Le projet Paysage 90zéro km/h s'articule autour de la notion de perception cinétique et propose l'aménagement d'un parc-paysage qui embrasse le site dans son ensemble et dans lequel paysage et architecture sont intimement liés. Le visiteur des jardins de Métis parcourt le plus souvent quelques centaines de kilomètres avant d'arriver à destination. Il voyage à grande vitesse en automobile dans un paysage régional de grande échelle. Isolé dans son habitacle, c'est principalement son regard qui est sollicité. À son arrivée, le visiteur ralentit, arrête son véhicule et entre lentement dans les jardins de Métis pour contempler un paysage de beaucoup plus petite échelle. Dans ce processus de décélération et de changement d'échelle, la perception du visiteur se modifie. D'essentiellement visuelle et panoramique, elle devient graduellement plurisensorielle et de plus en plus précise, détaillées et complète.
Zone 90 km/h écran panoramique
Un massif d'arbres existant très dense fait office de premier filtre pratiquement étanche entre la route et le site. Sur ce fond, rendu indéfini et flou par la vision périphérique du visiteur se déplaçant rapidement, une image se forme dans le paysage, se fige un instant pour se décomposer aussitôt. Cette image anamorphique qui se déploie dans le paysage agit à la manière d'un panneau routier annonçant les Jardins.
Zone 15 km/h écran de décélération
À partir de l'entrée, un nouveau parcours, inscrit sur le tracé de l'ancienne route nationale, accompagne le visiteur vers le stationnement. Les voies automobiles, qui actuellement camouflent le ruisseau près de l'entrée, sont relocalisées de manière à rendre au ruisseau, source des jardins historiques, le statut qui lui revient : celui d'élément conducteur du site. La zone triangulaire délimitée par le tracé du nouveau parcours et du chemin du Roi, reboisée à certains endroits et déboisée à d'autres de façon à former des bandes d'arbres qui graduellement s'espacent entre elles, forme un deuxième filtre d'accès au site plus perméable que le premier.
Zone 5 km/h écran d'interprétation
Le programme du pavillon d'accueil se déploie tout le long du site sur le tracé du chemin du Roi et devient écran d'interprétation. Le visiteur se déplace lentement le long de cet écran, sur une promenade de bois. Sa vision latérale capte les images fixes, réelles et virtuelles, qui ponctuent la paroi comme autant de fenêtres donnant sur les unités de jardins à visiter. Linéaire, le parcours bordé par l'écran d'interprétation mène vers l'Ouest à un belvédère qui donne sur la rivière Mitis. Posé au sol à la jonction du ruisseau et de l'écran, le pavillon regroupe les fonctions de services touristiques. Inséré dans un boisé existant, de grands arbres en percent les terrasses et renforcent l'imbrication du paysage et de l'architecture. Une fois l'entrée des jardins franchie, un sentier longeant l'écran d'interprétation agit comme axe unificateur assurant l'articulation et la relation entre le Jardin historique, le Jardin indigène et le Jardin événementiel. À l'embranchement de chacun des parcours en forme de boucles, une borne d'interprétation appropriée aux différentes unités de jardins peut être consultée. Le Jardin historique demeure intouché, alors que le chemin menant du nouveau pavillon à la Villa Reford est renforcé par un aménagement linéaire. Le Jardin événementiel, que renouvelle annuellement une série de jardins éphémères, s'installe à l'extrémité Est du site, et entre les deux, au centre, le Jardin indigène propose un dialogue avec l'environnement naturel.
(Tiré du texte du concurrent)
Cette proposition présente un projet ingénieux et persuasif qui porte un concept de paysage fort où la qualification de l'espace ne passe pas seulement par une forme mais aussi, et davantage, par le sens. Ce concept est le résultat d'une intervention disciplinée, restreinte en gestes formels, et qui ne s'attarde qu'à l'essentiel en considérant des éléments porteurs peu nombreux mais significatifs qui contribuent à structurer fortement le site.
Il s'agit d'un projet d'idées très sensible qui invente une notion de temps, notion qui mène vers un concept de paysage tout à fait pertinent. II en résulte un projet contemporain fort et un concept de parc-paysage d'une grande maturité qui propose un discours sur les temps de la contemplation, du paysage au jardin, et met l'emphase sur l'expérience kinesthésique du visiteur.
Le découpage des entités paysagères part d'une reconnaissance judicieuse de l'histoire du site et des caractéristiques du lieu tout en s'inscrivant dans l'histoire universelle de l'art des jardins. Cette compréhension du site s'illustre, entre autres, par le dégagement et la mise en valeur du ruisseau, véritable épine dorsale du jardin historique.
La faisabilité de certains dispositifs devra être validée dont le positionnement de l'entrée du site à l'extrémité Est ainsi que les solutions technologiques constituant l'écran d'interprétation. De plus l'aménagement du Conservatoire aurait avantage à proposer un parcours selon une approche plus organique.
En plus de présenter une solution intéressante pour l'aménagement du site du Festival, cette proposition démontre un profond travail d'identité des lieux. Elle a aussi l'audace de faire certains choix tout en étant un projet très respectueux qui préserve le joyau du site: les jardins historiques. A ce sujet, le concept proposé permet de construire une relation fine et d'établir une hiérarchie subtile entre la zone boisée adjacente à la route 132 (la première nature) et la zone des jardins historiques (la troisième nature).
(Tiré du rapport du jury)
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