les différents modes d'occupation de l''espace public. De nombreux logements, bureaux, services de proximité sont proposés pour encourager l'effervescence d''une nouvelle vie dans ce quartier. L''Opération Aiguillage et la nouvelle vocation de la rue Smith misent sur l''évolution de la vie urbaine au fil du temps. Le concept architectural de la promenade Smith s''inspire du lotissement singulier de Griffintown avec ses angles et ses pointes issues de la conjugaison du lotissement original de Charland et des grands axes ferroviaires et fluviaux.
Ancrée de l''histoire riche et complexe de Griffintown, la rue Smith, dans sa nouvelle forme, retrouve sa place dans le développement contemporain de Montréal et propose 3 points d'ancrage urbains significatifs :
La pointe Wellington
Directement en lien avec la rue Ann, la pointe Wellington tire profit de la configuration singulière du viaduc. Ce passage propose 3 espaces intérieurs, chacun accueillant un pavillon-objet et un parvis extérieur. L'appropriation des lieux est soutenue par des usages contribuant à la vie urbaine (services de proximité, expositions, café-bar), une mise en lumière et l'intégration d'arts urbains (permanentes ou éphémères).
L''espace Peel
Au centre, la promenade s'ouvre sur les bassins, le centre-ville, la montagne et devient lieu de transfert (vélo, auto, tramway), propice aux rencontres. L''ancien entrepôt à farine est mis en valeur; l''intégrité archéologique est protégée et exprimée au sol par un mobilier blanc. Cette allégorie à la farine fait place au pavillon du Boulanger, un service de proximité plus qu'approprié. Le quai-piéton longe le talus devenu tableau végétal; il intègre bancs et plantations; il côtoie faille, muret de corten et notes historiques.
La pointe de l''Aiguilleur
La large place animée d'eau et de brume commémore l'ancien bain public, les inondations et Smokey Valley. Le square Gallery avec son bâtiment public et son jardin est reconfiguré selon la trame originale de Griffintown. Une oeuvre d'art marque la forme triangulée d'origine. Une occupation temporaire de l''îlot 8 propose une pépinière contribuant au patrimoine « arboricole » du quartier. Le pont réaligné, l''aboutissement du quai et l''ascension à la maison de l''Aiguilleur permettent d''apprécier l''ouverture sur le canal, l''espace et la vie de quartier retrouvés.
(Tiré du texte du concurrent)
Opération aiguillage
À l''opposé du projet lauréat, celui-ci mise sur une stratégie décidément plus urbaine et moins paysagère dans le sens traditionnel du terme, ce qui est une approche tout aussi intéressante et tout aussi défendable dans la mesure où elle est bien affirmée et assumée, ce qui est visiblement le cas ici. Cette prestation propose une approche et un système résolument très urbains, un nouvel espace de la ville hiérarchisée. C'est un projet élégant, confortable. C'est bien résolu, démontrant la compétence des concepteurs. Le geste fort: la ligne révèle le scénario, le point de vue à l'arrivée. Cela donne du caractère et une identité au lieu qui s'articule bien à l'activité des bâtiments limitrophes. L'association aux projets immobiliers est évidente. Elle contribuerait à l'harmonie visuelle du nouvel ensemble créé, mais tendrait par contre à associer dangereusement l'espace public aux projets d'investissement privé qui le bordent. Cette prestation propose aussi un désenclavement du site. Le talus se présente comme un élément contemplatif non accessible qui ne s'affirme peut-être pas suffisamment pour certains, alors que pour d'autres, une telle position se défend considérant la grande générosité de l'espace alloué aux piétons. La reprise des lignes parallèles des rails d'autrefois est clairement affirmée, mais la composition en longueur comporte l'inconvénient d''uniformiser le caractère des espaces d''une extrémité à l'autre de la promenade amplifié par l'absence d'un accès au talus.
Le caractère hautement graphique – voire plastique – du projet constitue l'une de ses forces, mais aussi, paradoxalement, l'une de ses faiblesses. Bien que les composantes et matériaux soient assemblés dans une composition d''une grande élégance, ils ne réinventent pas les conventions. Le jury se questionne sur l'effacement des traces historiques afin de commémorer l'histoire en réinventant d'autres objets pour en évoquer les traces. L'usage du dessous des arcades avec des pavillons/objets est intéressant. L'acier corten, comme rappel historique à Montréal, est fortement questionné par le jury. L'acier patinable (corten), qui semble sur-employé ces dernières années dans plusieurs projets récents dans le but d'évoquer un passé industriel, crée par le fait même une certaine banalisation de cette solution. Le bois n'a pas fait l'unanimité non plus, en raison de sa durabilité limitée et des exigences d'entretien problématiques. La végétation pourrait être plus présente, la canopée des arbres pourrait être plus haute. Par ailleurs, le jury observe une maîtrise des aspects techniques, le système d'irrigation des eaux pluviales est efficace.
Enfin, malgré l'intérêt qu'elle a soulevé au plan de la maîtrise et du développement de l'idée, cette prestation est apparue comme une solution ne présentant pas une assez grande originalité dans la résolution de son design en dépit d''une vision très pertinente de la promenade comme lien entre le Vieux-Montréal et le Canal Lachine. Malgré ces quelques bémols, ce projet est resté longtemps en haute considération aux yeux du jury, les finalistes ayant démontré un haut niveau de maîtrise de la composition et des aspects techniques du projet.
(Tiré du rapport du jury)
29 numérisés / 24 accessibles
- Planche de présentation
- Perspective
- Perspective
- Perspective
- Plan
- Coupe
- Coupe
- Coupe
- Schéma
- Planche de présentation
- Planche de présentation
- Perspective
- Perspective
- Perspective
- Perspective
- Perspective
- Perspective
- Perspective
- Plan
- Coupe
- Coupe
- Coupe
- Détail de construction
- Schéma