Premier rendez-vous avec le ciel
Pour la plupart d'entre nous, la première rencontre consciente que nous avons eu avec le ciel a été vécue à l'écart des centres urbains, au coeur de la nature, en forêt à l'orée d'une clairière ou sur le bord d'un lac non développé la nuit. Conscient que le ciel n'est pas seulement bleu avec le soleil, la lune et quelques étoiles, mais plutôt un immense tableau représentant la grandeur infinie de la voûte céleste mise en scène par un nombre incalculable d'astres. Partout, plus le regard se pose sur la voûte céleste, plus la découverte de points lumineux nous subjugue.
Notre proposition offre pour cette raison un contact privilégié avec la nature : vues développées sur le ciel, vues sur une nouvelle végétation et vues sur un nouveau sol dévoilé. Il est primordial pour nous de lier l'expérience du ciel à la rencontre de la nature.
Idées génératrices de notre proposition
-La création d'un lien physique entre les visiteurs et le ciel (canon de vues).
-La mise en relation des théâtres des étoiles avec le ciel en les localisant dans l'axe des canons de vues, pointant vers le ciel.
-Le travail de modification de la dalle olympique. Son soulèvement par endroit pour créer de nouveaux espaces hors sol et de nouvelles inclinaisons vers le bas permettant la création d'espaces au niveau 100 en lien avec l'extérieur.
-Le verdissement du site, rappel de l'idée de notre première rencontre avec le ciel, en forêt.
Contexte
Le site choisi pour le planétarium est un lieu unique de par sa composition architecturale et urbaine variée dont plusieurs infrastructures sont des témoins marquants de l'histoire québécoise: Stade Olympique, le Biodôme (ancien vélodrome), l'aréna Maurice-Richard et le centre Pierre-Charbonneau). Le site est également marqué par la présence de la dalle olympique, soutenant un tableau à dominance minérale.
Concept du parti d'intégration aux bâtiments environnants
Notre proposition s'insère en toute humilité dans un environnement particulier et préserve les dégagements visuels nécessaires à la mise en valeur de l'architecture existante tout en ajoutant à la valeur de la composition. La présence des infrastructures voisines toutes uniques en leur genre nous amène à proposer une réflexion axée sur le fonctionnement et l'appropriation du site. Un premier objectif pour le projet a été d'offrir une solution qui permette aux usagers de s'approprier le site tout en offrant des environnements extérieurs variés pour s'intégrer de façon complémentaire aux bâtiments et espaces extérieurs environnants. Le projet permet l'organisation d'espaces plus à l'échelle humaine.
La deuxième composante importante de notre intégration au site est le jeu proposé à partir de la dalle olympique. De surface horizontale, la dalle est réorientée et morcelée pour venir créer les nouveaux profils en élévation. Les nouvelles dalles viennent ainsi engendrer la nouvelle topographie du site. La nouvelle topographie garde l'idée de fluidité de déplacement sur la dalle existante et vient joindre des niveaux qui ne le sont pas actuellement : le niveau 200 et le terrain de pratique de soccer. En soirée, la lumière intérieure engendre une découpe accentuée des dalles et les présente comme en état d'apesanteur.
Finalement, l'intégration doit aussi permettre au nouveau Planétarium d'être facilement repérable parmi la forte présence des différentes infrastructures voisines. Ainsi, la présence de deux immenses canons de vue pointés vers le ciel distingue notre intervention et lui donne une identité forte qui permettra au Planétarium d'être facilement identifiable et repérable, que ce soit de la rue Pierre-de-Coubertin, Viau ou encore Sherbrooke.
Solutions fonctionnelles préconisées
Fonctionnellement, notre proposition s'organise comme l'établissaient les prémisses initiales du programme, le niveau 100 étant dédié aux groupes et au lien avec le Biodôme et le 200 étant destiné aux espaces publics en général et aux deux théâtres des étoiles.
100_L'entrée des groupes au niveau 100 tire profit de la présence de la place des vainqueurs, qui permet un lien direct avec l'extérieur (vue, lumière naturelle et accès), et de la circulation existante autour de celle-ci. Le positionnement de l'entrée à cet endroit assure un accès rapide autant au Biodôme qu'au planétarium. Pour faciliter l'orientation des visiteurs dès l'entrée, l'espace est naturellement éclairé et offre une vue sur le nouveau boisé. Les espaces partagés du Biodôme et du Planétarium sont pour la majorité accessibles dès l'entrée (billetterie, vestiaires, casiers, espace de déshabillage). Les aires de repas sont localisées le long du Biodôme et bénéficient de vues sur l'espace boisé. Les autres espaces s'organisent de part et d'autre du hall linéaire qui offre une progression vers les théâtres des étoiles (en fin de parcours au niveau 200), tout en offrant des vues sur l'extérieur (agora et vue à travers les salles d'animation sur le boisé). À la fin du hall se trouve l'auditorium, la salle de visualisation, le bloc sanitaire et les circulations verticales (escalier et ascenseur). L'auditorium est localisé en continu sous le volume du théâtre des étoiles (est). Les espaces techniques (mécanique, entreposage, réception, monte-charge) sont distribués au nord et à l'ouest sur le périmètre extérieur de l'immeuble, accessible depuis le stationnement. L'espace de rangement du Biodôme demeure au même endroit, la dalle existante de son toit est démolie et reconstruite en pente pour permettre la nouvelle topographie du site.
200_Au niveau 200, les espaces publics gravitent autour du hall et sont localisés de façon à participer à la vie extérieure du site et à profiter de l'activité existante (très grand nombre de déplacements piétons et à vélo dans l'axe de la station de métro et du mât du stade), la boutique (en façade), le hall et le café sont accessibles à l'est et au sud. Les deux théâtres des étoiles sont visibles dès l'entrée et accessibles via la salle des pas perdus. Ils constituent avec la salle des pas perdus la limite entre les espaces publics et privés. Différents espaces liés au fonctionnement, à l'organisation, à l'animation sont localisés de l'autre côté des théâtres et de la salle des pas perdus, la section nord du site est dédiée aux espaces privés du Planétarium.
300_Le niveau 300 est organisé de façon similaire au niveau 200, son espace public (salle d'exposition) donne directement sur le hall et est accessible par un escalier, un ascenseur et est aussi relié par une rampe qui ceinture l'une des sphères. La rampe fait partie intégrante du parcours de l'exposition. Les autres espaces privés (administration, documentation, bibliothèque et médiathèque) sont en retrait de l'exposition. Le secrétariat du Planétarium est en lien direct avec le hall par le biais de l'escalier et de l'ascenseur.
Description du concept scénographique et des atmosphères en découlant
Visible de la rue, le bâtiment interpelle le visiteur. Les canons de vue révèlent déjà la nature du bâtiment, ils évoquent des instruments d'observation, tels des télescopes scrutant l'univers.
La progression sur le site a été imaginée comme une promenade initiatique. Un parcours d'animation en deux sections (face au bâtiment et en toiture) fait cheminer le visiteur vers le bâtiment et autour de celui-ci. Les deux sections du parcours prennent la forme de « constellations » projetées au sol qui guident le visiteur vers différents points importants du site. Le parcours depuis la rue Pierre-de-Coubertin annonce la présence du Planétarium par la présence de deux « planètes » végétales de diamètre et de hauteur différentes, émergeant du sol, en prélude aux sphères des théâtres des étoiles. À partir de la place d'accueil minérale qui borde le débarcadère, une passerelle mène le visiteur à l'entrée principale. L'abaissement du sol à cet endroit permet l'implantation d'un espace boisé. Celui-ci prépare le visiteur à un changement d'environnement, le ramène à sa première expérience du ciel en nature. Le visiteur, tout en demeurant au même niveau, quitte le sol et se rapproche du ciel en se rapprochant de la cîme des arbres. L'observation des cônes avant d'entrer à l'intérieur oblige les gens à relever la tête vers le ciel et à l'observer de nouveau. Une fois à l'intérieur, le visiteur longe la paroi du cône en façade pour rapidement découvrir le second cône (ouest) et la vue qu'il offre sur le ciel, ainsi que la sphère qu'il abrite. Les théâtres des étoiles sont symboliquement logés dans des sphères respectives représentant des astres (planète, lune ou autre, le visiteur fera sa propre interprétation). En avançant légèrement, il prend conscience que l'espace du planétarium se déploie sur trois niveaux : le sien (niveau du sol), un niveau inférieur en grande partie visible et ouvert sur le sien et un niveau supérieur sur sa droite. Tous ces espaces sont liés par une faille qui va du Biodôme jusqu'au niveau supérieur. En continuant sa progression sur la passerelle devant lui, il découvre en se retournant la deuxième sphère dans le cône de l'entrée (est) qui se déploie jusqu'au niveau 100. Les deux sphères (lieux de présentation du ciel) sont ainsi mises en relation avec le ciel par le biais des cônes. Les puits de lumière au haut du volume des cônes sont munis d'un dispositif d'occultation solaire permettant le contrôle de la lumière admise. Ce dispositif permet d'accentuer par moment la mise en scène des sphères/astres. Des éclipses peuvent être simulées par moment. Les théâtres sont accessibles depuis la salle des pas perdus, espace ouvert sur le hall et également bordé d'épaisses parois sombres et mattes qui permettent le contrôle de la lumière (au besoin des portes pourront se fermer). L'accès aux théâtres se fait de chaque côté de la salle des pas perdus. Chaque théâtre propose une expérience différente et les espaces qui seront découverts en en sortant seront également différents. La sortie du théâtre (ouest) équipé d'un planétaire ramène le visiteur à l'entrée de la salle des pas perdus dans le hall principal. De là, il peut retourner dans la salle des pas perdus pour accéder au deuxième théâtre (est) et profiter d'une nouvelle expérience. La sortie de ce second théâtre propose un passage dans l'espace entre la sphère et le cône, offrant une expérience additionnelle aux visiteurs avant de les ramener à l'entrée principale, face à la boutique. La circulation dans cet espace étroit et très haut procure de multiples sensations et propose une contemplation toute verticale de l'espace.
(Tiré du texte du concurrent)
Forces:
Le parti architectural propose une séquence d'expériences de qualité aux visiteurs.
L'architecture extérieure et sa volumétrie suggèrent l'architecture intérieure.
L'organisation spatiale crée une relation harmonieuse entre l'intérieur et le site extérieur.
Le traitement du niveau 100 offre de belles perspectives verticales sur le stade et une relation intéressante avec le Biodôme.
Le parti architectural propose une avenue évocatrice d'intégration à la nature, laquelle cadre avec la mission des Muséums nature de Montréal.
Le parti architectural intègre, de façon claire, les stratégies environnementales mises de l'avant, dont la stratégie passive.
Le parti organisationnel offre un bon potentiel en muséologie, de par la flexibilité des espaces;
L'organisation des volumes favorise l'animation extérieure.
Faiblesses :
Le niveau de décision et de précision du design laisse à désirer : certains éléments semblent contradictoires, dont le traitement de la structure en bois.
Le plan génère un manque de fluidité, surtout entre les niveaux.
Le jury déplore la timidité du traitement du parti d'insertion au site.
Le jury questionne le traitement du revêtement et le gabarit des cônes.
Recommandations :
Rigueur dans la résolution technique de l'architecture.
Le jury recommande un atelier de design entre le finaliste, le Planétarium, la Ville et certains membres du jury.
Exploration plus poussée de la symbolique des cônes du point de vue iconographique et de la matérialité.
Exploration de la valeur du toit vert comme territoire à exploiter, en réglant l'ambiguïté actuelle entre le toit et les murs.
Validation du dimensionnement des circulations verticales, depuis le niveau 100, pour éviter le sentiment d'exiguïté.
(Tiré du rapport du jury)
53 numérisés / 40 accessibles
- Planche de présentation
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- Axonométrie
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- Croquis de conception
- Schéma
- Plan
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- Coupe
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