Pierre, eau, arbre, vents et saisons sont des archétypes de l'expérience de la nature. Promenade d'approche qui permet d'apprécier la tonalité de chacun. Premier point d'arrêt: un salut, une annonce.
La marche comme moyen d'appropriation du terrain, de revendication de son corps.
Le parcours qui mène au marais, et sa traversée symbolique.
Le mur qui le longe et y descend.
Et, dans l'eau, l'éclair furtif d'une lumière surnaturelle; Et, sur l'eau, le reflet des panneaux de métal ondoyant, à la canadienne, du mur oblique de l'église; L'accueil, le mur de pierre, les eaux, la présence, le moine.
Une géographie spirituelle de l'abbaye, lieu d'une transmutation subtile de la matière, où la pierre devient sable, le sable devient verre, et le verre articule la lumière pour permettre l'élévation de l'esprit. L'architecture du monastère lie la terre au ciel, l'âme à l'esprit.
Paradis : les jardins des simples, de méditation, « d' environna nce »; c'est l'ancrage profond à la terre qui permet la géothermie : l'implantation des rondelles de positionnement des puits individuels vient structurer le jardin des moines; le préau, et le cloître aussi avec le parti d'inverser la position traditionnelle de la bibliothèque et du scriptorium : ensemble ils deviennent la source du préau dont le traitement reflète le ciel, en reçoit l'énergie photovoltaïque et permettent l'ouverture du cloître vers la forêt; l'église, ou la célébration de la création : l'autel, le rocher, la croix, l'arbre; la salle du chapitre, ou l'exploration de la tradition, un volume sculpté par le feu et la lumière; les cellules, l'apologie du recommencement, la fidélité à l'appel, tissées dans la couronne des arbres là depuis si longtemps; le réfectoire, ou l'accueil de la moisson, de l'autre, espace d'ouverture et d'invitation à la paix.
Des espaces qui transcendent le temps, la fête des heures qui s'épanouissent d'un universel, de l'Annonciation à l'Assomption, où la lumière joue et marque le temps, où un soin particulier est porté pour permettre diverses expériences de prière: en communauté, seul, exultant, repentant, ou remerciant; la nef, la grotte, le jardin, le mur ou le cloître.
C'est à la promenade angélique que la présentation invite : un regard à la fois aérien, de survol, et pénétrant, d'incarnation : le passage de la lectio divina monacale à celui de la sectio divina architecturale. »
(Tiré du texte du concurrent)
Le jury a apprécié l'aménagement novateur du coeur du monastère composé du scriptorium, de la bibliothèque et du cloître. Il a souligné l'esthétique du projet, les innovations techniques proposées (notamment le pisé) ainsi que le travail effectué sur l'aménagement extérieur.
La noblesse et l'élégance du bâtiment, de même que l'harmonie de l'ensemble ont été appréciées. Le souci apporté à l'implantation et au traitement paysager, ainsi que la sensibilité manifestée à l'égard des textures ont été soulignés par le jury. Ce dernier a toutefois émis des réserves quant à l'importance accordée à l'aménagement extérieur et il a été surpris de l'importance du travail sur l'implantation nécessaire à la réalisation du projet.
Le discours poétique et la complexité de la planification et de la matérialisation ont soulevé des discussions au sein du jury. Les membres du jury ont questionné l'organisation spatiale de certains espaces à éclairage naturel indirect. Ils ont également considéré complexe le traitement proposé du préau.
(Tiré du rapport du jury)
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- Planche de présentation
- Perspective
- Plan d'implantation
- Axonométrie
- Coupe
- Planche de présentation
- Planche de présentation
- Perspective
- Perspective
- Perspective
- Perspective
- Photographie de maquette
- Photographie de maquette
- Photographie de maquette
- Plan d'implantation
- Plan d'implantation
- Plan
- Plan
- Plan
- Coupe
- Axonométrie
- Axonométrie
- Coupe commentée