Le nouveau théâtre du Vieux-Terrebonne ; du patrimoine d'hier à celui de demain
Principes directeurs du concept
1. L'histoire: une continuité dans l'espace temps
2. La ville: tissu urbain et cadre bâti
3. L'orientation et le paysage
4. Le théâtre mis à nu
Principes d'implantation :
- privilégier l'approche urbaine: renforcer le coin des rues Saint-Pierre et Sainte-Marie
- ouvrir le théâtre vers le paysage
- offrir à la ville un espace de rassemblement
L'implantation et le parti proposés tiennent compte de plusieurs facteurs :
- le tissu urbain: imbriquer les deux trames, celle de l'ancienne et celle de la nouvelle ville
- les vues: vers le théâtre et du théâtre
- l'orientation:ouestet sud-ouest
- l'animation vers la rue Saint-Pierre
- l'intégration au paysage: interpénétration végétal-minéral, ouverture vers la rivière
- la mémoire des lieux: emplacement de la première église et de l'ancienne place publique
Le retour au sources : le théâtre comme nouveau lieu de culte des temps modernes. Deux liens se font: la première église de Terrebonne et les origines du théâtre chez les Grecs anciens. La cérémonie qui rassemblait toute la Cité s'exprime dans la nouvelle place publique et dans l'effet de procession: (promenade: les monuments de l'Île-des-Moulins - la place - le théâtre; linéarité des espaces et fonctions: foyer - services - salle - scène - espaces techniques). Le culte de Dionysos (dont l'autel était partie intégrante de l'orchestre) et le culte de Dieu transcendent dans une nouvelle spiritualité (la scène comme un autel orienté vers l'est.) Mais le théâtre n'est plus juste un lieu d'où l'on voit: c'est aussi l'endroit pour être vu. (la théâtralité de la place; l'espace public comme réceptacle du jeu social).
La perception est gradée et exponentielle :
- en descendant le boulevard des Braves (principale artère d'entrée dans la ville) : le pont de l'Île-des-Moulins, la fontaine (cloche symbolique d'une église disparue) et la place publique, le théâtre.
- dans l'autre sens, en arrivant sur Saint-Pierre du côté est, on perçoit d'abord un volume plus opaque, avec une terrasse au niveau supérieur (à l'échelle des bâtiments voisins), puis l'entrée des artistes suivie du murfiltre vitré, pour finalement aboutir au foyer et à l'entrée donnant sur la place publique.
La volumétrie est linéaire, comme les maisons longues, comme les moulins. Les volumes distincts de la boîte noire (la scène) et du coquillage (la salle, arrondie pour une plus grande intimité et pour la sensation de bienêtre: le ventre d'une mère porteuse) dépassent de la dalle couvrante du toit-marquise. Les fonctions secondaires y sont greffées comme des modules plus petits et définis. Le toit rassemble et protége. Le foyer majestueux, comme un cristal qui emprisonne des organismes, fait face à la nouvelle place; les espaces extérieurs et intérieurs s'interpénètrent. On entend le bruit des rapides, on a comme fond de décor l'ÎIe-des-Moulins et l'île Saint-Jean. Dans le coin sud-ouest, un escalier monumental (et très théâtral) offre aux spectateurs les plus beaux points de vue.
Le théâtre est mis à nu. Les transparences laissent voir toutes les formes distinctes. La machine du théâtre dévoile son fonctionnement. Le verre qui agit comme un filtre se continue vers la rue Saint-Pierre, où une passerelle presque immatérielle (caillebotis, comme les passerelles techniques) sépare les deux circulations: en bas pour les acteurs, en haut pour le personnel. C'est un spectacle continu pour les gens de la rue, de jour comme de soir. Les espaces se succèdent, tantôt distincts, tantôt entremêlés. Jeu de transparences, verre clair, translucide et opaque, images réelles et projetées, sons et lumières. La transformation est continuelle, « le théâtre étant le caméléon..., et le théâtre change, bien sur, car le théâtre c'est la vie. Il est changeant comme la vie. » (Eugène Ionesco, « Les chaises»)
(Tiré du texte du concurrent)
4 numérisés / 3 accessibles
- Planche de présentation
- Extrait de planche
- Extrait de planche