LE JARDIN URBAIN
Pour atteindre cet objectif nous avons d'abord imaginé un vaste plan de verdure, de forme triangulaire, qui s'élève du sol pour se détacher stratégiquement du contexte urbain. La nouvelle topographie, constituée de différents plans inclinés, permet la création d'un jardin urbain unique en son genre où la végétation est omniprésente dans l'environnement visuel. Le couvert forestier y est dense, varié et représentatif de la flore et des arbres montréalais. Perçu depuis l'extérieur, l'ensemble de cette zone du site est ceinturé par une bordure blanche continue qui articule le jardin comme un immense réceptacle débordant de végétation. Le geste architectural, à l'échelle surdimensionnée, cherche à s'ancrer à l'identité du secteur et s'inscrit notamment en continuité avec les luminaires signatures du Quartier des spectacles.
Afin de faciliter la description technique du jardin urbain, nous avons décomposé celui-ci en trois parties principales : les talus, la passerelle et la pointe.
Les talus comprennent deux surfaces en pente, se faisant face, au centre desquelles prend forme un lieu de passage morcelé. Reliant l'intersection nord-ouest du site à l'Esplanade de la Place des Arts, le parcours de déambulation est aménagé de manière à limiter les percées visuelles directes sur la ville et invite les visiteurs à traverser les lieux calmement. Bordé par une variété d'espaces de détente et de rencontre, le tronçon de circulation est également connecté à une douce pente, universellement accessible, menant à la passerelle. Le paysage des talus mélange nature et minéralité. Au travers cette parcelle de forêt émergent plus d'une vingtaine de blocs de calcaire massif, suivant le profil de la topographie des lieux. Recouvert de bois à certains endroits et laissés à leur état naturel à d'autres, ils composent une famille d'assises adaptés aux besoins des différents usagers. En soirée, la lumière y est douce et tamisée. Une combinaison d'appareils d'éclairage sobres, tels des bollards, des projecteurs sur futs et de discrets luminaires pointant vers le ciel, permet d'accentuer la couleur et la présence des végétaux. D'un point de vue structural, les talus sont constitués d'espaces verts en pleine terre. Aux endroits où la topographie s'élève par rapport au niveau du sol environnant, la terre est contenue à l'intérieur d'un périmètre délimité par des murs de soutènement. Leurs fondations, constituées de larges surfaces d'empattement, permettent de répartir plus uniformément les charges sur le site. Dans la zone des talus qui chevauche la station de métro, l'utilisation de blocs de remblai léger en polystyrène expansé est prévu pour réduire la masse de l'ouvrage et respecter la capacité portante maximale de la dalle de toiture du tunnel.
La passerelle est un segment du jardin urbain qui offre des points de vue intéressants sur les environs et qui enjambe l'espace logistique permanent requis au programme. Son tablier, constitué d'un dalle de béton sur platelage d'acier, accueille de nombreux bacs de plantations dont les arbustes permettent d'obstruer avantageusement les vues en contre-bas vers les différents équipements devant être entreposés sur le site. La zone de circulation, stratégiquement positionnée entre deux bandes végétales, est recouverte par de larges planches de bois, ce qui confère au parcours un caractère chaleureux et invitant. Ponctuée d'assises linéaires et d'une plateforme contemplative se projetant en direction de l'Esplanade, la passerelle permet une expérience des lieux surprenante qui sera appréciée autant par les Montréalais que par les touristes.
La pointe est la portion du jardin urbain qui s'élance en porte-à-faux au coin nord-est du site. Véritable jardinière flottante, elle est traversée par un large escalier. Celui-ci convie les passants du secteur à monter sur la passerelle pour profiter d'un moment de pause et de quiétude dans un environnement luxuriant. L'expérience d'ascension de l'escalier est un moment riche et particulier pour les visiteurs qui auront l'impression de littéralement émerger d'un sol couvert de végétation. L'effet de déconnexion par rapport à la ville sera instantanné. D'un point de vue urbain, la présence de cette nouvelle structure dans le paysage à comme avantage de créer un écran végétal qui adoucie la relation entre la programmation festive du Quartier des Spectacles et l'îlot résidentiel situé juste au nord.
(Tiré du texte du concurrent)
Évolution de la Proposition quant à l'approche, au concept et aux aménagements proposés
À la première étape, le juré avait apprécié le grand geste architectural et paysager. Le côté sculptural, bien dosé et la présence massive de végétation au sein de la proposition avaient été soulignés. Toutefois, à la deuxième étape, le concept s'est amoindri. La matérialité du béton a pris davantage d'importance, au détriment de la végétation qui n'est plus aussi généreuse.
Les jurés remettent également en question les choix formels. Ceux-ci mentionnent qu'il est dommage que le pliage, qui générait une topographique douce, ait disparu. Alors que la proposition de la première étape offrait une forme triangulaire sophistiquée et intéressante en gradins, celle-ci est devenue une étroite passerelle difficilement accessible et appropriable.
Les éléments et contraintes techniques liées à l'espace d'entreposage ne semblent pas avoir été résolus et suffisamment intégrés à l'aménagement général
Choix et pertinence des choix spatiaux et formels
La présence de végétation à proximité du boulevard de Maisonneuve est intéressante. Les aménagements offrent également une belle continuité avec le Quartier des spectacles. Cependant, les jurés auraient apprécié un geste plus fort et clair quant à la signature générale. La prestation est davantage axée sur des choix techniques plutôt que des choix formels qui entraînent une perte d'expérience. Une plus grande sensibilité et souplesse dans les aménagements auraient été appréciées. Finalement, les jurés questionnent la présence et la localisation du belvédère.
Choix et pertinence du mobilier, des matériaux, végétaux, éclairage
La transformation de la topographie en passerelle génère un problème de circulation. La prestation a un certain côté technique et institutionnel, ce que les jurés apprécient, tout en rappelant que l'objectif premier du concours de créer un îlot de fraîcheur. La présence d'un important ouvrage d'art en béton ne répond pas aux objectifs de ramener la nature en ville. Le talus végétalisé et topographique a disparu au détriment d'une structure bétonnée. Ce dernier élément s'inscrit difficilement dans le Plan climat de la Ville de Montréal et constitue un élément avant-gardiste ou innovateur laborieux.
Réflexion sur la maintenance du site et sur la durabilité des aménagements
Les jurés soulignent que la proposition contient une importante masse de béton. Cette mégastructure semble difficilement justifiable et son impact visuel supplante l'objectif d'îlot de fraîcheur. La prestation propose un « habillage » intéressant de la structure de la passerelle, mais la présence de végétation sur les plans verticaux n'est pas suffisamment convaincante. En effet, la présence de grimpants demande beaucoup d'entretien et les images des perspectives qui illustrent une abondance de végétation semblent peu réalistes. Finalement les jurés mentionnent les risques de vandalisme et de graffitis sur les murs et plans verticaux. Ces importantes parois semblent également problématiques pour la sécurité des usagers et une bonne visibilité sur l'ensemble de l'espace public.
Faisabilité technique du projet, incluant les coûts de réalisation et de mise en oeuvre des aménagements
La construction d'un aménagement paysagé sur dalle est plus difficile et peu résiliente. L'objet construit est imposant et la structure semble servir principalement à l'entreposage du Quartier des spectacles. Le jury souligne que la prestation respecte à la lettre les contraintes du programme, toutefois cet unique aspect ne justifie pas une telle structure bétonnée. Le fait que celle-ci ne permet pas un parcours continu (l'une des extrémités se termine par un escalier) est problématique. Les jurés soulignent que la prestation propose une diversité intéressante de sols et de végétaux même si la végétation ne se trouve pas en sol propre.
Respect des échéanciers et des contraintes du site
Étant situé dans le Quartier des spectacles, le site est soumis à d'importantes pressions et un achalande élevé. Même si plusieurs types de végétation sont proposés à des endroits variés, ceux-ci sont très peu protégés des nombreux usagers.
(Tiré du rapport du jury)
44 numérisés / 44 accessibles
- Planche de présentation
- Perspective
- Perspective
- Plan
- Plan
- Coupe
- Axonométrie
- Schéma
- Schéma
- Schéma
- Schéma
- Schéma
- Schéma
- Schéma
- Schéma
- Planche de présentation
- Planche de présentation
- Perspective
- Perspective
- Perspective
- Perspective
- Perspective
- Perspective
- Perspective
- Perspective
- Plan
- Plan
- Plan
- Coupe
- Détail de construction
- Détail de construction
- Détail de construction
- Schéma
- Schéma
- Schéma
- Schéma
- Schéma
- Schéma
- Schéma
- Schéma
- Schéma
- Schéma
- Extrait de planche
- Extrait de planche