Lignes directrices du projet
La transformation de cet îlot inexploité en pôle culturel et touristique se fait selon les lignes directrices suivantes:
* Protéger et mettre en valeur les vestiges du site.
*Démarquer clairement les nouvelles constructions, légères et transparentes, des vestiges massifs.
* Évoquer des aspects significatifs des édifices disparus par des moyens architecturaux et muséographiques.
* Concevoir des édifices discrets s'intégrant harmonieusement à leur environnement et qui laissent le rôle principal aux vestiges, au milieu historique ainsi qu'à l'animation muséographique et scénographique.
Le concept architectural
En 1716, Chaussegros de Lery a composé le deuxième palais afin de former un carré parfait intégrant le premier palais. Le carré, une des formes pures selon les règles du classicisme, générait un ordonnancement rigoureux et modulaire. Nous transposons cet esprit classique vers notre époque, à travers une architecture rationnelle et calme qui évite les effets excessifs du baroque.
Le concept est fondé sur une série de transitions environnementales entre la périphérie du site et ce lieu de pouvoir réinterprété, entre l'extérieur et l'intérieur, entre le présent et le passé.
Les parois doubles en verre des murs extérieurs des deux édifices intègrent des dispositifs de contrôle climatique et muséographique. L'extrémité de la paroi double du Pavillon Jean-Talon glisse vers l'ouest, encadrant l'allée centrale.
Le secteur au-dessus des voûtes existantes du deuxième Palais, orienté au sud, est transformé en serre/jardin d'hiver, surplombant la cour d'honneur, un espace semi-fermé au micro-climat favorable. Les écrans paysagers filtrent le paysage environnant, constituant un élément transitionnel de plus qui fait de ce projet une passerelle vers le passé.
L'aménagement extérieur
Ce site enclavé est recoupé en quatre bandes traversantes conduisant vers les entrées des édifices et la cour d'honneur centrale. Ces bandes traversantes flanquent les trois bandes bâties (le Pavillon Jean-Talon, la bande des vestiges au centre et le deuxième Palais au nord).
La bande traversante au sud qui comprend les anciens pavés de la rue Saint-Vallier se retrouvent donc au niveau de la cour d'honneur accessible par l'allée centrale sous un portique suspendu. On reconstitue aussi l'alignement bâti continu de la rue Saint-Vallier. L'allée au sud, au niveau du sol actuel, permet la protection hivernale des anciens pavés.
La bande traversante principale dessert les entrées des deux palais.
Nous proposons que l'Allée des Prairies la bande traversante enclavée au nord, devienne un lien destiné à l'accueil des artisans du multi-média de Saint-Roch. Il est possible de loger ces artisans dans le secteur nord du deuxième palais ainsi qu'au fond de l'allée.
On descend légèrement de part et d'autre des bandes traversantes, exposant les couches sous-jacentes des jardins des vestiges. Ces jardins en gradins révèlent les différentes strates historiques, ruines industrielles et coloniales, ruisseaux. Ces témoins sont complétés par des aménagements contemporains évoquant des éléments disparus (murs, maisons et cours, palissades de pieux).
Le Pavillon Jean-Talon
Cette barre moderne reproduisant le gabarit général du premier palais est posée légèrement sur les vestiges, percés seulement par les deux rangées de poteaux. Les noyaux de service et de contreventement se trouvent au nord de la zone des vertiges et rappellent l'ancienne façade à redents asymétriques.
La transparence du Pavillon lui assure le rôle discret mais essentiel de révélateur des caractéristiques remarquables de la périphérie (falaise, nouvelles casernes, cour d'honneur et second palais).
Le secteur d'accueil est le plaque tournante de l'organisation des circulations. Il est dessiné pour assurer une fonctionnalité optimale et rationaliser l'usage du personnel. Grâce au passage souterrain qui lie le pavillon Jean-Talon au second palais. Il devient l'entrée unique vers l'ensemble des vestiges de l'époque coloniale française. Ceci permet d'éviter les conflits d'usage entre les fonctions protocolaires et l'accès au grand public pour des fins commémoratives.
Les circulations signalées par des dalles flottantes axées sur l'aile est du deuxième Palais orientent facilement les visiteurs. Le parcours est agrémenté d'une série de percées, vues en plongée et d'effets surprises : le balcon vitré se projette au-dessus des anciens pavés de la rue Saint-Vallier, le panorama du balcon à l'ouest de la paroi translucide encadrent l'allée centrale. Les activités de rassemblement animent les circulations tel que le café terrasse orienté vers la cour d'honneur à l'ouest et dans l'axe de l'escalier principal.
La salle mutimédia intègre dans un espace dramatique et transformable, le seul vestige vertical du premier palais, le mur mitoyen de la Maison Fraser. Plusieurs configurations sont possibles en plus de celle illustrée.
Le plan du sous-sol illustre la possibilité de réunir dans la première phase tous les vestiges des deux palais. Le passage souterrain entre les deux édifices reçoit les découvertes archéologiques récentes de la Ville (« réserve ouverte »).
Le Pavillon Jean-Talon est construit en matériaux préfabriqués hors-chantier, une stratégie essentielle pour respecter l'échéancier très serré.
Le deuxième palais
La volumétrie des parties disparues est fidèlement reproduite en verre sérigraphié évoquant des éléments significatifs des anciennes façades. Les anciennes constructions au dessus du toit sont évoquées en fil de fer. Massif au sol, l'édifice s'estompe vers le ciel. Les anciennes fenêtres sont réalisées en verre clair et sont ouvrables, offrant une ventilation à l'espace/serre au sud. La seule exception à cette règle d'évocation des parties disparues par des matériaux légers et transparents est la reconstruction à l'identique de l'entrée principale incluant escalier et balcon. Ce point culminant de l'ancien édifice, dont il existe des dessins très détaillés, devient le point convergeant des aménagements, mis en valeur par son contraste avec les autres murs légers.
L'utilisation du verre comme nouvelle peau du bâtiment engendre des effets de transparence laissant deviner les différents modules occupant l'intérieur : la passerelle, l'escalier ouvert et le mur de brique longitudinal de la période industrielle. On traverse ce mur pour accéder aux espaces protocolaires fermés. Leurs foyers et pré-fonctions se trouvent aux deux niveaux de l'espace serre/jardin d'hiver surplombant la cour d'honneur.
Le développement durable
En étroite relation avec tout le projet, plusieurs aspects de ce thème ont déjà été traités : transitions, espaces de transition, filtres, parois doubles. D'autres éléments viennent renforcer la nécessité d'intégrer le projet dans une recherche de développement durable :
* La géothermie verticale pour le chauffage/climatisation du projet
* La possibilité de géothermie horizontale combinant la conservation énergétique et des activités pédagogiques. Les anciennes glacières sont réactivées et servent à rafraîchir les prises d'air. Démonstration visible de l'architecture bioclimatique et d'activités historiques
* Le chauffage ponctuel des zones de vestiges en sous-sol seulement aux endroits visités.
* La fraîcheur favorise la conservation de la maçonnerie.
* L'accentuation de la transition lumineuse en montant depuis la zone archéologique par un éclairage zénithal contrôlé.
(Tiré du texte du concurrent)
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- Planche de présentation
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- Perspective
- Extrait de planche
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- Extrait de planche
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