CONCEPT
La place des Montréalaises présente un paysage urbain stratégique qui offre des expériences sensibles, ludiques et réflexives, incluant l'accès le plus important et le plus spectaculaire au Vieux-Montréal. Ses environnements révèlent des ambiances végétales distinctes, des composantes commémoratives lyriques, des stratégies de gestion des eaux parfois ludiques, des mises en lumière vivantes et des dispositifs de ville intelligente dissimulés.
PARTI D'AMÉNAGEMENT
Deux sources d'inspiration ont guidé l'élaboration du parti: le flot de l'ancienne rivière St-Martin qui coulait le long de la rue St-Antoine et le flot piétonnier actuel qui anime ce lieu de passage. AU GRÉ DES FLOTS marque l'importance accordée à l'eau dans notre ville ainsi qu'aux individus qui fréquenteront la place.
L'OBLIQUE
Le site s'organise autour de l'édicule du métro Champ-de-Mars et de sa verrière monumentale selon une oblique maitresse qui structure les parcours piétons. Outre l'alignement de la passerelle, la rotation se matérialise avec douceur, sans conflit avec la trame urbaine de la ville, façonnant des géométries élégantes, découpant des sous-espaces à la fois fonctionnels et surprenants aux ambiances diversifiées. Au croisement des espaces publics est-ouest au pied des anciennes fortifications et nord-sud entre le fleuve et l'Hôtel-de- Ville, la place des Montréalaises se positionne comme une clé légèrement angulée pour aligner les séquences publiques significatives. Dans le croisement des obliques se dessinent des triangles qui dynamisent l'espace entre l'édicule du métro et le pavillon d'accueil, aussi bien qu'entre la fontaine-caniveau glissée sous les arbres de la forêt commémorative et la main-poème accompagnant la traversée de la passerelle.
LE COEUR DE LA PLACE
Si la périphérie offre un cadre végétal défini, le coeur de la place fournit un plan dégagé agissant comme un plateau événementiel avec la principale zone d'activités programmées et spontanées. Son échelle resserrée, dimensionnée pour la tenue de nombreux types d'événements, prévoit toute la flexibilité spatiale et technique nécessaire. Les gradins promettent un environnement scénique unique avec la verrière Marcelle-Ferron comme fond de scène. Des glissoires intégrées en font une colline artificielle.
LE SQUARE D'EAU
Au pied de l'édicule de métro, le square d'eau se positionne comme une aire de jeux libres campée dans un ouvrage de rétention unique. Près du tiers des eaux de ruissellement de la place s'y accumule au travers de sa subtile topographie, modifiant le paysage au gré des événements de pluie à travers rétention et évaporation passive. Centre de la place, la rétention, à la fois ludique et fonctionnelle, rend visible la capacité des aménagements d'instruire sur la gestion de l'eau en milieu urbain. Au travers des îlots d'eau occasionnels se reflètent les couleurs de la verrière. Des brumisateurs en font une destination ludique en période chaude.
LA COMMÉMORATION
Les principales composantes commémoratives du lieu, tissées au travers des paysages, se déploient en trois lieux qui proposent une stratégie de commémoration par des résilles textuelles soignées et intégrées aux aménagements urbains.
La forêt commémorative comprend la fontaine-caniveau et ses micro bassins qui célèbrent l'implication singulière de six pionnières au travers d'un enchevêtrement de prénoms de montréalaises en provenance de tous les horizons. Un éclairage intégré et scénarisé ranime les noms au travers d'une lumière douce mais percutante.
Sur la passerelle, la main-poème est une dédicace littéraire aux quatorze polytechniciennes. Dans cette ligne de désir vers la vieille Cité, et avec le regard porté vers un centre-ville en constante évolution, cette commémoration se tourne vers les montréalaises de demain. Associé à l'acte héroïque de bâtir des ponts, ce poème s'enroule autour de la main courante de la passerelle dans une pièce métallique perforée et lumineuse.
Finalement, l'espace Marie-Josèphe-Angélique offre un environnement de recueillement dans un lieu estampé par l'intensité d'une vie violentée puis perdue. Cette construction tridimensionnelle de bois, sculptée pour former des assises, propose un lieu de rencontres quotidiennes. Les grilles d'arbres racontent de manière lyrique une histoire montréalaise unique pouvant être éclairée par l'intérieur à la tombée du jour.
LE PAVILLON
Au coin nord-ouest du site, le pavillon d'accueil ancre la place à son contexte urbain; sise au carrefour des flots piétons, se présentant comme un appel depuis la sortie secondaire du métro Champ-de-Mars, la structure offre des services de bases du programme. En déférence à l'édicule et sa verrière, en dialogue subtile avec sa volumétrie franche et ses lignes de toiture, le nouveau pavillon propose une architecture sobre et élégante ainsi qu'un geste audacieux : une imposante pergola en porte-à-faux supportant une centaine de panneaux solaires alimentant en énergie la place des Montréalaises. Sous la pergola, une terrasse se déploie à proximité de la zone prévue pour des foodtrucks.
LA PASSERELE
L'enjambement de la bretelle de sortie autoroutière se concrétise par deux ouvrages. Le principal, la passerelle, est une structure hybride aux extrémités articulées. Côté nord, elle se déploie et s'évase dans les grands emmarchements et les hauteurs surplombant la place; côté sud, elle se divise en deux, offrant un parcours principal orienté vers la place Vauquelin et un second vers la rue Gosford. L'articulation sud soutient le plan de réaménagement du Champ-de-Mars et la figure de son talus, favorisant la réintégration sensible de l'escalier monumentale au coin nord-est. L'ouvrage articulé se pose dans les topographies de part et d'autre de la bretelle de sortie, minimisant son impact visuel global. Son architecture contemporaine vise une clarté structurale et une matérialité soignée.
Le deuxième ouvrage d'enjambement est une dalle-parc recouvrant les premiers trente mètres de la bretelle encaissée et intégrant le parcours piéton vers la traversée de la rue Saint-Antoine. Elle assure le minimum de recouvrement nécessaire à la mise en valeur des abords de l'avenue Hôtel-de-Ville et de l'usage du quadrant sud-ouest de la place. La dalle verte se pose sur une reprise partielle des murs de soutènement.
GESTION DES EAUX
L'aménagement permettra d'assurer une gestion écologique exemplaire des eaux pluviales où il est envisagé que le projet puisse contribuer à transformer la perception de la collectivité montréalaise sur les eaux de ruissellement en milieu urbain. Le projet intègre des stratégies spécifiques comme mesures de développement durable et d'adaptation aux changements climatiques. L'approche retenue privilégie un contrôle à la source avec des infrastructures vertes et la réutilisation des eaux pour l'irrigation des plantations, rendant ainsi le site auto-suffisant avec un rejet nul vers les réseaux existants. Ceci produit un impact direct pour réduire les surverses des réseaux d'égout drainant le secteur. Les aménagements offriront un niveau de service supérieur au règlement C-1.1 en gérant efficacement la gamme complète de précipitations.
En répartissant sur l'ensemble du projet les aires d'infiltration, de stockage temporaire et de réutilisation des eaux, on pourra ainsi obtenir un réseau de drainage résilient. Ceci permettra de réduire les volumes de ruissellement dirigés vers les réseaux municipaux qui s'adapteront en fonction des quantités de pluie. La flexibilité et la capacité d'adaptation des systèmes en place seront par ailleurs optimisées par la mise en place de capteurs et d'un système de contrôle intelligent comme le Digital Delta aux Pays-Bas.
Les systèmes de gestion des eaux pluviales seront un élément signature de l'aménagement et s'inscriront directement dans la vision du Service de l'eau de la Ville de Montréal, afin d'en faire un élément identitaire. En s'appuyant sur certains constats quant aux projets déjà réalisés ailleurs dans la région montréalaise, une attention particulière pour la conception et la mise en oeuvre sera apportée pour le comportement adéquat des systèmes en toutes saisons, ainsi que la gestion des sédiments et la facilité d'entretien des équipements.
VILLE INTELLIGENTE ET RÉSILIENTE
Avec les panneaux photovoltaïques déployés sur la pergola du pavillon, les douze puits de géothermie, et les stratégies de récupération de chaleur du métro, la place atteindra l'objectif net zéro en consommation énergétique pour être certifiée Carbone Zéro. Elle utilisera son énergie produite sur place de façon optimale que ce soit pour éclairer les espaces, maintenir le confort dans le pavillon, ou activer la fonte de neige sur la passerelle. La place des Montréalaises deviendra le premier lieu montréalais qui connecte en réseau les cinq centres de données autonomes : la ville de Montréal, le gouvernement du Québec, les services d'urgence, la STM et Environnement Canada. Avec des capteurs météorologiques, des capteurs de déplacements humains, des bornes interactives, la place se positionne comme un projet de démonstration intégré au paysage, aux infrastructures et aux technologies de l'information.
APPROPRIATION DES LIEUX
La place des Montréalaises deviendra un projet de démonstration des meilleures pratiques en aménagement paysager, de l'échelle de la planification des espaces urbains à la gestion responsable de la goutte de pluie. Outre sa forte signature des espaces construits et paysagers, elle offrira un lieu d'appropriation flexible par l'insertion de mobilier mobile (chaises, tables, jeux de table) pour faire interagir les résidents du secteur, les travailleurs, les visiteurs de passage et les touristes. La place des Montréalaises fera la fierté des Montréalais et deviendra une destination prisée!
(Tiré du texte du concurrent)
L'approche conceptuelle innovante, les qualités écologiques et l'application des principes de ville
intelligente distinguent cette proposition.
Le projet possède aussi une signature forte, dont les axes de déploiement, en rupture avec la trame urbaine montréalaise, ont beaucoup plu au jury. Les détails présentés témoignent également d'une grande finesse et le propos entourant la commémoration des Montréalaises est sensible et actuel.
La place est bordée d'arbres de part et d'autre tout en dégageant la vue sur la Cité administrative. Les espaces à proximité du CRCHUM sont utilisables, bien intégrés et tiennent compte de la présence de vent dans le secteur. L'intégration des bâtiments semble bien réfléchie. Leurs attributs formels et fonctionnels devront cependant être précisés lors la deuxième étape.
L'orientation de la passerelle structure bien l'espace, intègre de façon judicieuse la contrainte de la bretelle d'autoroute et donne un accès à la fois à la place Vauquelin et à la rue Gosford, ce qui a été apprécié par les membres du jury. L'atterrissage de la passerelle sur le Champ-de-Mars, hors de la zone autorisée par le ministère de la Culture et des Communications et par la Division du patrimoine de la Ville de Montréal, présente toutefois un risque/défi quant à l'acceptation future de ce volet du projet. Le jury souhaitera entendre l'équipe quant à la possibilité éventuelle de devoir faire évoluer le concept de la passerelle en respect du site du Champ-de-Mars.
Malgré les qualités spatiales de la proposition, le jury souligne toutefois que l'espace est morcelé, parfois sur plusieurs niveaux, et peut rendre la place difficile à lire, notamment en termes de parcours pour les personnes usagères. Les membres du jury se questionnent également sur la facilité d'appropriation des espaces pour les activités programmées ou spontanées. La flexibilité et la fonctionnalité de la place devront être démontrées en phase 2.
(Tiré du rapport du jury)
43 numérisés / 43 accessibles
- Planche de présentation
- Perspective
- Perspective
- Perspective
- Plan d'implantation
- Coupe
- Schéma
- Schéma
- Schéma
- Schéma
- Planche de présentation
- Planche de présentation
- Perspective
- Perspective
- Perspective
- Perspective
- Perspective
- Perspective
- Perspective
- Perspective
- Perspective
- Perspective
- Perspective
- Plan d'implantation
- Plan
- Plan
- Plan
- Plan
- Plan
- Coupe
- Coupe
- Axonométrie
- Axonométrie
- Axonométrie
- Axonométrie
- Schéma
- Schéma
- Schéma
- Schéma
- Schéma
- Schéma
- Image de référence
- Image de référence