LIEUX DORMANTS
Lieux dormants célèbre la nordicité de Montréal, ville caractérisée par ses fluctuations saisonnières. C'est une occasion pour redécouvrir les espaces perdus de l'hiver, des lieux qui sont forcés à l'inac¬tivité, endormis.
Sur le Champ-de-Mars se pose un jardin d'hiver, un parcours polysensoriel dans la flore laurentienne congelée. Des parois de glace figent la nature en pleine floraison et cherchent à faire rêver, au-delà de l'évaporation, en contemplant la beauté d'un herbarium éphémère.
L'installation capture, dans un moment de quotidi¬enneté, la conscience du passage des saisons grâce à l'éphémérité des matériaux. Le jardin répond à l'hiver qui fait son cours, peu à peu, au travers sa fonte. Au fur et à mesure que la température se réchauffe, les blocs laissent échapper les différents parfums de la flore. Une tension s'exerce entre la fragilité des plantes et la puissance de la glace, entre le jardin anglais (la flore sous son aspect sau¬vage) figé dans la forme extrêmement structurée du jardin français.
Exposant un lègue significatif de la ville, soit l'herbier de Marie-Victorin, le projet nécessite comme toile de fond un espace chargé de mémoire. Le Champ-de-Mars, lieu des vestiges de notre passé, se prête parfaitement à la symbolique. Intrinsèquement, Lieux dormants réfère à nos souvenirs d'été et crée un dialogue entre les saisons par la nature même de ses matériaux.
Construire avec de la glace, c'est essentiellement travailler avec de l'eau. Fluide, toujours changeant, malléable, mais jamais totalement contrôlable, le type de glace choisi permet de voir toutes les bulles et fissures qui apparaîtront au travers le temps. Un échantillonnage de la flore laurentienne y est présenté - 117 espèces indigènes sont installées dans des coffrages étanches : la glace est coulée dans un environnement froid et contrôlé pour éviter le craquement des moules. À la manière d'un herbier, un cartel est associé à chaque espèce en guise d'identification.
(Tiré du texte du concurrent)
Les membres du jury ont trouvé cette proposition très poétique et soulèvent la sensibilité et qualités des images de rendu.
C'est un projet qui joue de manière délicate avec la nature, les saisons et qui offre une belle place pour l'art dans la ville. Proposant la mise en glace de plantes lors de leur floraison, la proposition joue avec la notion du ''temps''. Son caractère éphémère et évolutif (lors de la fonte des glaces) lui donne beaucoup de possibilités et de qualités, axées sur la sensorialité (odeur/toucher) de l'installation.
Le jury a donc souhaité souligner ce projet très intéressant et porteur de réflexion (la mémoire des saisons), mais dont l'implantation et la mise en espace gagneraient à être affinées.
(Tiré du rapport du jury)
12 numérisés / 12 accessibles
- Planche de présentation
- Planche de présentation
- Perspective
- Plan d'implantation
- Schéma
- Schéma
- Schéma
- Photographie
- Photographie
- Photographie
- Photographie
- Photographie