Depuis plusieurs décennies, la communauté montréalaise souhaite effacer la cicatrice de l'autoroute Ville-Marie et tente de retisser les liens entre le faubourg Saint-Laurent et la vieille ville. Mais de quels liens parlons-nous ? Au-delà de la reconnexion de fragments de trottoirs, le lieu même de ce nouvel espace public attend de retrouver ses propres liens avec sa géographie, son histoire et sa sociabilité. C'est à ce moment qu'il pourra participer pleinement au plaisir de vivre en ville.
LE TEMPS
Le retrait des glaciers et de la mer de Champlain laisse place à une petite vallée au bord d'un paisible ruisseau, sorte de creux boisé marécageux protégé par la présence au sud d'une crête bordant un majestueux fleuve et au nord par un pla¬teau ponctué d'une modeste montagne. On peut imaginer la nature du creux boisé du marécage de la rivière Saint-Martin comme abondante, apaisante, verdoyante et généreuse.
Les années passent, les humains arrivent de toutes direc¬tions et de plusieurs continents. Kahniehtio et sa famille se rendent compte de la beauté du lieu, on s'y dispute l'appar¬tenance en questionnant qui est arrivé en premier. Jeanne et Marguerite participent à la création de Ville-Marie. L'his¬toire de cette nouvelle ville est à la fois celle de protection et d'ouverture : on érige des fortifications, construit des ponts et traverse des rivières. La ville s'étale et ignore ce territoire humide longtemps perçu sans intérêt de développement. Eugénie étend son linge pendant que Léonie embrasse les petits qui partent vers l'école. Son amoureux lui est au ma¬nège militaire. Le quartier Saint-Laurent couvre maintenant tout le secteur. Les familles et la vie de quartier disparaissent au profit de la modernité, la vitesse et l'efficacité. Véronique, conseillère municipale, part en vélo pour se rendre à l'Hôtel de Ville. Chaleur, poussières, bruit et stress l'accompagnent dans sa traversée. Chantal opte pour le métro, la ville ne la voit plus, comme Sophie qui circule en voiture à grande vi¬tesse dans les ténèbres du souterrain de l'autoroute.
ENTRE L'EXCÈS ET LA SIMPLICITÉ
Mylène reste dubitative face au legs des baby-boomers. La milléniume reconnait les efforts déployés à ce jour et quelques exemples d'aménagement urbain dont les va¬leurs associées à l'environnement, la santé et le bien-être sont intégrés à l'équation. Son quartier, celui de la place des montréalaises, ne manque pas d'investissements en matière d'espaces publics. Place de ceci, quartier de cela, tout ce qu'il faut pour se divertir et stimuler une population branchée et constamment interpelée. Pourtant, malgré ces efforts, le désir de quitter la ville est constamment présent en elle. Mylène et ses voisins rêvent d'un lieu d'une grande simplicité, verdoyant, sans programmation ou ils peuvent se ressourcer, respirer, s'apaiser. Où seul le chant des oiseaux brise le silence du vent.
L'idée d'un nouveau parc aménagé au-dessus de la cicatrice urbaine qu'est l'autoroute prend forme. Dans ses rêves, Mylène se projette dans une nature abondante ou la ville souterraine devient la ville aérienne et où la ville consomma¬trice se transforme en la ville nourricière. Elle imagine même ce lieu accessible toute l'année à l'image des jardins d'hiver jadis présents dans les parcs montréalais.
UN LIEU INCLUSIF ET UNIQUE
Marika travaille au CHUM. Elle amène ses patients en visite au parc et dans la serre cinq jours par semaine pour profi¬ter de l'oxygène, la verdure, et le calme. Elle développe un programme de recherche en santé publique pour mesurer les bénéfices de visites quotidiennes dans un lieu naturel et verdoyant.
Marie, Cynthia, Jessie, et Kathleen travaillent dans la Cité ad¬ministrative. Elles vivent dorénavant leur métro-boulot-dodo autrement. Leurs passages, matins et soirs entre le métro et le Champ de mars deviennent parmi les moments les plus riches de leur journée, une source de bien-être.
Ivanna et Marie reçoivent une subvention du Conseil natio¬nal de recherche pour développer et mettre en oeuvre les technologies pour améliorer la performance énergétique nette zéro du bâtiment. Diplômées en génie agroalimen¬taires, Despina et Claudine participent à la conception et la réalisation d'un système de culture vertical de légumes bio¬logiques en serre.
Les festivaliers de Montréal en lumière ont un palais de glace! Le Vieux Montréal accueille ses milliers de touristes dans le confort et la sécurité par la grande porte du Champ-de-Mars, et ce, dans l'enfilade des places Vauquelin et Jacques-Cartier.
La grand-mère de Leila et Sacha s'amuse à regarder ses pe¬tits-enfants faire la chasse aux papillons devant le pavillon de Marcelle Ferron. Une jeune artiste prépare le dévoilement de son oeuvre commémorant une grande montréalaise.
(Tiré du texte du concurrent)
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- Planche de présentation
- Perspective
- Perspective
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- Plan d'implantation
- Coupe
- Axonométrie
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