La déconstruction du bâtiment principal et sa reconstruction s'inscrivent dans la mémoire des lieux. Parallèlement à l'axe de la pourvoirie, la maison se réfère à un pont couvert habité qui enjambe le site. Ses pilotis telles des échasses ouvrent une transparence vers le lac. Entre ceux-ci se glissent les volumes purs de la salle de concert, de la cuisine et de la véranda. Son socle prend ancrage dans le dénivelé du terrain et s'ouvre sur le lac. Le pont couvert et élancé sert de catalyseur au projet. Sa forme pure se rapporte à celle des pavillons adjacents. Surplombant le lac, ses matériaux -structure apparente et parement de bois- s'harmonisent autant à la végétation avoisinante qu'au langage dénudé des constructions adjacentes. Dans l'espace interstitiel qui les séparent, le glissement et l'intrication calculé des volumes de la salle de concert, de la véranda et de la cuisine font un clin d'oeil à l'animation volumétrique de la maison actuelle. Depuis le stationnement, un passage pavé et couvert sert de guide. La rotule du projet, l'accueil, est ouvert largement sur le lac. Cet espace, prolongé par le foyer, est jouxté au sud par la salle à manger et au nord par le volume de la salle de concert, tous ces espaces sont ouverts sur le lac. Au rez-de-chaussée, l'articulation des fonctions de vie, de service et de concert autour du foyer et de l'accueil résulte de l'intrication et du glissement des volumes de la cuisine, de la véranda et de la salle de concert sous les chambres. Celles-ci, distribuées du nord au sud dans le volume évocateur du pont couvert, enjambent linéairement le rez-de-chaussée sur deux étages. Elles profitent du jeu volumétrique de ce dernier qui crée des terrasses en toiture à l'est et à l'ouest. Leur toit à double pente est animé par des lucarnes cubiques, espaces «surprise» pour les chambres de l'étage supérieur. En écho au volume des chambres, les studios, la salle Bartok et la musicothèque s'encastrent au sous-sol et profitent du dénivelé pour s'ouvrir elle aussi vers le lac. Grâce à la cuvette végétalisée créée au sol, ces espaces profitent d'un bassin d'air frais et sain.
(tiré de la revue ARQ # 125, p.21)
Le jury a mentionné la justesse et la rationalité de la planification. Ce projet s'est démarqué par son efficacité, ce qui contribue à la qualité et à la générosité des espaces intérieurs ainsi qu'extérieurs, en particulier de l'espace d'accueil. Le jury tient également à souligner toute l'attention accordée à la mémoire du vieux bâtiment et la volonté d'établir un dialogue entre le nouveau projet et les bâtiments existants. Toutefois, l'implantation n'a pas convaincu le jury notamment quant à son obstruction depuis l'arrivée, des percées visuelles vers le lac. Le traitement architectural du fenestrage des étages supérieurs relative-ment aux espaces intérieurs a soulevé beaucoup de questions.
(Tiré de la revue ARQ # 125, p.17)
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- Extrait de planche
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- Planche de présentation
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