Passé, présent et futur
Reprenant l'héritage du boulevard Saint-Laurent - " la Main " - en tant que couloir d'immigration qui a accueilli 20 000 survivants de l'Holocauste après la Seconde Guerre mondiale, le musée rendra hommage à la sombre et difficile histoire de l'Holocauste grâce aux artefacts et aux témoignages inestimables que les survivants en exil ont apportés à Montréal. Le passé se loge dans les galeries permanentes intégrées dans une masse énigmatique flottante au-dessus du rez-de-chaussée poreux et accueillant. Reflétant le dynamisme du présent, les galeries temporaires du premier étage, l'auditorium et l'agora s'ouvrent sur la communauté diversifiée du boulevard Saint-Laurent. L'étage supérieur, tout en transparence abrite les bureaux du musée et de généreux espaces d'éducation et de recherche, ainsi qu'un jardin contemplatif tourné vers la ville et le futur.
Le gouffre
À l'approche du moment historique où les survivants de l'Holocauste ne seront plus en mesure de témoigner de leur vivant, le musée centre sa conception sur la transmission des histoires orales de façon sensible et renouvelée, en préservant pour les générations futures les récits de première main de l'Holocauste. Les témoignages recueillis se logent dans des dizaines de pièces le long d'une fracture verticale est-ouest qui traverse le bâtiment. Ce gouffre, éclairé du haut par la lumière du jour ainsi que des rues adjacentes, structure la circulation du musée qui relie horizontalement et verticalement tous les espaces programmatiques publics du musée. L'écho des témoignages s'infiltrent dans ce vide central et créent un vacarme étouffé et inintelligible auquel les visiteurs sont confrontés lorsqu'ils circulent dans le bâtiment. Ce murmure persistant rappelle le schisme de l'histoire humaine tout en comblant le fossé entre l'expérience intime du témoignage d'un seul survivant et l'ampleur des nombreuses vies brisées et disloquées par l'Holocauste.
Autres histoires préservées
Les deux bâtiments existants, les murales contemporaines revêtant les murs mitoyens adjacents et les traces de la trame urbaine ont une forte présence sur le site. Le nouveau musée de l'Holocauste s'appuie sur ces conditions existantes de manière sensible et stratégique. Le bâtiment s'éloigne des murs mitoyens au nord pour y préserver les murales, pratique contemporaine courante sur le Plateau Mont-Royal. Les surfaces verticales s'animent et se lient aux galeries extérieures du musée, accueillant de nouvelles oeuvres d'artistes locaux. L'exposition permanente flotte au-dessus du niveau de référence établi par les façades des bâtiments existants. Ces bâtiments existants d'une profondeur de 6 mètres sont préservés avec leurs entrées dédiées depuis le boulevard Saint-Laurent. Ces petits locaux et devantures commerciales sont convertis et activés par des ateliers communautaires et espaces d'exposition. Tout en préservant l'échelle existante de la rue et les strates de l'histoire récente, la présence du musée ajoute une nouvelle couche historique à " la Main ". Au niveau de la rue, l'utilisation des blocs de verre moulé qui offrent un lien visuel intérieur - extérieur voilé, évoque la texture vernaculaire des parements de brique du boulevard Saint-Laurent. Le bloc de l'exposition permanente marque sa présence par un volume foncé en béton poli qui réfléchit les façades environnantes.
Musée inachevé
Alors que les atrocités perdurent dans le monde et sont aussi révélées ici comme à l'étranger, ce musée vivant, archive ouverte et centre éducatif, offre un espace privilégié dédié aux témoignages contemporains des personnes déplacées, des réfugiés et des survivants de génocides - il est un lieu commémoratif et de réflexion sur la fragilité de la liberté des peuples. Reconnaissant le rôle du Canada dans l'oppression systémique des peuples autochtones, cet espace retracera également l'histoire de ces personnes exilées dans leur propre territoire. Au rez-de-chaussée, face à la rue Sainte-Dominique, un espace communautaire supplémentaire au programme offre une plateforme ouverte à tous les exilés locaux pouvant être utilisé de toutes les manières imaginables.
(Texte du concurrent)
Le jury souligne son appréciation de la faille centrale proposée, qui offre une expérience intéressante dans le musée. Toutefois, les salles de visionnement individuelles greffées à la faille ne correspondent pas aux besoins fonctionnels du musée. Le jury apprécie le jardin proposé, qui contribue à l'espace public tout en offrant une certaine privauté. Le jury a des réserves concernant l'exposition des murs mitoyens voisins et la conservation des murales.
(Tiré du rapport du jury)
7 numérisés / 7 accessibles
- Planche de présentation
- Perspective
- Perspective
- Plan
- Coupe perspective
- Schéma
- Diagramme conceptuel