Principes projectuels :
«...le projet n'est pas formel, mais processuel, c'est-à-dire qu'il ne cherche pas à aboutir à une forme « composée » de laquelle rien ne pourrait être retranché ou ajouté, mais à une forme que l'on dira « ouverte ». Jacques Lucan
Loin des considérations esthétiques ou stylistiques, nous cherchons d'abord à identifier les potentialités offertes par le programme. Notre objectif premier consiste à insuffler au MAC une vision et une dynamique sociale et culturelle, dans laquelle le visiteur a un rôle actif. Notre matière de base demeure les particularités du site et du bâtiment existant à transformer. L'extension spatiale ascendante installe une promenade et les activités du musée. La coupe génère le projet.
Prémisses urbaines
Les espaces publics de la ville, le nouveau hall du MAC, ainsi que les espaces de circulations et autres lieux publics sont traités en continuité avec la ville limitrophe. La ville rentre au musée et le musée s'installe dans la ville.
- Proposer une installation urbaine active susceptible de transformer et « de déclencher des situations » ;
- Affirmer une nouvelle identité, une fiction dans laquelle l'architecture s'insère dans un esprit de cohérence et de dialogue ;
- Préserver les éléments caractéristiques du lieu comme signes concrets de l'évolution et de la pérennité de la collectivité qu'il représente ;
- Soutenir et exposer au quartier (QdS) les activités du musée, sur toutes ses faces exposées ;
- Installer une nouvelle présence dans la ville ; la nécessité d'une « évidence », une « simplicité » qui manifeste à la fois son statut culturel et de sa finalité d'émerveillement, de questionnements et d'étonnement.
Dans un environnement urbain dans lequel les bâtiments voisins affirment chacun une personnalité iconique, le nouveau Musée d'art contemporain de Montréal doit soutenir une présence forte et unique, fondée sur une « simplicité ». L'essence d'une matérialité et d'une volumétrie cohérente est à la base de notre démarche, au-delà d'une certaine cacophonie ambiante. L'unité d'ensemble s'exprime par une modénature sobre et surtout par la capacité de l'architecture de « tenir l'espace public ».
De grands panneaux de béton préfabriqué blancs polis avec des insertions d'acier inoxydable enveloppent la nouvelle volumétrie. La colonnade sur la Place des Festivals est remodelée par le remplacement du parement de béton préfabriqué par des « lames » d'aluminium polies.
Elles apportent plus de finesse à l'ensemble tout en soutenant son caractère cinétique. L'arcade extérieure présentement inutilisée, est dédiée à la circulation et à l'appropriation intérieure pour les visiteurs. La galerie-vitrine supérieure, expression du mouvement exposé vers la Place des Festivals, ainsi que la sous-face en aluminium poli du volume en porte-à-faux des expositions contribuent à l'expression ludique et événementielle du lieu.
Principale transgression à la pureté du volume de base, deux plans de verre sérigraphié flottants se « détachent » à l'est afin recevoir des projections. Sur l'Esplanade, une nouvelle paroi de verre plissée, participe d'un dialogue contemporain avec celles des salles Wilfrid-Pelletier, Maisonneuve et de l'OSM.
Catalyseur spatial
Notre volonté initiale de « provoquer des situations » se pose d'abord sur une vision programmatique. Cette approche, tout en étant fondée sur les données initiales, exige un questionnement privilégiant une logique et une pertinence des usages. L'objectif étant d'offrir une envergure à la hauteur des aspirations du MAC et ce, dans le cadre restreint de contraintes liées K, au bâtiment existant, au cadre urbain et au budget. Cette vision se fonde d'abord sur cette volonté * de libérer des espaces ouverts et flexibles, accessibles et sans contrôle.
Il est fondamental de donner à voir et à comprendre l'organisation spatiale. Les vides intérieurs contribuent à la mise en place des reculs nécessaires à la compréhension de la stratification programmatique du lieu. Cette ouverture de l'espace et du mouvement libre, intuitif et ludique, facilitent la compréhension et l'appropriation des lieux, le mouvement libre des personnes, les rencontres fortuites et surtout les découvertes inattendues : ils installent un paysage intérieur inédit.
« Parallèlement au travail du plan et de la coupe, on a à l'esprit qu'on est un individu qui se met à l'échelle du projet, qui entre dans le projet, qui se met un peu à l'écoute de l'espace et qui va recevoir la lumière, percevoir des vues, réagir d'une manière sensuelle par rapport à l'espace conçu » Christine Edeikins
« Public Living Room »
Au-delà de la « composition » architecturale conventionnelle, nous proposons une approche ouverte et non-hiérarchique, dans laquelle le mouvement et les aires publiques se superposent subtilement à l'espace malléable et flexible des lieux d'exposition. Entre « l'explicite » des lieux d'exposition, ateliers, auditorium et « l'implicite » des usages publics ; hall, café, boutique ET l'espace de transition aux expos s'introduis l'espace de « l'entre-deux ». Lieu du mouvement et de la découverte, il autorise la compréhension de l'espace et de ses usages et il offre une vision synthétique de l'espace. L'accueil, cet espace à la fois dans et entre, définit l'identité du musée. Dans le nouveau MAC l'espace du hall devient un « Public Living Room » : Il est le lieu de l'émotion architecturale.
Le grand vide intérieur, lieu événementiel par excellence, autorise une occupation publique maximale et qualifie des transparences entre les différents niveaux et vers le contexte urbain. Ce grand hall linéaire se développe horizontalement depuis l'accueil principal sur Ste-Catherine, jusqu'aux espaces d'exposition en fond d'îlot. Cet atrium, qualifié par une ossature et un mur rideau de bois d'ingénierie, loge les escaliers sculpturaux et un ascenseur panoramique. Ouvert vers l'Esplanade, cet espace met en scène les lieux d'exposition ainsi que tous les usages publics du musée. Il devient ainsi un lieu dynamique et appropriable ouvert sur la ville. Des oeuvres pourront y être réalisées, exposées ou suspendues. Cette agora est accessible, en plus du hall principal et de la promenade souterraine de la Place-des-Arts, par une nouvelle entrée sur la Place des Festivals et depuis l'Esplanade.
Afin de bonifier au maximum l'espace public du musée, tout en respectant les besoins des espaces dédiés aux expositions, nous proposons une organisation spatiale dans laquelle ces derniers se concentrent aux niveaux supérieurs. Ainsi, une succession de plateaux publics se déploient verticalement du sous-sol jusqu'au niveau 3, indépendamment des espaces d'exposition contrôlés.
Sur le plateau principal, localisé au rez-de-chaussée, une série « d'attracteurs » agissent tels des dispositifs d'appropriation de l'espace du musée. Le grand escalier extérieur est remodelé afin de se prolonger dans le hall du musée par des gradins appropriables pour le café et permettant l'accès au podium, en continuité avec l'Esplanade. Ce café s'ouvre généreusement vers le parvis de l'entrée. Une boutique et librairie s'orientent aussi en façade. Un accès distinct est prévu pour ces derniers et pour l'entrée des visiteurs vers l'escalier logé dans un vide révélant l'aire principal des ateliers. Ce vide apporte une généreuse lumière naturelle et des vues depuis la Place des Festivals. Au coeur du projet, une série de gradins et un vide de plancher vers le sous-sol devient support à des projections publiques et donnent accès à la galerie d'exposition des ateliers et à l'auditorium. Une aire événementielle de double hauteur, située au carrefour des deux axes d'accès à l'atrium, est conçue de façon à recevoir différents événements, performances artistiques ou autres. Les espaces d'expositions du niveau Esplanade agissent tels des balcons sur cet espace théâtral.
Le principe de « Maker Space » serait appliqué lors de la conception du projet post-concours. L'appropriation, la participation, la flexibilité et l'évolution fulgurantes des technologies exigent une attention particulière lors du processus de conception et de réalisation. Nous proposons une approche collaborative qui laisse place à la parole des usagers, conservateurs et client.
Approche environnementale et de développement durable
Une enveloppe à respiration contrôlée, orientée au sud, autorise la récupération de l'énergie solaire en hiver, une protection à l'éblouissement et à la surchauffe en été. Une paroi de verre intègre des composantes de protection solaire et de ventilation hybride, à la fois naturelle et mécanisée. Le choix des matériaux locaux du bois massif et procédés à faible incidence énergétique nous permet de rencontrer les plus hauts standards.
(Texte du concurrent)
Pour :
- L'aménagement de la place publique proposée au parvis du côté Ste-Catherine contribue à l'animation des lieux.
- Ce projet présente une bonne réponse aux foyers des salles de la Place des Arts donnant sur l'Esplanade. - Proposition d'un dialogue intéressant entre l'Esplanade et la rue Jeanne-Mance.
- Bonne compréhension et application du programme.
- La flexibilité des lieux représente un atout pour l'opération du musée
- L'expérience du visiteur au MAC est grandement améliorée.
- La démocratisation des lieux par ses deux entrées (Jeanne-Mance et Ste- Catherine) est appréciée.
- La localisation du restaurant vers la Place des festivals est un choix judicieux pour l'augmentation de la fréquentation du musée.
- Projet accueillant, convivial et « habité ».
- Projet présentant des mesures élaborées et bien définies.
- Bonne analyse et compréhension des enjeux.
- Le concept proposé est clair.
- L'intégration de gradins intérieurs en continuité avec les gradins extérieurs est un geste séduisant.
- Proposition de PCI innovatrice
- L'ouverture sur l'Esplanade permet une pause dans le parcours muséal du visiteur.
- Projet rassurant quant aux interventions proposées.
- L'intégration importante du bois dans les espaces intérieurs est apprécié.
Contre :
- La présence de la paroi plissée sur l'Esplanade n'a pas fait l'unanimité du jury.
- L'aménagement d'une entrée sur la rue Jeanne-Mance complexifie les opérations du musée.
- Le positionnement des ateliers éducatifs en sous-sol n'est pas une utilisation des lieux optimale.
- Le traitement architectural est articulé mais il manque de cohérence dans l'ensemble. Le vocabulaire architectural y est chargé et « bavard ». On ajoute beaucoup d'éléments à un environnement déjà saturé, notamment du côté de la rue Jeanne-Mance.
Réserve :
- Faisabilité à valider par une analyse de la valeur.
- Valider le traitement devant l'entrée principale
(Tiré du rapport du jury)
31 numérisés / 30 accessibles
- Planche de présentation
- Planche de présentation
- Planche de présentation
- Planche de présentation
- Perspective
- Perspective
- Perspective
- Perspective
- Perspective
- Perspective
- Perspective
- Perspective
- Perspective
- Plan
- Plan
- Plan
- Plan
- Plan
- Plan
- Plan
- Plan
- Plan d'implantation
- Coupe
- Coupe
- Élévation
- Élévation
- Élévation
- Élévation
- Détail de construction
- Programme