Notre approche repose sur une lecture de l'environnement bâti de l'arrondissement historique du Vieux-Québec à la lumière de notions de paysage et de géologie. À proximité, la présence forte de la porte St-Jean et du système défensif que constitue les Fortifications-de-Québec rappelle la double nature de ces constructions qui sont à la fois architecture et paysage. Bien que les bâtiments environnants présentent des styles et des époques variés, leur dénominateur commun repose sur un rapport fort à la matière minérale ainsi qu'une composition architecturale en strates horizontales. Cette lecture de la ville en strates empilées transcende les époques si bien que nous la retrouvons dans l'ensemble des bâtiments voisins. Il existe ainsi une trame horizontale hors du temps pouvant nous servir d'ancrage pour la réalisation d'un projet contemporain en continuité avec le tissu ancien. Les éléments conservés du YMCA renforcent cette continuité avec le contexte urbain et servent de contrepoint à la simplicité de la salle et de sa peau lisse. Par son échelle et l'importance qu'elle revêt, la salle agit comme le noyau du projet.
Il s'agit d'un objet précieux à l'intérieur des ces strates géologiques.
La salle de diffusion est un espace flexible à géométrie variable. Dans sa neutralité, elle offre un potentiel de transformabilité. Elle n'a pas d'image précise dans le temps, elle change constamment. La mémoire du lieu se forgera avec le temps et les spectacles qui sont sa véritable raison d'être.
Le long de la rue des Glacis, une tension s'installe entre l'échelle et la pureté de l'entité maîtresse de la salle de diffusion et les éléments préservés du bâtiment existant.
La résolution formelle et matérielle découle de la complémentarité entre ces univers opposés l'un à la facture matérielle riche et ancienne, celle du YMCA et celle d'un objet simple, lisse et réfléchissant formant la salle de diffusion. Entre ces deux époques se tisse un espace de dialogue entre l'ancien et le nouveau.
L'espace public apparait dans le contact entre ces parties. L'ancien se superpose au nouveau par sa réflexion dans les surfaces miroitantes de la peau de la salle. Cette peau permet d'opérer une transition entre son intérieur vaste et l'échelle intimiste de l'architecture existante en y introduisant certains éléments programmatiques.
À partir de l'entrée sur St-Jean, le hall du rez-de-chaussée s'anime par les ouvertures tracées dans le plancher supérieur permettant d'apprécier le volume de la salle. Cette perspective nous mène vers la cascade d'escalier qui chemine vers le foyer. Une large ouverture sur des Glacis abrite la terrasse linéaire du bar/restaurant au rez-de-chaussée. L'espace du foyer met d'abord en valeur la présence des murs structuraux en briques alors que des ponts s'élancent vers le volume de la salle et reprennent la tonalité rouge de l'argile.
Les interventions au coeur du YMCA sont un ensemble d'opérations localisées, minutieuses visant à évoquer certains éléments disparus. Ces ajouts contemporains rappelent le passé. Les murs de briques existants sont nettoyés, gardé nues et protégés. Les anciennes cloisons de bois sont représentées par des éléments d'éclairages linéaires qui reprennent leur position d'origine.
L'enveloppe extérieure sur la rue des Glacis agit comme une peau minérale, opaline qui reprend très simplement la trame des strates tracée par les bâtiments voisins. En continuité avec cette densité minérale, le bâtiment propose une minéralité autre, plus cristalline, celle du verre passant de l'opaque mat, à l'opaque réfléchissant et finalement au transparent. À l'approche du bâtiment original du YMCA, les strates glissent subtilement et se rangent derrière la maçonnerie existante. Ce mouvement est accompagné d'une transparence progressive afin de soutenir le dialogue entre l'existant et cette architecture nouvelle par un vide vertical et lumineux. Ces glissements organisent un système dynamique permettant d'y loger une véritable promenade architecturale traversant tous les étages en façade jusqu'au toit et sa terrasse extérieure. L'escalier permet aux usagers d'avoir un contact constant avec la ville. Cette activité verticale anime la peau de verre. Les éléments structuraux et les meneaux émergent d'une trame inclinée, perpendiculaire au sol pentu de la rue des Glacis créant ainsi un rapport direct à la topographie du Cap Diamant. Au sommet du YMCA, une terrasse prolonge l'espace du foyer du Studio 1. L'agora les surplombe, véritable observatoire de la ville, cet espace extérieur polyvalent peut servir à la contemplation et à la tenue d'événements extérieurs.
Au dessus de l'entrée principale, très transparente, l'empreinte ou plutôt le derme de la portion de façade retranchée en 1948 réapparait. Cette dernière est réalisée en béton coloré représentant l'argile rouge utilisée pour la fabrication de la brique. L'enseigne de l'ancien Cinéma de Paris est remplacée par un cercle lumineux afin d'en conserver l'image graphique. Sur la rue St-Jean, la mansarde est préservée et revêtue de zinc alors qu'elle se transforme en un élément singulier sur la rue des Glacis.
L'espace public apparait dans la tension entre l'ancien et le nouveau créé par des changements de matériaux, de réflectivité et le mouvement des personnes qui franchissent constamment ce seuil.
L'opacité progressive accompagne la promenade architecurale sur des Glacis entre l'ancien et le nouveau mais surtout entre l'extérieur lumineux et l'intérieur de la salle.
(Tiré du texte du concurrent)
- le projet se démarque par la qualité globale de l'architecture et son parti volumétrique;
- le jury apprécie la qualité des ambiances intérieures proposées dont le traitement du rez-de-chaussée et de l'atrium;
- le traitement en strates de la façade des Glacis, reprenant les lignes horizontales de composition du YMCA est très élégant et recherché;
- le traitement de l'enveloppe toutefois peu avec l'image d'Ex Machina car il ne répond pas à son attente signalétique;
- le parti de l'oeil est une solution pour camoufler la cage de scène ce qui unifie la volumétrie d'ensemble; la fonctionnalité est toutefois discutable;
- la volonté de reproduction du toit mansard est affaiblie par son traitement sur le coin avec la rue des Glacis, un geste compétitionnant la finesse des jeux de transparence.
(Tiré du rapport du jury)
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- Planche de présentation
- Planche de présentation
- Planche de présentation
- Perspective
- Perspective
- Plan d'implantation
- Plan
- Plan
- Plan
- Plan
- Plan
- Plan
- Plan
- Plan
- Coupe
- Coupe
- Élévation
- Élévation
- Axonométrie
- Croquis de conception
- Croquis de conception
- Schéma
- Schéma