En bordure de l'autoroute des Laurentides persiste une friche dense et appréciée des Lavallois offrant une retraite unique dans un environnement en constante urbanisation. C'est en s'inspirant des caractéristiques naturelles de ce boisé et en toute reconnaissance de sa valeur humaine et environnementale que s'articule le projet de complexe aquatique proposé par notre équipe. Plus précisément, le projet place au coeur de sa conception la conservation de la forêt existante et l'ajout d'espaces végétalisés où la perméabilité visuelle et physique donnent lieu à des espaces imprégnés de nature.
Partagé entre nature et ville, un paysage inventé se forme au contact des éléments paysagers et urbains qui définissent le site. Émergeant de la forêt, une série de talus tissent les contours d'une topographie nouvelle où l'eau s'accumule pour former différents bassins. Flottant au-dessus de ceux-ci, une enveloppe diaphane marque la frontière symbolique d'un espace intérieur. Deux géométries, donc, traduisent l'expression de phénomènes naturels distincts et complémentaires. La première, sculptée d'angles divers, nous ramène à la construction d'une topographie solide et minérale ; la deuxième, composée de courbes sinueuses, évoque la nature cyclique et changeante de l'eau et transcende les échelles dans un jeu subtil de représentations cellulaires et cosmiques.
À travers cette architecture, deux éléments d'importance viennent structurer l'expérience de l'usager. Dans un premier temps, le bassin récréatif, situé du côté de l'avenue Terry-Fox, sert de pivot entre l'espace public de l'entrée et celui des bassins olympiques. L'aménagement de ce bassin, inspiré par le mouvement de l'eau et dans l'eau, propose un espace où gravité et apesanteur se confondent. Ouvert et lumineux, cet espace à caractère familial offre un environnement stimulant pour le développement d'un imaginaire ludique universel et renouvelable. Depuis le parvis extérieur se poursuivant dans le hall, l'usager est donc appelé à graviter autour du bassin récréatif pour atteindre les différents espaces. Au rez-de-chaussée, une circulation publique généreuse en symétrie avec le parvis extérieur permet d'accéder aux vestiaires puis aux bassins olympiques. Un escalier curviligne, suspendu entre les bassins, donne quant à lui l'accès aux espaces publics situés à l'étage : gradins, aire de repas, salle multifonctionnelle, terrasse, etc. De par sa position et son architecture unique, le bassin récréatif facilite l'orientation de l'usager au sein du projet.
Dans un deuxième temps, la tour de plongeon située au second foyer de l'ellipse ancre le bâtiment du côté de l'autoroute des Laurentides tout en laissant transparaître sa fonction de complexe aquatique. Le projet reconnaît la présence déterminante et structurante de l'autoroute 15 et y répond d'un geste fort, à l'échelle du contexte. La forme ovale, perceptible depuis cette artère, agit à titre d'élément signalétique pour les nombreux automobilistes y circulant. En ce sens, le projet offre une image distinctive dans le paysage urbain lavallois, marqué de nombreuses institutions aux identités variées.
(Tiré du texte du concurrent)
Le jury remarque la qualité de la volumétrie, de la structure de bois de la grande salle des bassins et son effet visuel mais se questionne sur son ampleur en termes d'efforts. Il constate que l'aménagement des talus est un beau geste qui crée des espaces intéressants mais il empiète sur le boisé et la zone humide; cette section n'est malheureusement pas accessible pour le public général.L'entrée propose une expérience architecturale et une vue intéressante sur le bassin récréatif mais exige un détour de la circulation qui éloigne des vestiaires et rend le parcours confus, sans intérêt sur le côté du Cosmodôme. Ce concept est plus axé sur l'expérience de «Voir» mais non sur celle de la participation. Au plan aquatique, le jury craint l'effet du plafond ondulant sur la perception spatiale des plongeurs et questionne l'efficacité du mode de contrôle de l'ensoleillement de la paroi vitrée orientée ouest ,dans le secteur des plongeons. Au plan de l'énergie renouvelable, les crédits LEED ne sont pas réellement intégrés dans la conception globale du projet. Au plan environnemental, les talus menacent l'écosystème du boisé et ce, même si on utilise la terre d'excavation, une bonne stratégie en soi. Le texte est peu explicatif des gestes proposés.
Le jury apprécie grandement le parti formel du flottement du volume oblong opalescent sur une base orthogonale opaque et simple. Le traitement volumétrique et architectural, vu de l'autoroute, est très intéressant et mystérieux. Mais l'objet qui flotte n'est pas une réponse globale au programme. Dans ce concept, il y a plusieurs éléments forts qui se bousculent, les talus, la forme oblongue, le bassin récréatif, le hall et sa rampe et l'ondulation de la toiture complexifiant la structure. Les efforts ne semblent pas amener à une simplicité conceptuelle ou structurale et surchargent le concept.
Le jury n'a pas été convaincu de la pertinence de ce concept en regard des objectifs de la Ville et les réponses aux questions n'ont pas semblé concluantes sur les enjeux de fonctionnement, d'accès, de circulation, d'accessibilité universelle, d'acoustique, d'ensoleillement. La création des talus est plus un geste formel qu'une réponse à un besoin; pourquoi renaturaliser ce qui l'était, pourquoi cet effort alors que ces espaces sont réservés à des clubs, à une minorité. Le concept ne démontre pas une sensibilité à la famille, ni à la cohabitation avec le Cosmodôme. Le choix structural avec des poutres de 3 mètres représente une dépense d'énergie questionnable.
(Tiré du rapport du jury)
19 numérisés / 19 accessibles
- Planche de présentation
- Planche de présentation
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- Perspective
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- Plan d'implantation
- Plan
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- Plan
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- Coupe
- Élévation
- Élévation
- Axonométrie
- Détail de construction
- image concept