Prenant place au coeur d'un ensemble muséal éclectique, caractérisé par sa diversité historique et architecturale, le nouveau pavillon, par son architecture résolument contemporaine affirme son identité et celle de son époque. Musée des beaux-arts abritant un éventail particulièrement large de l'art Québécois, de l'art ancien à l'art actuel, le Musée national des beaux-arts du Québec est aussi une architecture contemporaine s'inscrivant avec force dans le patrimoine architectural de la ville.
Ancré dans les traces du couvent des Pères Dominicains, conçus autour de sa cour intérieure, l'auditorium, le nouveau pavillon établit un rapport cohérent avec l'église Saint Dominique et son presbytère et accentue le caractère identitaire et structurant de l'ensemble. Par son architecture, mise en tension d'une volume monolithique flottant sur une base transparente, il met en oeuvre une forte dialectique du contenant et du contenu. C‘est dans cette notion de dualité que le nouveau pavillon trouve son identité célébrant le passé, s'ouvrant vers l'avenir.
L'articulation de la lumière, de l'espace et de la matière, l'équilibre qu'elle engendre, l'ancrage de son bâtiment empreint de légèreté dans la pesanteur de la masse architecturale environnante, et son environnement qu'elle intègre par le jeu des pleins et des vides, transforment la simple visite de ce musée en une lente immersion sensorielle, spirituelle dans l'art, la mémoire et l'architecture.
Mise en tension, jeu attraction des contraires
La caractéristique de l'architecture du nouveau pavillon s'appuie sur une dialectique formelle, une mise en tension dans un jeu constant entre ombre et lumière, gravité et apesanteur, minéral et végétal, qui se cache et se révèle, formant un équilibre idéal entre l'ancien et le nouveau.
Inversion typologique
La dichotomie fondamentale présente dans la formation de la Haute et Basse ville depuis le promontoire rocheux du cap Diamant jusqu'à la rivière Saint-Charles est réitérée dans l'architecture du nouveau pavillon. La partie supérieure minérale affirmant sa vocation protectrice imposante, alors que la partie inférieure tout en transparence affiche son ouverture. L'effet est rendu plus saisissant, une fois la nuit tombée, par l'éclairage de sa base. Volume de « Lumière et de transparence », il appartient à l'espace urbain fusionnant intérieur et extérieur.
Toiture / façade
L'étude approfondie de la toiture, nous a permis de développer une architecture efficace et élaborée. Spécifiquement adaptée au site et à ses besoins, outil tout à la fois performant d'un point de vue écologique et de mise en lumière des oeuvres, la toiture est l'élément dominant du projet. Plans facettés intérieur/extérieur: Prolongement d'un langage formel établi par les toits anguleux de l'église et du presbytère et communs à la ville de Québec. La forme du toit s'adapte et se connecte aux bâtiments existants et offre des hauteurs variées selon les besoins. Sa forme facettée en pointe de diamant s'exprime en façade pour former avec elle un volume unique et continu. Le revêtement métallique à la canadienne en cuivre pré patiné stabilisé ocre et l'utilisation de la brique de Québec, non pas recyclé du site même, façonnée en pointes de diamant ocre rouge en renforce l'idée de continuité par la correspondance des couleurs et renforce l'image monolithique de l'ensemble.
Cette masse impose sa présence physique et sa pesanteur par une alternance de facettes de briques, comme pixellisées grâce à un motif de percements apportant une source supplémentaire de lumière, dans un rythme qui contrebalance son étirement horizontal et dissous sa masse même. Structurellement indépendante du presbytère, venant délicatement et très précisément en rencontrer le faîtage par une facette vitrée, la nouvelle toiture permet aux ouvertures existantes orientées au sud de bénéficier de la lumière naturelle. Cette structure dynamique composée de plans facettés dont le point haut se situe au centre du volume, est façonnés pour fonctionner de manière optimale en condition neigeuse et mettre à profit les éléments naturels du site. Par son orientation favorable aux vents dominants utilisés contre l'amoncellement de neige, par sa forme propice a l'écoulement de l'eau en périphérie, par ses ouvertures qui capturent et utilise la lumière du nord et autorise des vues direct sur le ciel, permettant à la lumière naturelle de pénétrer de manière homogène dans le volume, par la variation de la hauteur du verre pour un niveau de lumière naturel optimum et un apport de lumière accentué en périphérie, par sa structure étudiée pour une économie de construction évitant tout élément apparent et tout contact extérieur de neige sur le verre. Réduisant ainsi l'éclairage artificiel a son strict minimum, utilisant celui-ci comme éclairage d'appoint indirect intégré et compensatoire.
Intervention artistique
Ce nouveau pavillon sera conçu comme un espace envisageant de nouveaux modèles de relation, artistique et architecturale, avec des lieux particuliers. Le bâtiment est conçu pour activer ou provoquer l'expérience du visiteur par la commande d'oeuvres dans un libre choix du lieu. La tension entre le bâtiment, le site et un artiste, se trouve au coeur de ce projet, en une complémentarité nécessaire. Dans ce projet nous revisitons l'idée que la peinture, la sculpture et l'architecture partagent une relation prédéfinie s'inspirant les unes des autres. Ce projet constitue une opportunité unique dans lequel l'artiste et l'architecte partagent le même « atelier » (bien que métaphoriquement), espace du nouveau pavillon. Art et espace forment ensemble une équation pour interroger et redéfinir les limites de leur propre discipline. Aux frontières de l'architecture, de la nature et de l'art, le nouveau Pavillon nous propose une expérience tant esthétique que sociale et politique, contribuant de manière cruciale au débat contemporain sur l'art, l'architecture et l'environnement. Notre projet, le nouveau pavillon, doit considérer - tel que l'artiste Olivier Bardin le définirait se référant à son propre travail dans un site spécifique - comment les oeuvres d'art commissionnées rencontrent le site même. La surélévation, littéralement, du bâtiment, l'envole du pavillon de sa propre base, permettra de faciliter et encourager des rencontres artistiques et sociales au niveau du sol. Il permet de faire fusionner littéralement extérieur et l'intérieur et de permettre à de nouvelles installations artistiques éphémères ou temporaires d'être visibles du site environnant.
(Tiré du texte du concurrent)
ÉTAPE 1
-Le concept propose la constitution d'un nouvel ensemble harmonieux et cohérent avec l'Église Saint-Dominique.
-La forme articulée et l'uniformité de la hauteur de la toiture contribue à unifier tous les éléments du pavillon, y compris l'auditorium.
-L'organisation du plan au niveau de la rue propose un cheminement piétonnier mettant en valeur l'avenue Wolfe-Montcalm et l'entrée des Plaines tout en dirigeant vers le coeur de l'ensemble muséal.
-Les espaces d'expositions proposent une grande flexibilité en termes d'aménagement.
-L'occupation de la cour permet de préserver la mémoire du lieu mais est discutable au plan opérationnel; l'auditorium doit être isolable tant au plan visuel qu'acoustique.
-L'entrée principale ouvrant directement sur le terrain des Plaines n'est pas autorisée; cette question a déjà été négociée avec le gouvernement fédéral. De plus, cette option a oblitéré le puits de Wolfe, monument historique à mettre en valeur.
-Le parement de brique suscite des interrogations et des attentes en termes de perméabilité visuelle; la brique ne pourra être réutilisée en raison de sa piètre qualité.
-Le contraste de la masse de brique, flottant au-dessus du rez-de-chaussée transparent, représente une image forte d'ouverture du Musée sur la ville et le parc; toutefois, elle ne convient pas à la fonction exposition.
ÉTAPE 2
Ce projet propose une approche valable à caractère expérimental, à l'encontre de certaines évidences dont:
-l'absence d'entrée sur la ville;
-l'uniformité des façades;
-l'utilisation de tout le terrain;
-l'allégorie industrielle dans un contexte muséal urbain.
Il génère des espaces qui diffèrent du programme: l'entrée principale à l'arrière, l'auditorium transparent, l'exposition temporaire sur la rue, et sur deux (2) niveaux, la toiture englobant celle du presbytère.
Il en résulte des façades assez brutales, une volumétrie alourdissant l'ensemble avec l'église et une toiture industrielle omniprésente. On se questionne sur les assises du concept et ce, malgré l'évolution positive depuis l'étape 1.
Les aménagements intérieurs gravitent autour de l'auditorium centrifuge, pourtant fonction secondaire au programme mais dont la formalisation et les usages possibles n'ont pas convaincu le jury.
Le concept offre peu de potentiel d'adaptabilité car il a priorisé les éléments non prioritaires pour le Musée et le site.
(Tiré du rapport du jury)
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- Planche de présentation
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