La coule de pierre
Notre proposition s'appuie sur notre compréhension de l'architecture monastique et sur les éléments qui lui sont propres. Comment pouvons-nous, dans une construction contemporaine, continuer à être porteur des éléments propres au passé, et comment la nouvelle abbaye peut devenir pour les moines un lieu identitaire « appropriable », stimulant tout en étant lieu de prière et de recueillement.
Notre projet se définit par un volume simple, pur, rectangulaire, contenant l'abbaye. Le préau y est inscrit, son traitement intérieur de verre translucide permet de créer des jeux d'ombres, de lumière et surtout de diffuser une douce lumière au coeur du monastère.
De notre volonté de se rapprocher de Dieu, l'abbaye s'élève vers le ciel, se détachant complètement du sol, permettant ainsi d'être en communion avec un site extraordinaire et de pouvoir s'y recueillir en toute quiétude. Il devient ainsi une entité propre, à l'instar des lieux autrefois installés en réclusion. Par amour du lieu, son emprise au sol est réduite, minimale et respectueuse.
Le cheminement des visiteurs y est ici tout aussi important, la quête de l'homme face à Dieu s'amorce dès la découverte progressive du clocher, élément référentiel, et par le chemin des louanges. À ce moment, l'abbaye se découvre entre les arbres, suspendue sur sa forêt de colonnes. L'accès à l'église et à la porterie est précédé par le passage au parvis du préau, espace situé sous le préau dont la présence se fait sentir par un surbaissement et par la croix lumineuse. Un vaste escalier précède l'arrivée au monastère, permettant aux visiteurs d'entrer dans le silence du monastère et de saisir l'ampleur et la force d'un tel lieu. Pour les visiteurs, l'église devient l'aboutissement de ce cheminement. Pour les moines, l'église s'inscrit dans l'abbaye en continuité avec l'espace qui leur est propre. De la première lecture du grand volume unitaire de l'abbaye, en découle une seconde, celle des percements principaux réservés aux espaces communautaires et symboliques, tantôt pour une galerie, tantôt pour un observatoire. Les ouvertures individuelles se définissent plutôt dans un ensemble commun, elles sont de multiples lieux de contemplation.
Construire aujourd'hui, mais aussi pour demain. C'est dans cet esprit que le projet s'est développé, en réduisant l'emprise au sol afin de conserver le couvert végétal, en utilisant la géothermie, mais aussi par la création du jardin des moines sur la toiture. Ce lieu « appropriable » par la communauté, situé à la cime des arbres, devient alors un vaste observatoire sur l'environnement, un lieu de contemplation et de repos, redonnant à Dieu l'espace que le monastère occupe. L'eau de pluie y sera recueillie, conservée et utilisée pour les services d'environnement.
Le monastère, tout en étant témoin de traditions, devient le support tangible à une vie consacrée. Tout en conservant son histoire, il perpétue un mode de vie, mais en l'actualisant. Ses espaces intérieurs sont sobres, composés d'espaces lumineux ou sombres, d'espaces ouverts ou compressés favorisant une richesse des expériences. Le bois est utilisé aux lieux de prières, le verre translucide blanc diffuse la lumière.
Le monastère, lieu de prière, revêt une fine peau de pierre, composée de plaques de pierre utilisées comme parement ou comme filtre devant les parois de verre. Cette peau enveloppe le monastère, le recouvre, le protège et l'amène à la simplicité et cela dans l'unité : la coule de pierre.
(Extrait du texte du concurrent)
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- Planche de présentation
- Perspective
- Perspective
- Perspective
- Perspective
- Plan d'implantation
- Plan
- Plan
- Coupe
- Axonométrie