"Un point de suture ne répare pas une déchirure"
Il faut plus d'un point pour réparer un tissu urbain déchiré. Le tissu urbain ressemble à un patchwork complexe et animé de différents textiles, répartis sur plusieurs couches. Dans certaines villes comme le Québec, les rivières tranchent le tissu comme des ciseaux, séparant et isolant les éléments d'un côté de l'autre. La régénération typique des berges se concentre sur un point particulier, ou une "couture" de la rivière, sans tenir compte de l'effet que ce point aura sur le tissu environnant au fil du temps. Dans la plupart des cas, ce point unique est progressivement affaibli et finit par se déchirer sous l'effet de la tension exercée par des textiles distincts. Dans d'autres cas, le point est isolé du contexte voisin et n'a aucun impact sur son environnement. Une approche entièrement nouvelle est donc nécessaire pour intégrer la rivière plus profondément et plus étroitement dans le tissu urbain, en résistant aux forces de tension d'éléments conflictuels et, dans certains cas, en inversant même ces forces pour réunir des éléments distincts et créer de nouvelles possibilités.
"La coexistence de la rivière et de la ville à travers l'histoire
Les quatre rivières ont prospéré en tant qu'artères principales tout au long de l'histoire du Québec, fournissant des routes pour le commerce et l'alimentation des villes qui se sont développées le long de leurs périphéries. Avec l'évolution des modes de commerce et la pollution, la pertinence des quatre rivières s'est estompée et les rivières ont été de plus en plus négligées. Les rivières, qui fonctionnaient comme des artères, ont commencé à fonctionner comme des murs. Les espaces riverains, qui constituent généralement les parcelles de terrain les plus précieuses, ont été soumis à des années de décrépitude jusqu'à ce qu'ils soient redécouverts au cours des dernières années.
"La culture coule là où coulent les rivières
Un immense potentiel a été découvert dans ces espaces négligés, qui pourrait être encore amplifié s'il était mis en relation avec le potentiel trouvé dans les zones entourant les rivières. Ces zones environnantes sont actuellement coupées des rivières par une mauvaise planification urbaine et des mesures sont nécessaires pour diluer les frontières distinctes. Nous proposons donc une série d'"estuaires" culturels entrelacés, qui regrouperont plusieurs points d'intérêt et les relieront aux noeuds fluviaux. Les rivières pourront ainsi pénétrer plus profondément dans le tissu de la ville de Québec et les liens brisés entre la rivière et la ville, la rive est et la rive ouest, la zone et la zone, l'élément et l'élément, seront réparés en une seule entité durable, respirant et interagissant comme une seule entité. Les rivières retrouveront leur fonction d'artères, de culture, au lieu du trafic qui coule dans leurs veines. Les points qui ont besoin d'être régénérés seront ravivés en relation avec d'autres points. Les points isolés seront reliés à d'autres points, ce qui favorisera les synergies. C'est cette "jonction des points" qui rend notre proposition plus durable, plus résiliente et plus puissante que le simple fait de travailler sur les points eux-mêmes. Cette stratégie permettra de restaurer et d'améliorer les rôles des rivières, en redécouvrant leur raison d'être dans une ville aussi belle et diversifiée. Notre vision du Québec est vibrante et accueillante ; elle est sans précédent, mais prometteuse et puissante.
(Texte du concurrent)
(Traduction automatisée non officielle)
Cette proposition a engendré beaucoup de discussions au sein du jury, comportant des aspects très appréciés tout en soulevant d'importantes réserves. D'abord, les choix graphiques plutôt singuliers, qui frappent au premier regard, encouragent la rêverie, ce qui est perçu par certains comme une grande qualité, alors que pour d'autres, ils ont pour conséquence de peu y reconnaître Québec, en net décalage avec les objectifs d'ancrer la proposition dans les caractéristiques du milieu. Ensuite, le concept de « loop » (difficilement traduisible) offre d'une part une nouvelle lecture des possibilités et donne une nouvelle cohérence à ce qui semble ne pas en avoir actuellement, ouvrant la porte à de multiples interprétations intéressantes, notamment au plan conceptuel. Mais d'autre part, il convainc moins dans sa réalité géométrique, ses bénéfices étant sur ce plan hypothétiques et sa mise en oeuvre problématique. Globalement, la proposition est apparue très séduisante dans sa dimension idéalisée, voire utopique, mais plutôt hermétique et difficile à imaginer dans ses applications, difficilement réalisable. En regardant de plus près certains dessins, même s'ils relèvent de la suggestion, les solutions proposées s'avèrent simplement irréalistes. Cette proposition offre néanmoins à apprécier un foisonnement d'idées qui font rêver, ce qui justifie en soi, dans le cadre d'un concours d'idée (surtout qu'il connote le rêve dans son appellation), une place parmi les lauréats. D'un point de vue de la conceptualisation et de l'expression, elle a été qualifiée d'exceptionnelle par plusieurs membres du jury. La planche 2 a été jugée la meilleure des trois, témoignant d'un travail attentif, rigoureux et imaginatif sur les mises en espace possibles du concept sur plusieurs sites stratégiques. Bien que l'équipe ne comporte pas de ressource en environnement explicitement nommée dans son formulaire d'inscription, le jury a maintenu sa décision de ne pas écarter sa proposition et de lui accorder le 3e prix.
(Tiré du rapport du jury)
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- Schéma
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- Planche de présentation
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- Extrait de planche
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- Perspective
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