Renouveau
L'abbaye, univers à l'écart du monde, un lieu entre le monde matériel et spirituel, la matière et l'esprit, le plein et le vide.
Le projet s'articule autour de ce précepte, un monde intellectuel sis au milieu de la nature... une progression du profane vers le sacré, à l'intérieur de ce microcosme. Le projet représente ainsi le cheminement,tant physique que spirituel, vers une intériorisation, d'où l'accent mis sur l'horizontalité des formes : seuil, passages, les formes s'étirent, le temps ralentit.
Le monastère s'implante sur le secteur privilégié par les moines, circonscrit par une enceinte, qui, signe des temps, n'est plus là pour protéger, mais pour marquer le seuil entre l'espace extérieur et le monde monastique : cette enceinte s'exprime donc par des murets, des arbres, du mobilier, de l'eau, de la lumière ou même le vide; sa forme, l'ovale, symbolise le renouveau...
En son point central, point culminant du secteur, s'érige l'église, placée dans son orientation traditionnelle ouest-est, qui organise l'ensemble du site. Son rayonnement crée l'axe central, la frontière physique et psychologique entre le profane et le sacré, l'espace public et la clôture. L'axe s'ouvre sur le belvédère ouest, dégagement qui porte le regard vers l'infini. S'alignant avec cet axe, un bassin d'eau, parcourant la longueur du dégagement, accentue l'effet de passage.
L'église, trait d'union entre les deux mondes, est asymétrique dans sa structure, massive vers le nord, légère vers le sud. Sa double paroi de verre, à la fois écologique et pratique, permet un jeu de lumière, créant des ambiances selon les heures et les saisons... des colonnes de bois rappelant la forêt, créant des ombres dans la nef. La façade, faite de panneaux de pierres, asymétrique et détachée du corps du bâtiment, permet un accès latéral au narthex des hôtes et des visiteurs. Au sud de l'église, s'érigent les galeries du cloître, au-delà du bassin d'eau, reliées par des passerelles vitrées : le seuil, le vide... Autour de ces constructions, sont réparties les différentes fonctions dans des ailes qui s'intersectent en leurs extrémités ou qui transcendent l'enceinte. Des barres de deux étages : ségrégation des fonctions des plus publiques vers les plus privées, des plus fonctionnelles vers les plus spirituelles. Leur disposition orthogonale vient renforcer la trame de l'église. Les pleins s'ouvrent sur des vides, l'intérieur jouxte l'extérieur... la lumière chasse l'ombre. Des terrasses, des loggias sont créées, les jardins entrent à l'intérieur... L'aile des dortoirs dégage un axe nord-sud, offrant ainsi en son extrémité la vue vers la rivière.
À l'extrémité de chaque axe s'érige un observatoire à l'usage exclusif des moines. L'aménagement paysager à l'intérieur de l'enceinte est organisé, rationnel, contrastant avec l'extérieur, où la nature est sauvage, où les sentiers sont tracés par les pas. Les jardins extérieurs des moines et des hôtes sont également séparés par l'axe est-ouest, la nature reste intacte.
Dans une architecture à la fois sobre et chaleureuse, les matériaux indigènes se côtoient, le revêtement de pierre domine, rappel de la falaise, avec des accents en érable. La simplicité des matériaux et des volumes contribuent, ainsi que l'implantation du stationnement dans le banc d'emprunt, à minimiser l'impact environnemental du projet, la nature reprenant sa place à la suite des travaux...
Le projet sur le site exprime la dualité du monde : l'intérieur et l'extérieur.
La frontière entre le matériel et le spirituel et le lien entre la fraternité des hommes et Dieu.
(Extrait du texte du concurrent)
10 numérisés / 9 accessibles
- Planche de présentation
- Plan d'implantation
- Plan
- Coupe
- Perspective
- Perspective
- Perspective
- Axonométrie
- Croquis de conception