Étape 1
Jardin sauvage
Au seuil d''une nouvelle aire de développement de taille qui amènera résidents, commerçants, gens d''affaire et passants, le projet propose de mettre en valeur la poésie des lieux et de faire du paysage sauvage existant, un grand jardin sauvage.
- Un jardin écologique
Le projet est une mise en valeur de la friche végétale existante qui consiste en un écosystème riche et cohérent responsable de l''écologie du lieu. Elle permet la conservation de la faune, de la flore et de la biorétention existante.
- Un jardin poétique
Le jardin recompose avec la richesse vivante des lieux, afin de la réintégrer à une logique urbaine structurante pour le site. Le jardin célèbre la poésie intrinsèque de son paysage.
- Un jardin continu
Le jardin travaille à l''effacement des limites, misant sur la fluidité et le partage de l''espace publique.
- Un jardin pour tous
Le jardin sauvage est un espace public à l''échelle de la ville, mais il s''adresse d''abord aux usagers actuels et futurs du site favorisant l''établissement d''une vie de quartier riche et dynamique.
Étape 2
Le Jardin sauvage
Notre titre de projet « Le jardin sauvage » peut apparaître paradoxal compte tenu du site hautement urbain auquel il s''adresse. Nous croyons que quelques précisions idéologiques s'imposent et méritent d''être énoncées. Voici donc, en complément du texte présenté à la première phase du concours, l''évolution de notre réflexion. Dans cette toile de David Hockney peinte en 1980, qui fut notre guide et notre inspiration tout au long du projet, le rapport et la tension entre la Ville et la nature est énoncé. Elle démontre clairement le caractère accidenté de ce paysage avec ces chemins rabotés, ses lieux escarpés, ses gouffres, ses paysages tout à fait différents et en rupture avec la trame orthogonale de la Ville. Parler de paysage sauvage est sans doute paradoxal dans la mesure où le paysage, si on ne veut pas perdre le terme dans son acceptation floue la plus courante, est toujours construit par l''homme, ou il est le produit d''une opération culturelle, mentale et ou réelle, où il suppose l''intervention de l''homme, concrète et ou esthétique.
Pourtant par sauvage, il faut entendre, des lieux de la non-culture, le sauvage se définit dans l''affrontement entre deux espaces, celui du cultus et celui du non-cultus. En fait la question est d'envisager plutôt la manière de se représenter le lieu sauvage, de composer, de construire une image renvoyant à l''idée du sauvage. Notre objectif fut donc d''affirmer l''existence d''une nouvelle approche de l'urbain : un courant qui remet au coeur de la réflexion sur la Ville contemporaine l''articulation entre le construit et le milieu naturel et vivant. Notre travail a donc porté sur la nature et la Ville. Des questions apparaissent. Nous posons les problématiques de la ville contemporaine confrontée à la question du développement durable. Comment répondre à la croissance démographique tout en évitant l'étalement urbain, comment mieux assurer le transport des personnes et des marchandises en évitant les confrontations, comment éviter la ségrégation sociale entre les quartiers, comment valoriser les identités culturelles différentes, comment favoriser le développement urbain et maintenir la croissance soutenue tout en préservant l'environnement. Toutes ces questions touchent la question fondamentale du vivant de la ville, du maintien de la présence forte de la nature dans un milieu reconstruit par l''homme.
Ce que nous voulons affirmer, c''est l''existence d''une nouvelle approche de l'urbain; un courant qui remet au coeur de la réflexion sur la ville contemporaine entre le construit et le milieu naturel et vivant. Devant la croissance incroyable de la population de la planète, de plus en plus de villes se développent de façon tentaculaire avec de denses noyaux urbains. Les territoires naturels et sauvages, cernés et morcelés s'effacent. La nature s'empare de l'imaginaire collectif et représente de plus en plus l'objet du désir. De nouveaux concepts apparaissent et laissent voir des paysages suspendus, des paysages flottants et forêts urbaines, tous ces paysages hybrides deviennent sous la main d'hommes et de la nature des milieux vivants urbains et ouvrent de nouvelles voies au développement urbain.
La rue Smith était devenue un lieu délaissé, inaccessible, hors des usages urbains. Le tracé de la voie ferrée lui donnait un statut de non-aedificandi. Penser un espace public en ce lieu en devenir et oublié supposait d'engager la reconquête radicale de la colline longeant la rue Smith et la voie ferrée. Imaginer un jardin en ce lieu y semblait un défi presque déraisonnable. Pourtant la réintégration de cet espace naturel dans le tracé de la Ville et ses usages pouvaient permettre de retrouver des liens entre le quartier en devenir. La ville possède des lieux où l'on aimerait que la nature soit libre et qui renfermerait une grande biodiversité. La rue Smith est le prototype de la friche urbaine. La friche est sauvage. C''est un territoire libre et rebelle, un refuge nostalgique dans une société de plus en plus sécurisée. La prise de conscience de son intérêt et de son potentiel écologique transforme l'abandon du délaissé en réserve d'espoir pour l'avenir. Au-delà des terrains, l'imaginaire contemporain des friches mêle à la fois la poésie du lieu sauvage en tant que lieu artistique mais aussi offre la possibilité d''une oeuvre scientifique. Dépolluée, redessinée notre friche devient un laboratoire d'observation de la biodiversité et devient le théâtre de nouvelles conquêtes naturelles. Le vide devient un plein biologique : tel que le prône l'architecte paysagiste français Gilles Clément dans son manifeste. Notre proposition sert directement la ville en traitant ses eaux pluviales et en régularisant le climat. Les formes de nature en ville ont changé pour s'affranchir du cadre traditionnel du jardin ou du parc. Ainsi, friches reconverties, délaissées (talus), jardins partagés, agriculture périurbaine, berges de rivière fleuve ou canal viennent enrichir la palette des lieux accueillant et mettant en scène la nature. Ils reflètent les préoccupations actuelles d''une meilleure gestion des écosystèmes et de gestion des eaux.
Notre projet repose sur un pacte culture-nature visant à ce que les hommes habitent leur monde en accord avec toutes les formes de vie et plus particulièrement avec les milieux naturels. Il ne faut plus seulement embellir en additionnant les parcs, les jardins ou espaces verts dans des grands projets urbains, mais il s''agit de penser la ville comme un grand milieu vivant et de l''inscrire dans son environnement naturel et de respecter les règles de fonctionnement et d''équilibre. Le jardin sauvage devient un lieu insoupçonné où foisonne la vie, à la fois sauvage et sophistiqué et maitrisé. Peut-on créer la nature telle que l''expérimentait Philip Fry historien de l''art et jardinier, il s''agit de reconstruire une troisième nature après l''avoir détruite et avoir laissé place à la friche urbaine. C''est reformuler la nature à partir des végétaux colonisateurs, c''est rétablir techniquement et culturellement la nature après l'avoir détruite. La question du sauvage dans le projet urbain est paradoxale et complexe.
(Tiré du texte du concurrent)
Jardin sauvage
Ce projet est peut-être celui qui s'apparente le plus au projet lauréat, principalement en raison d'une approche paysagère semblable, misant sur la réinsertion en ville d'une végétation typique des friches ferroviaires. La végétation permet ici de contrebalancer le caractère minéral et la forte densité urbaine du secteur. La forte présence - voire l'omniprésence - paysagère a ici le grand mérite d'être clairement mise en évidence en tant qu'argument fondateur du projet. Or, si le concept de « jardin sauvage » a séduit le jury par son adéquation à l'esprit du lieu et par la forte tension qu'il crée entre nature et urbanité, il ne se déploie pas ici avec la même amplitude ni la même vigueur conceptuelle que dans le projet lauréat.
Cette prestation représente une approche très contrastante avec le milieu urbain. L'esprit végétal de ce projet crée un jardin très esthétique. Le projet repose principalement sur la présence de ce jardin ludique et innovateur sur le talus de la voie ferrée. La végétation agit comme le contre-balancement à la densité urbaine marquée par le tracé formel de la voie en bordure des immeubles.
Les membres du jury ont questionné l'aspect sauvage de ce jardin forcément planifié et entretenu, ce qui met en doute son authenticité. Le terrain en friche est remplacé par un jardin sauvage. Cette image du jardin sauvage est au centre du projet. Ce tableau, devient unique et précieux en contraste avec le monde urbain. Le caractère de jardin manifeste pour une nature sauvage en ville, disparaît sous la neige bien qu'offrant un potentiel esthétique hivernal qui n'a pas été bien mis en évidence. Les jardins occupent tellement de superficie que les espaces propices aux rassemblements finissent par manquer sur l'ensemble du site. L'interconnexion des marais est intéressante. L'eau devrait bien couler. L'aménagement de la rue est bien ordonné, le square est bien aménagé.
Le jardin reposant sur le talus supporte l'idée de l'aménagement vert du site. Cette vision du site nous semble fragile. On est confiné dans des espaces, fragiles et précieux comme un écrin, qui prend ses distances avec le reste de la ville. Le peu d'espace donné aux allées rendra difficile l'entretien.
Enfin, malgré l'intérêt qu'elle a soulevé au plan de l'originalité de la proposition, la prestation n'a pas élaboré de façon convaincante cette vision rendant incertaine la réalisation du projet. Cette prestation est apparue au jury comme une solution qui au bout du compte n'offre pas une réelle vision d'ensemble des innovations paysagères qu'elle appelle. Par ailleurs, les qualités ludiques des lieux créés ont été applaudies par le jury. La galerie blanche sous le viaduc a aussi été appréciée mettant à profit des solutions simples et peu coûteuses, propices à favoriser l'animation des arcades existantes.
(Tiré du rapport du jury)
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- Planche de présentation
- Perspective
- Perspective
- Perspective
- Coupe
- Coupe
- Coupe
- Plan
- Plan
- Schéma
- Planche de présentation
- Planche de présentation
- Planche de présentation
- Perspective
- Perspective
- Perspective
- Perspective
- Perspective
- Plan
- Plan
- Plan
- Plan
- Plan
- Plan
- Plan
- Coupe
- Coupe
- Coupe
- Coupe
- Coupe
- Coupe
- Coupe
- Coupe
- Coupe
- Coupe
- Détail de construction
- Détail de construction