Cette institution de prestige émerge du contexte particulier de la ville de Saint-Hyacinthe, une ville où l'urbain s'enrichit de la présence d'un cours d'eau et de tout l'aspect ludique qu'il engendre. La reconnaissance de cette dualité marque l'inscription du projet dans le site. Occupant tout l'îlot bordé par les rues Saint-Antoine, Sainte-Anne, Marguerite Bourgeois et Hôtel-Dieu, il se veut générateur de parcours publics de lieux significatifs et évocateurs tant à l'échelle urbaine qu'à celle du bâtiment. Par sa générosité spatiale, le parvis du théâtre, tourné vers la ville et s'adressant à ses institutions, crée une nouvelle place urbaine renforçant son réseau d'espaces publics. Cette approche au bâtiment, cérémonielle et en accord avec le centre civique, le marché et les rues commerciales, reflète le statut de l'institution dans la ville.
Côté rivière, un second pôle d'activité informelle s'adresse à la présence de la nature par l'aménagement d'une scène extérieure débordant vers une esplanade inclinée paysagée qui se greffe au parc linéaire longeant la Yamaska.
Ces réaménagement et mise en valeur de la berge de la rivière par la création d'un vrai parc urbain donnent un statut à la rencontre de la nature et de la ville. Aboutissement de la rue Hôtel-Dieu et de l'avenue Sainte-Anne, l'esplanade crée un lien naturel avec la rivière et la promenade qui la longe. Au sommet, cinq colonnes monumentales, construites en treillis métallique et recouvertes de lierre, cernent un belvédère qui révèle la rivière. Transparentes le jour et lumineuses la nuit, elles célèbrent la rencontre de la Yamaska et du plan incliné végétal, site de rendez-vous culturels au coeur de la ville. En soirée, un réseau d'arrosoirs et de luminaires encastrés dans la pelouse transformera ce paysage en une féerie de couleurs et de lumière.
Arche Hôtel-Dieu
Le toit du théâtre se rabat pour former une arche élancée encadrant la vue depuis le centre-ville de la promenade de l'Hôtel-Dieu vers l'esplanade inclinée et la rivière Yamaska. Cette arche, dont le plan vertical revêt l'affichage des événements du lieu, crée une porte d'entrée vers un territoire ludique et culturel au coeur de la ville de Saint-Hyacinthe. Un élément vertical domine ce lieu de rassemblement de grands spectacles et se dresse comme un phare dans le paysage urbain. Cet axe visuel traverse la nouvelle place du théâtre, animée par l'espace polyvalent du foyer de la salle de spectacles, véritable vitrine de la vie culturelle de Saint-Hyacinthe.
Le Parvis
Circonscrit par les volumes du foyer et du hall d'entrée, protégé par un toit à ossature légère et transparent, le Parvis, seuil du théâtre, se veut une véritable pièce urbaine. Vivant aux rythmes diurne et nocturne, il s'anime tant le jour par les jeux d'ombre et de lumière que dessine le soleil au travers de son toit vitré que le soir par l'effet dramatique d'un éclairage théâtral zénithal et l'aspect constamment changeant de la peau du foyer se prêtant à des projections en mouvement.
Deux colonnes Morris monumentales vêtues des événements du jour et à venir, marquent l'entrée du théâtre et interpellent le spectateur.
Le Foyer
Le foyer, lieu d'animation culturelle, espace caméléon, appartient à la fois à la ville et au théâtre. De jour comme de nuit, sa transparence révèle le coeur de ce dernier et les événements qu'il accueille deviennent en soi des spectacles qui animent la Ville. Des panneaux vitrés coulissants permettent son ouverture vers le parvis et le débordement des ses activités et de celles du bar sur la Place du Théâtre. Spatialement autonome tant par sa forme, la simplicité de sa palette de matériaux et de couleurs que par son inscription au coeur du projet, ilse prête à tout genre d'événement. Une scène démontable peut être disposée à tout endroit du foyer au gré des spectacles devant y avoir lieu. À l'étage, une mezzanine desservie par une passerelle longeant le foyer est aménagée au-dessus du dépôt de scène; ces deux espaces peuvent accueillir des spectateurs lors de prestations se tenant dans le foyer. Un système de rideaux permet l'occultation totale de l'espace au besoin.
La Galerie
Une galerie transversale relie le parvis et le jardin de sculptures créant un interstice de transition entre le foyer et la salle de spectacles, permettant ainsi leur autonomie fonctionnelle respective. Reposant sur un socle d'ardoise, un escalier monumental en colimaçon léger et diaphane par son squelette de métal perforé ponctue cet espace linéaire et invite le visiteur à se diriger vers l'étage.
De part et d'autre de la salle, une mince faille perce l'espace de circulation créant une double hauteur baignée d'une lumière zénithale léchant une murale colorée.
Le jardin de sculptures
Du côté est, une aile administrative et de services sur un seul niveau et de plain-pied, couronnée d'un toit-terrasse visible depuis le parvis, jouxte la salle tandis que le côté ouest s'ouvre sur un jardin de sculptures minéral. À l'abri de la rue Hôtel-Dieu par sa résille métallique recouverte de lierre grimpant, le jardin est le pivot visuel autour duquel gravitent les circulations publiques de la salle de spectacles. Il s'offre au visiteur déambulant dans la galerie longeant le foyer ou empruntant l'escalier vers le balcon ou l'accès ouest à la salle.
Du jardin, l'on devine la présence du théâtre au-travers du vitrage laissant apercevoir le voile de couleur rouge qui recouvre la salle. À sa sortie côté cour, ce même voile définit un sas modulable qui s'ouvre après le spectacle en dévoilant le jardin de sculptures.
Une verrière voûtée laissant pénétrer la lumière zénithale trace l'axe transversal reliant l'entrée ouest, le jardin de sculptures, le foyer et l'entrée principale avec les accès à la salle.
Au-delà du jardin de sculptures, un jardin végétal aménagé en une série de plateaux descend vers la rue Marguerite-Bourgeois et l'esplanade inclinée. Le jouxtant, des gradins remontent vers la scène extérieure. Adossée à la cage de scène, elle bénéficie d'un lien direct avec celle-ci et ses espaces de support par l'ouverture de portes coulissantes et se veut son prolongement vers l'extérieur. Une marquise servant également de support d'éclairage la protège, permettant la tenue d'événements en tout temps.
Accès et stationnement
Le stationnement extérieur de 200 places, abrité sous la dalle inclinée recouverte d'une pelouse (30 cm) bénéficie d'une ventilation naturelle. Deux accès depuis la rue Marguerite-Bourgeois garantissent l'accessibilité au stationnement protégé en tout temps, surtout lors de grands rassemblements estivaux sur l'esplanade inclinée. En attendant la construction de celle-ci, un stationnement en surface de 204 places faisant face à la scène extérieure constitue un plateau pouvant accueillir de grands événements estivaux.
L'implantation et l'organisation fonctionnelle du projet facilitent les accès tant pour les visiteurs que les camions. Les premiers accèdent au théâtre depuis la ville par la place du théâtre et l'entrée principale et des stationnements riverains par la galerie transversale. L'avenue Sainte-Anne est animée par l'entrée des artistes et la présence du salon vert. La circulation et manoeuvre des camions empruntant les rues Hôtel-Dieu et Saint-Joseph ne perturberont aucunement la circulation véhiculaire du quartier. La localisation du débarcadère permet un accès direct depuis le quai de chargement tant à la scène et ses espaces de support qu'à celle extérieure. Un accès secondaire protégé pour des livraisons au foyer est prévu sous l'Arche Hôtel-Dieu via les portes du local du rangement du foyer.
Expression formelle
Les volumes principaux (théâtre, foyer et aile des services), ponctués de vides, d'opacités, de plans verticaux et horizontaux, sont enveloppés de métal blanc et greffés à un réseau de circulations publiques tracé par une lumière zénithale. La transparence est assurée par un vitrage clair à basse émissivité.
1% d'oeuvre d'art
Sur la façade principale, la surface opaque couronnant la grande baie vitrée du foyer se veut une cimaise à grande échelle qui pourra éventuellement accueillir le 1% voué à l'intégration d'oeuvre d'art. Nous proposons une structure légère soutenue par des câbles métalliques sur laquelle sont tendus des voiles diaphanes en spandex, animée le jour par le passage de la lumière naturelle et le soir par un jeu d'éclairage coloré et diffus.
(Tiré du texte du concurrent)
Le jury a apprécié la justesse du parti architectural choisi et la qualité de l'implantation sur le site. Il a également souligné la simplicité de la réponse volumétrique de l'ensemble du projet ainsi que l'économie de moyens en regard des objectifs de la programmation.
Au niveau de l'intégration urbaine, le jury a apprécié la générosité de la planification urbaine du projet et son potentiel de bonification dans le futur. Il a également souligné la justesse de son intégration dans le tissu urbain, son ouverture sur le centre-ville et sa participation à la vie urbaine.
Le jury a considéré la richesse, la polyvalence et la qualité des différents espaces intérieurs et extérieurs qui renforcent l'idée d'un équipement public, outil de développement culturel. Il a souligné la qualité de l'aménagement des espaces intérieurs et extérieurs, la limpidité de la distribution spatiale et la flexibilité des différentes utilisations possibles, autonomes et complémentaires. La justesse du projet par rapport au programme et aux besoins ainsi que la pertinence du parti constructif et le réalisme du projet quant à sa mise en oeuvre ont également été appréciés. Enfin, le jury a tenu à souligner la grande clarté, l'intelligibilité de l'organisation spatiale et la rigueur de la planification ainsi que la pertinence de la flexibilité et la souplesse fonctionnelle qu'offrent ses aménagements.
(Tiré du rapport du jury)
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