La prémisse de notre démarche se fonde sur l'indispensable recherche ontologique liée au thème de la bibliothèque. Cette recherche se fonde sur deux variables inséparables, l'une disciplinaire liée au projet, et l'autre sur l'essence du lieu, le programme.
Le caractère contemporain de la bibliothèque, associé à l'interactif, au stimulant, au libre-service et à l'expérience technologique (WEB 2.0), oriente l'approche projectuelle. La bibliothèque aujourd'hui en mutation, détermine le lieu comme expérience spatiale.
Au plan hiérarchisé des bibliothèques du XIX et XXe siècles, s'oppose l'espace neutre et indifférencié dans lequel les planchers sont conçus comme des « plateaux » libres et ouverts, avec un réseau de services et libres de colonnes. Ils peuvent recevoir une multitude d'usages. En ce sens, le programme n'est pas figé, mais peu se moduler dans le temps et dans l'espace.
La meilleure façon de remettre le livre en valeur est de le libérer de son étagère fixe. Le mobilier, étagères, comptoirs sont sur roulettes et seraient déplacés au gré des événements et des besoins changeants. Des étagères modulaires courbes sont agencées afin de former des sous-espaces, ou devenir à la fois rangement de livres et fauteuil. Les collections ne seraient plus nécessairement liées à un système de classification. La distinction entre les livres et les médias numériques n'est plus pertinente. Par exemple, des romans, références, films, bandes sonores et bandes dessinées peuvent être regroupés selon un thème particulier. La RFID (Radio Frequency Identification) autorise une liberté dans la classification, puisque système à puce agit comme un GPS à l'intérieur de la bibliothèque. Le butinage (browsing), les interactions et les rencontres sont favorisés.
Choix projectuels
Trois principes orientent le projet de la bibliothèque Saul-Bellow: le premier est celui de la forme simple, du volume existant englobé dans le nouveau; le deuxième consiste à offrir un « plateau encaissé dans le sol », comme un espace collectif unitaire de grande hauteur et lumineux; le troisième vise l'installation d'un volume reconnaissable, « suspendu » au-dessus du vide et offrant des vues qualifiées vers le paysage riverain; le Vieux-Lachine et ses berges.
Ces trois principes sont modelés par les exigences programmatiques et les conditions urbaines. La continuité des planchers et la localisation optimale des circulations verticales déterminent le projet. Le plancher du sous-sol existant est prolongé à l'avant, vers la rue St-Antoine, afin de devenir un entresol à la fois contenu latéralement et ouvert généreusement vers deux cours extérieures à l'est et à l'ouest. Chacune a son propre caractère et utilisation; l'une, minérale et localisée près de l'entrée, pour le café et l'autre, plus végétale, est à l'usage des jeunes au cœur du futur boisé. Ces terrasses sont contenues par des gradins de pierre avec des plantations de genévriers, empêchant leur accès depuis la rue.
(Tiré du texte du concurrent)
Le concept propose une très bonne intégration au bâtiment existant, dans une solution simple, en y localisant les fonctions publiques.
L'entrée du côté du stationnement est une bonne solution mais le niveau en contrebas peut présenter un problème hivernal.
Le concept dénote un réel souci de recherche dont pour le revêtement en verre sérigraphié.
La façade sur la 32e rue est bien équilibrée, avec son élément signalétique.
Le traitement architectural dans l'ensemble ressemble plus à un édifice commercial qu'à un bâtiment civique, auquel peut s'identifier la population de Lachine.
La géométrie volumétrique est dynamique et élégante et génère un atrium d'une belle qualité spatiale.
L'organisation intérieure soulève certaines problématiques de fonctionnement, dont la surveillance des zones de lecture, sur la façade sud.
Le traitement de la façade sud, proche du rez-de-chaussée, devient problématique en raison des gains solaires.
Le bâtiment existant est bien utilisé mais risque d'être sombre à l'étage, l'étant déjà sans l'agrandissement.
Le langage architectural n'a pas convaincu le jury et doit être repensé.
(Tiré du rapport du jury)
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