Le programme du Musée régional comprend deux catégories de fonctions : les « publiques » comme les salles d'exposition, les salles d'animation, le café... et les « privées » comme les bureaux, les réserves, les ateliers... Les fonctions privées seront localisées dans un nouveau bâtiment puisque le bâtiment 1921 peut tout juste contenir les fonctions publiques. Au visiteur, le Musée se révèle graduellement : tout d'abord, le bâtiment 1921 occupe tout son champ visuel ; ensuite il aperçoit le passage aérien, sorte de « conduite forcée » qui relie le 1921au nouveau bâtiment, qui s'inscrit dans la nature comme une mémoire qui émerge doucement du sol (l'archéologie du souvenir). Le terrain aménagé en strates permettra l'implantation de lieux de découverte du paysage régional [...]. Du « parvis », le mur de granit du nouveau bâtiment constitue l'interface avec le 1921. À l'extérieur, le Musée affirme sa présence en dialogue avec le bâtiment 1921.
Une fois à l'intérieur du 1921, la découverte du Musée se fait progressivement. Dans l'imposante nef de pierre et d'acier, le visiteur perçoit l'exposition d'interprétation permanente et découvre ensuite les autres composantes dont les salles d'exposition logées dans un vaste cylindre ovoïde, affirmatif en même temps que fluide, un écrin où la mémoire prend vie, où s'anime le souvenir. Ici le volume marque le temps, une intervention contemporaine dans un lieu patrimonial. Une volumétrie qui dégage l'objet de collection (le bâtiment 1921) et permet une abondante lumière dans les circulations publiques. Pour réussir à implanter les salles d'exposition, nous avons desserré l'étau de béton des mezzanines, pour que les visiteurs circulent è l'aise autour du plan elliptique, jusqu'à l'espace Villeneuve. [...].
(Tiré de revue spécialisée)
Le jury n'a pas été convaincu par l'approche de ce projet et plus particulièrement par l'insertion d'une fonction muséale dans un bâtiment historique sans une approche imprégnée de respect et d'humilité envers celui-ci. La proposition recrée artificiellement un langage formel déjà présent sur le site qui se marie de façon douteuse avec le bâtiment 1921. L'insertion de salles d'exposition de forme elliptique à l'intérieur du bâtiment 1921 demeure un geste audacieux à l'intérieur d'un édifice à valeur patrimoniale puisqu'il exige le démantèlement des mezzanines alors que l'efficacité de la forme n'a pas été démontrée de façon convaincante. L'aménagement de bassins d'eau entre les bâtiments dessert un concept symbolique plus qu'une réalité budgétaire.
(Tiré de revue spécialisée)
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