Les chemins multiples de la liberté
Une annexe aux proportions étrangement familières
Étant donné l'importance des exigences programmatiques et l'accès difficile et peu évident aux espaces principaux du temple Wesley, il nous est apparu nécessaire, dans l'esprit d'offrir une multitude de parcours déambulatoires dégageant un fort sentiment de liberté, de déplacer une partie du programme dans une nouvelle annexe située en dehors des espaces du temple. Cette stratégie, en plus de faciliter certains travaux ainsi que l'aménagement plus efficace de certains espaces, aura permis entre autre chose de désencombrer le temple Wesley et de nous assurer de conserver, voire même de restaurer, la spatialité originelle de l'ensemble. Seules quelques interventions limitées ont été réalisées afin, notamment, d'accentuer l'ouverture et la verticalité de l'espace et en vue d'instaurer un sentiment holistique.
En partie transparent et ayant des proportions étrangement familières, cette nouvelle annexe permet donc dans un premier temps d'offrir un visage ouvert et contemporain à L'Institut Canadien dont l'accès principal se fait maintenant de manière naturelle au bas de la pente de la Chaussée des Écossais et dans l'axe de la rue Saint Stanislas. Au delà du grand mur de soutènement percé pour l'occasion, une cour anglaise donne accès aux espaces d'accueil principaux. À noter également que la disposition du programme à l'intérieur de l'institution permet de maintenir un grand nombre d'accès. Tous ces accès convergent par ailleurs vers la grande ouverture dans le plancher et le chandelier mobile, lesquels constituent le coeur de l'ensemble en reliant le bistro, les deux expositions et les collections.
Cet ajout qui, dans son rapport dialectique au temple d'origine fait entrer l'institution de plein pied dans le 21e siècle à l'ère des livres numériques et des poèmes sur Twitter abrite, dans ses étages supérieurs les principaux espaces voués à la création. D'un point de vue symbolique, l'idée de placer les espaces de création en dehors du temple tout en maintenant un rapport étroit avec celui-ci nous est apparue appropriée. En offrant une certaine distanciation, des vues imprenables sur le fleuve et la vieille ville ainsi que des espaces lumineux, un sentiment plus grand de liberté en découle
(Tiré du texte du concurrents)
Le jury confirme, à l''unanimité, sa décision finale et désigne lauréat du concours :
Chevalier Morales / Luc Plamondon.
Cette prestation a rapidement capté l'attention du jury pour la clarté du concept et le caractère inattendu des stratégies qu'elle propose. Les concepteurs ont fait le pari audacieux de projeter en-dehors du bâtiment existant, dans un volume annexe ajouté, certains éléments du programme, dans le but de dégager le plus vaste espace possible au coeur de la Maison de la littérature. Les bénéfices d'une telle stratégie sont très bien exploités et ce, à plusieurs égards :
La Maison de la littérature devient un véritablement un lieu de rencontre, qui prend racine autour du bistro littéraire surmonté d'un espace dégagé, reprenant à la fois l'esprit de la vocation cultuelle du bâtiment d'origine et de la fonction théâtrale qui a suivi. Le bistro s'exprime ainsi comme un élément clé du projet, conformément aux intentions exprimées dans le programme. Sur ce point, la prestation est, de loin, la plus convaincante du lot. Aménagé en prolongation de l'espace urbain et en contact immédiat avec l'entrée, le bistro devient le lieu d'articulation des autres espaces publics.
Les accès et circulations des différents usagers sont habilement planifiés. La répartition des fonctions offre une grande flexibilité d'occupation et un fort potentiel d'adaptation pour les années à venir et ce, sans compromettre la majesté du volume principal ni l'intégrité du bâtiment existant. Ce dernier est peu touché par les travaux, grâce à l'annexe qui le décharge d'interventions lourdes.
L'annexe contribue à donner un visage contemporain à L'Institut Canadien, mettant en évidence la création littéraire et ses divers dispositifs. La complémentarité du petit volume ajouté (pensé comme une lanterne urbaine) et du vaste espace du temple (éclairé de l'intérieur par un luminaire très théâtral) pourrait produire un effet saisissant, tant en ce qui a trait aux perceptions immédiates qu'aux interprétations de cette manière d'intervenir sur le patrimoine bâti. Le projet déborde ainsi de ses besoins propres, pour engager un dialogue avec son milieu.
La scénographie, inspirante, s'inscrit en support à l'architecture, laquelle n'est pas dépendante des dispositifs scénographiques, mais en tire profit. Les rapports architecture / scénographie sont cohérents, ouverts et équilibrés, laissant présager plusieurs déploiements possibles. Le traitement neutre des surfaces intérieures offre la perspective d'une ambiance sereine et enveloppante, en contraste avec le caractère austère actuel. Les contenus seront mis en valeur dans cet « écrin blanc. »
Le projet rencontre bien les objectifs de coûts et les superficies qui figuraient au programme. En dépit de ces qualités et de plusieurs autres qui ont fortement milité en sa faveur, ce projet devra évoluer afin d'atténuer quelques faiblesses relevées par le jury, parmi lesquelles figurent l'inconvénient acoustique des aires communicantes, une certaine congestion des espaces à l'intérieur et autour de l'annexe ainsi que des détails aménagement intérieur à bonifier. Ces quelques problèmes peuvent être réglés sans remettre en question la vigueur et la grande clarté du concept proposé, unanimement applaudi par le jury.
(Tiré du rapport du jury)
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- Planche de présentation
- Planche de présentation
- Perspective
- Perspective
- Perspective
- Perspective
- Plan
- Plan
- Plan
- Coupe
- Coupe
- Détail de construction
- Photographie de maquette
- Photographie de maquette
- Photographie de maquette
- Photographie de maquette
- Schéma
- Schéma
- Schéma
- Schéma
- Diagramme conceptuel
- Croquis