SOUVENIR D'HIVER
Vivre au Québec, c'est parfois rêver au passé, aux hivers glorieux, à l'imaginaire de la neige.
Autrefois, alors qu'on ne déneigeait pas encore les rues, le paysage hivernal des villes québécoises était bien différent de celui qu'on retrouve aujourd'hui. La neige n'étant pas éliminée, elle s'accumulait dans les rues sous forme d'interminables bancs de neige sur lesquels on se déplaçait.
Elle devenait la rue.
L'hiver souverain, dictait, imposait ses conditions.
La neige a cela de merveilleux qu'elle crée une topographie. Elle est une occasion de s'approprier la ville autrement. Avec son potentiel ludique indéniable, elle recouvre maintes imperfections, ne laissant qu'un paysage nouveau et temporaire.
Par contre, l'hiver de nos souvenirs n'est plus. Cet imaginaire de l'hiver ne colle plus à la réalité montréalaise. La saison froide l'est de moins en moins. À la neige s'ajoutent d'autres types de précipitations. On se mouille, on se salit. Le côté immatériel du blanc manteau laisse place à la triste réalité de la fonte.
Gel / Dégel / Gel / Dégel
Il faut accepter le changement.
Il nous apparait essentiel de travailler avec cette inconstance de l'hiver.
Ainsi, nous proposons de joindre le réel à l'imaginaire en aménageant sur la rue Prince-Arthur, à Montréal, une structure inspirée de ces mythiques bancs de neige procurant à ses usagers un parcours hivernal libre des aléas de la température. Cette rue piétonne reliant la rue Saint-Denis et le Square Saint-Louis au boulevard Saint-Laurent déborde de vie en été avec ses nombreuses terrasses, mais ne sert vaguement que de passage à l'arrivée de l'hiver.
En réinterprétation du passé, un squelette de bois ondulant se recouvre de neige l'hiver venu, épine dorsale à de multiples activités L'installation transforme la rue, génère de nouvelles opportunités, notamment en donnant un point de vue surélevé sur la ville. En empruntant la passerelle, on découvre de nouvelles perspectives, comme si on marchait encore sur les bancs de neige.
De jour comme de nuit, les buttes creuses sillonnant la rue peuvent autant servir de kiosques, voire de terrasses pour les nombreux restaurants qui ont vitrine sur la rue, ou tout simplement de lieux d'échange où se réchauffer. Et ce, sans oublier le potentiel ludique d'un monticule de neige pour la glissade! Chaque anfractuosité entre ceux-ci est aussi l'occasion de s'abriter du vent et profiter de cette expérience hivernale.
L'appropriation de l'espace extérieur prend également la forme de ces chaises longues prisonnières de la glace, lesquelles se dévoileront au fil de la fonte, donnant corps à la mutation que subit notre hiver.
En hiver, tout passage a le potentiel de se transformer en arrêt. Le passant prend part à l'hiver, il expérimente les possibilités qu'occasionne la neige et assure ainsi la place de notre « hiver québécois » dans la mémoire collective.
(Tiré du texte du concurrent)
(Indisponible)
7 numérisés / 7 accessibles
- Planche de présentation
- Perspective
- Perspective
- Plan & Coupe
- Photographie
- Photographie
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