Ce concurrent a présenté un projet qui, au premier abord, a accaparé l'attention du jury. Son exubérance, son dynamisme, sa plastique, révèlent une personnalité forte, capable de réaliser une oeuvre pleine de caractère et d'originalité, mais d'un individualisme peu enclin à s'intégrer dans les cadres d'un milieu où d'autres personnalités peuvent encore s'exprimer. « Il serait impossible à d'autres édifices de vivre en paix et en harmonie dans son entourage ».
Avec plus de disciple, c'est-à-dire l'acceptation de la société et la compréhension du cadre urbain, tel que le programme a tenté de le décrire, il semble que ce concurrent aurait pu être primé.
L'architecture est séduisante. « C'est un parti individualiste, dramatique et capricieux, mais rempli d'invention plastique... » Cette architecture veut être indigène, elle est exotique.
« Cette qualité de formalisme extrême appartient à une autre époque ». L'organisation générale du plan, peu explicite, rend impossible l'appréciation et l'efficacité du fonctionnement. La Salle de Conseil, très généreuse et bien exprimée prend tout l'intérêt : le symbole remplace le sujet. Malgré tout, l'Hôtel de Ville occupe presqu'entièrement le site proposé pour tout le centre civique, et nous constatons l'insuffisance des autres aménagements prévus, bien qu'une certaine liberté soit accordée dans leur interprétation, et surtout l'impossibilité de leur réalisation par d'autres architectes.
L'échelle et le caractère de la Cité ont, il nous semble, été mal compris. On peut concevoir cet Hôtel de Ville entouré de bungalows cossus, dans une petite municipalité très à l'aise, ou encore : « un country club, dans sa splendeur isolée... »
La présentation magnifique, manque de simplicité, sinon de véracité. On en retient l'impression d'un grand écart entre la réalisation et les dessins : des compromis pour s'astreindre au budget, certains éléments qui contribuent au caractère mais qui seraient forcément sacrifiés.
Le concours demandait des esquisses suffisantes pour exprimer une pensée, mais ici les dessins sont assez poussés et par suite déterminants ; malheureusement, trop dans le domaine de la fiction.
(Tiré du rapport du jury)
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