LES GRANDES DAMES
L'approche multidisciplinaire mise de l'avant s'appuie sur la collaboration étroite avec une artiste montréalaise. Différentes facettes de représentation et d'appropriation de la nouvelle place sont explorées, afin de commémorer ces femmes ayant contribuées à l'histoire de la ville et saluer du même élan, l'ensemble des Montréalaises. Repoussant les frontières de l'aménagement, une lecture sensible et contemporaine de la forme et de la représentation tridimensionnelle de la place est intégrée à l'exercice de conception, mené de front par une équipe essentiellement composée de femmes.
« Je ne peins pas de l'abstraction. [...] Je n'abstrais rien. Je peins des paysages [...] imaginaires » Marcelle Ferron
TISSER ; UNE PLACE D'AMALGAME
Au coeur d'une enfilade d'opérations de retissage de la ville, la place des Montréalaises définit un nouveau lieu de passage et de convergence. À la fois limitrophe et centrale, la Place des Grandes Dames s'inspire du riche panorama du lieu pour construire une nouvelle identité spatiale.
Au pied du centre-ville et de la ville historique, la place des Montréalaises propose un espace de rencontres, de rêveries, de contemplation et de multiplicité. Cette nouvelle tribune affirme un lieu pour tous les publics, pour toutes les saisons. Le projet se matérialise par un mariage habile des couleurs et des diverses textures montréalaises, pour la création d'un tout à la fois élégant et cadencé.
Des faubourgs à la ville d'aujourd'hui, en passant par la ville industrielle dense et par la ville moderne, l'espace se décrit par l'alternance de pleins et de vides urbains : tranchées infrastructurelles, recouvrement, importants projets de densification et espaces publics d'envergure. Ancien nid de rivière, le site aujourd'hui déstructuré occupe une géographie unique: une cuvette bénéficiant d'un panorama urbain unique, tout en contraste.
La place définit deux hémisphères qui se répondent et s'entremêlent ; l'un plus minéral au nord, devant le la station de métro et la ville moderne et l'autre, plus végétal, créant un espace de déambulation et de détente, seuil à la Cité administrative.
TRACER ; UN PORTRAIT MULTIPERSPECTIF ET RÉFLÉCHI
Mettant au grand jour une image imparfaite et partiellement effacée des Montréalaises, la place propose un portrait pluriel ; un regard franc, parfois difforme, mais toujours porteur et réfléchi. Trois grands axes, la Passerelle et les Allées des engagées, sont tracés suivant les principaux parcours anticipés. Ils mettent en scène les panoramas du centre-ville et de la ville historique. La configuration spatiale du lieu est conçue pour en multiplier les points de vue, voir à superposer ceux-ci par divers jeux de réflexion et de parcours croisés. Les regards se croisent, les panoramas s'unissent, certains éléments s'effacent et se dématérialisent à travers une matérialité miroitante.
Le dégagement, la matérialité réfléchissante et la simplicité de l'espace autour de la station de métro Champ-de-Mars bonifient la verrière de Marcelle Ferron, pièce maîtresse de la composition.
COMMÉMORER ; LA MISE EN COMMUN DES FEMMES
La courtepointe témoigne d'une étroite collaboration entre femmes, donnant lieu à des créations à la fois cohésives et éclatées. C'est une forme d'art et d'artisanat reconnue comme féminine, qui s'articule à l'échelle mondiale, et ce, depuis plusieurs siècles. Ce travail véhicule les aspirations personnelles, les désirs et les peurs des femmes de toutes générations. Elles sont porteuses de messages secrets, de convictions politiques et exposent les enjeux sociaux et économiques au sein d'une communauté. Universelle, populaire et rassembleuse, la courtepointe est une pratique ancrée dans les traditions. Elle rassemble les femmes autour de la confection d'une surface par l'assemblage de motifs.
Ainsi, la courtepointe évoque la contribution silencieuse des femmes, le travail collectif, la confection de la ville de Montréal par ses femmes. La courtepointe porte l'histoire d'une famille, d'une communauté et tisse des liens entre les générations.
Utilisée par des artistes contemporaines, la courtepointe devient un médium de revendication et une affirmation politique en soi. Réactualisée dans les années 70 par différents mouvements féministes et plusieurs artistes canadiennes, la courtepointe porte alors un message d'affirmation.
La courtepointe révèle des structures géométriques qui existent depuis plusieurs siècles. Ces agencements de motifs constituent en quelque sorte une forme de méta langage inhérente à la perception humaine. La géométrie multiple de la courtepointe est très présente dans l'esthétique de Montréal. On retrouve ces formes tant dans le métro que dans l'architecture environnante où elles symbolisent une vision optimiste de Montréal et une ouverture sur le monde.
La place des Montréalaises articule un assemblage de pièces singulières et complexes, qui forment et ponctuent les lieux de passage et d'appropriation. Chacune des sept femmes commémorées est associée à une pièce unique développée avec l'artiste, ponctuant les points de jonction dans la trame urbaine et paysagère.
(Tiré du texte du concurrent)
7 numérisés / 7 accessibles
- Planche de présentation
- Perspective
- Perspective
- Perspective
- Plan d'implantation
- Coupe
- Axonométrie