Tel un pèlerin sur le chemin de Compostelle, Beauté... Simplicité... Luminosité... reviennent sans cesse en mémoire;
En bout de parcours, l'apparition d'un marais, lieu transitoire du site privilégié par les Cisterciens pour l'aménagement de leur monastère, apparaît comme un moment mystique. Sa traversée nous entraîne sur un large plateau végétal laissant croire à un fond de vallée; quel étonnement de constater, à la première clairière, que ce site constitue en fait le point culminant d'une vaste contrée « vallonneuse ».
Ces considérations mystiques ont conduit à quatre grands axes d'élaboration du concept architectural.
1-La relation au site
Relier, séparer étant la dialectique résumant toute conception de monastère, il semble opportun de tirer parti de la perception initiale du site en accentuant l'espace entre le profane et le sacré. Ainsi, le marais, prolongé vers l'est, devient ce lieu de transition; l'eau étant considérée comme une barrière symbolique entre les deux mondes. Au nord du marais, se trouvent les fonctions de travail, les débarcadères et les stationnements. Au sud, sur le plateau végétalisé, le monastère, lieu empreint de silence, d'écoute et de prière, affiche sa splendeur. Deux passages franchissent le marais, un pour les visiteurs et un pour les moines et les retraitants symbolisant ce passage entre profane et sacré.
2-La relation au paysage
Élément de composition centrale, centre géographique et symbolique du monastère, le cloître orientent la distribution des divers éléments du programme. Le cloître est conçu comme un élément centralisateur d'une composition de jardins dont le préau, au centre, est lui-même un jardin. Cette composition jardin-cloître-paysage-bâtiment-paysage, mise en abyme du cloître dans le paysage, permet d'initier une nouvelle relation entre le bâtiment et le paysage; l'oscillation de l'un à l'autre crée un lieu propre à la contemplation de la nature et au silence.
L'espacement entre le lieu de vie des moines et les lieux accessibles aux visiteurs constitue le deuxième élément de composition. À l'image du marais, deux bassins d'eau, l'un oriental et l'autre occidental, créent une barrière entre ces lieux.
3-La phénoménologie : la relation aux formes?et à la lumière
La phénoménologie du jeu de l'espace, des formes et de la lumière guide la conception de ce genius loci monastique. La lumière est omniprésente dans le monastère, particulièrement dans l'église, large volume singulier où sont proposés plusieurs effets favorisant le recueillement et la prière. Au toit, sept fentes orientées selon les moments de prière rythment le passage de la lumière. Le plan, légèrement soulevé derrière l'autel et son passage au-dessus du bassin d'eau oriental, laisse miroiter les rayons de soleil réfléchis dans l'eau.
4-Le développement durable
Le mur nord de l'église constitue une barrière efficace contre les vents d'hiver et crée un microclimat dans les jardins intérieurs laissant présager une utilisation en toute saison. Les bassins d'eau, en plus d'ériger une limite sensible entre les lieux privé et public, permettent l'utilisation d'une géothermie offrant une fraîcheur naturelle en saison estivale. Les ouvertures proposées sur les façades est-sud-ouest créent des lieux en symbiose avec l'environnement immédiat du monastère tant par le regard sur le paysage que par la pénétration généreuse de lumière.
Une citation de Bernard Silvestre résume l'essence de notre réflexion, « Les éléments, disposés selon leur propre cause, vous attendent, réclamant forme, fonction, office... »
(Extrait du texte du concurrent)
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- Planche de présentation
- Perspective
- Perspective
- Plan d'implantation
- Plan d'implantation
- Schéma
- Axonométrie
- Schéma