Un lieu vivant pour transmettre la mémoire de l'Holocauste.
Une architecture dont le thème est la mémoire. La mémoire active, manifestation de la vie de l'esprit, qui s'exprime à travers trois dispositifs architecturaux :
o Les passages : le Musée établit des transitions vis-à-vis de l'activité urbaine. Ces passages permettent de changer d'état d'esprit, de se rendre disponible, sans pour autant se couper de la ville, de la communauté. Le parvis joue ce rôle, ainsi que le jardin, les façades reconstituées sur le boulevard Saint-Laurent et le porche sur la rue Saint-Dominique.
o Le parcours : le Musée propose des expériences architecturales organisées suivant un parcours qui traverse le bâtiment. Celles-ci se gardent d'être trop spectaculaires afin d'éviter de déconcentrer les esprits. Les expériences s'enchaînent selon des d'ambiances différenciées et des points de vue singuliers propres à constituer une « mémoire architecturale », qui pourra soutenir la Mémoire générée par le Musée en l'associant à l'expérience sensible, immédiate.
o La nature vivante : en tous points, des vues cadrées réfléchies ou filtrées donnent sur les plantations, sur les arbres, sur le ciel et ses lumières changeantes. Ce spectacle toujours renouvelé et apaisant aide à la concentration et favorise les mécanismes de la mémoire. La nature offre une métaphore à la persistance de la vie.
Le Musée longe un jardin public de 18 m de large que sa topographie amplifie. Cette part de nature restituée au quartier donne la mesure du rapport essentiel entre le Musée et la Ville de Montréal.
Le Musée s'ouvre sur ce jardin, composante vivante de son architecture.
On accède au jardin suivant deux passages. Sur la rue Saint-Dominique, c'est un porche pourvu d'une clôture légère. Sur le boulevard Saint-Laurent nous proposons de restituer la présence des deux façades existantes au moyen d'une résille épousant tous leurs contours, afin de les placer dans le registre poétique de la mémoire, plutôt que de les conserver dans leur état actuel, qui risque d'évoquer un passé figé. Cette proposition peut évoluer.
On accède au Musée par un parvis protégé et ouvert sur le jardin. On y change d'état.
Le hall et son agora ouvrent des vues sur deux jardins. Ses parois sont vitrées jusqu'au rez-de-jardin qui appartient au même volume et profite des mêmes effets. La forte présence de la nature évoque l'idée d'un bonheur possible. Le sol et le plafond sont revêtus de matières vivantes : pierres ou bois veinés et rugueux, afin de solliciter les sens, d'éviter l'abstraction.
Le parcours muséal forme une boucle qui permet d'expérimenter les différentes ambiances du bâtiment sans repasser par les mêmes endroits. Il s'amorce par l'escalier du hall. Au deuxième étage, il traverse le bâtiment et conduit à un second escalier droit qui est comme aspiré dans un espace vertical très élancé dont la façade translucide donne sur la cour. Il débouche au troisième étage sur une fenêtre ouverte sur le ciel. Au deuxième étage, les façades des lieux d'exposition sont principalement opaques mais laissent passer des vues sur le jardin qui sont réfléchies sur la sous-face du porte-à-faux.
Au troisième étage, la salle d'exposition permanente est un volume d'un seul tenant. Sa toiture est percée de lanterneaux laissant voir le ciel au travers de vitrages dont le degré d'opacité est réglable. La façade vitrée sur le jardin est un filtre puissant qui protège du rayonnement solaire et met à distance le jardin et la Ville, comme dans un brouillard. La façade sur le boulevard est percée par une baie en pierre translucide. A cet étage le filtrage de la lumière et les transparences alimentent les pensées.
En fin de parcours des expositions, pour rejoindre le hall, le visiteur empruntera un escalier vitré ouvert sur le boulevard. A l'aboutissement de son périple muséal, il trouvera la salle commémorative. Cet espace symbolique se présente sous une forme circulaire ouverte sur un petit patio planté et clos. Son ambiance lumineuse et sonore incitera au recueillement.
Sur le boulevard Saint-Laurent, la façade est organisée en trois parties qui assurent les transitions d'échelle avec les bâtiments existants. La partie à l'extrémité nord est vitrée et tramée. La partie principale, au-dessus du hall, est en pierre veinée, opaque ou translucide à l'endroit d'un polygone irrégulier. Sur la rue, elle est entièrement vitrée et laisse deviner le hall dans toute sa profondeur. Les façades conservées, traitées en résille, constituent le dernier tiers. La nuit le bâtiment luit.
(Texte du concurrent)
Le jury apprécie ce projet, notamment en raison du jardin en escalier, de l'exposition permanente localisée sur un seul étage et du jardin qui relie les deux rues. La coupe du bâtiment est intéressante. Le projet reflète une grande compréhension des enjeux fonctionnels. Toutefois, le jury exprime des réserves quant à la fragmentation de la façade sur le boulevard Saint-Laurent.
(Tiré du rapport du jury)
12 numérisés / 12 accessibles
- Planche de présentation
- Perspective
- Perspective
- Perspective
- Coupe
- Axonométrie
- Axonométrie
- Axonométrie
- Axonométrie
- Axonométrie
- Axonométrie
- Schéma