UN PARCOURS SPIRITUEL MARQUÉ PAR DIVERSES INTENSITÉS DE LUMIÈRE
Le concept architectural met en scène le parcours spirituel dont l'itinéraire débute à partir du chemin Queen Mary jusqu'au sommet du dôme. Les effets de lumière qui modulent la perception du temps et de l'espace guident le visiteur à travers la promenade se voulant contemplative.
Prenant naissance à l'axe sacré extérieur, l'invitation à emprunter l'allée se présente sous la forme d'un marqueur de lumière composé d'un imposant socle de laiton encastré dans le sol. Cet élément repère interagit directement avec le visiteur car il réfléchit la lumière de jour comme de nuit. Une fois à l'intérieur de l'Oratoire, 3 autres marqueurs lumineux accompagnent la montée du visiteur vers l'ascension au lanternon : le premier, à l'accueil du Musée; le second, à l'oculus; le troisième, à l'observatoire.
Fil conducteur du parcours, la lumière accompagne le pèlerin du premier au dernier marqueur. Présente dès l'entrée au Musée, puis à l'arrivée au niveau tambour, elle est mise en valeur naturellement par les vitraux. Elle trace ensuite le chemin de la montée, soit par l'ascenseur ou par l'escalier de la coupole. La rampe porte également un éclairage au sol qui balaie la surface tout en guidant vers le haut. Des capteurs intégrés permettent de moduler l'éclairage selon les déplacements. Ceci crée une interactivité engageante et symbolise la réunion, considérant l'activation d'une lumière plus intense avec la concentration d'un plus grand nombre de visiteurs en un endroit. Arrivé à l'oculus, le troisième marqueur s'y trouve et invite à s'engager dans l'escalier illuminé vers le lanternon.
Tout, dans la ponctuation des éléments architecturaux et d'éclairage, concoure à créer une expérience sensorielle qui prédispose le visiteur au pèlerinage. En effet, l'équipe a privilégié la conception d'un espace d'une grande sobriété, comme écrin au parcours spirituel, se distanciant ainsi de l'expérience plus commune de la tour d'observation. Ainsi, le visiteur a une lecture épurée de son environnement, accentuant l'effet d'apaisement et de recueillement. De par leurs qualités spatiales, les espaces dénudés et bruts créent une relation intime avec le pèlerin. La monumentalité contribue à rehausser le caractère spirituel et sacré du parcours, et plonge le visiteur dans un état de condition émotionnelle propice à la réflexion.
À l'arrivée au niveau 159, le visiteur est conduit naturellement vers un passage obligé combinant l'accueil, la billetterie et le vestiaire. Le nouvel espace est totalement décloisonné et accueille abondamment la lumière naturelle. Les circulations sont fluides aux pourtours du Musée exposant les oeuvres de la collection permanente. La pièce maîtresse, exposant les pièces nécessitant un environnement contrôlé, occupe le centre de l'espace. En cohérence avec les marqueurs du parcours, son traitement est de verre bronze d'où une lumière glorifiante émerge. À l'intérieur, on y circule comme dans un endroit de découverte et de calme.
À la sortie de l'écrin muséal, le visiteur poursuit son chemin et emprunte l'ascenseur ou l'escalier le menant au niveau du tambour. La transition du Musée vers l'expérience spirituelle débute par cette montée. L'ascenseur est transformé pour créer un sas feutré, avec contrôle de la lumière et du son. L'objectif étant de préparer le visiteur à une nouvelle étape du parcours.
À l'arrivée au niveau Tambour, l'espace qui se dévoile est baigné de lumière naturelle et engage le dialogue avec l'extérieur et l'intérieur de la Basilique. En même temps, ce lieu est refermé sur lui, créant un environnement protégé qui ne révèle pas immédiatement l'espace entre-dômes. Une tulle tendue sur la structure formant le toit incliné de la mezzanine laisse filtrer légèrement la lumière, contribuant ainsi à la création de deux endroits différents mais interreliés. Les éclairages blancs créent un endroit pur, théâtral et à l'état brut, exposant la structure de béton et mettant en valeur les vitraux.
Déambuler autour de la coupole devient une étape additionnelle avant d'engager la montée.
Le parcours se poursuit alors en découvrant l'entre-dômes, un lieu nouveau et spectaculaire, mis en valeur par un traitement valorisant l'uniformité de matériaux et de couleurs, permettant ainsi de mettre en valeur le chemin tracé par la lumière vers le sommet. Le blanc est la couleur prédominante, à l'exception du dôme extérieur qui demeure à l'état brut. Les montées verticales, du tambour à l'oculus, puis de l'oculus au lanternon, sont de matériau réfléchissant, disparaissant dans l'espace en révélant les multiples facettes de la structure. La coupole et sa rampe qui l'entoure, symbolisent le chemin de la réflexion, source de prière et de ressourcement. Cette rampe en gypse d'une blancheur éclatante se distingue à peine de la coupole, dont le traitement de blanc nacré reflète la richesse de son volume.
Une dernière étape à faire pour se rendre au lanternon, les escaliers en ciseaux existants sont encloisonnés d'un matériau réfléchissant, une ouverture continue et verticale dans chacune des parois laisse entrevoir l'entre-dômes depuis notre ascension. Cette même ouverture est lumineuse et attirante quand elle est perçue de loin et de l'extérieur de la tour. Tout en haut de cet escalier, avant l'entrée du lanternon, une plateforme agrandie accueille le visiteur pour un moment de répit et de silence, avec une vue unique de l'entre-dômes. Un dernier escalier mène le visiteur vers le lanternon, tournant autour d'un faisceau lumineux, le visiteur arrive au-dessus du dôme de l'Oratoire Saint-Joseph, le panorama de Montréal se présente à lui.
LA TRAME NARRATIVE - LE VOYAGE EN SOI
Cette quête de la lumière soutient la traversée appuyée par des effets visuels et sonores de faible intensité. Une projection sur 360 degrés et 20 mètres de hauteur permet de créer un narratif pouvant prendre son sens dans la liturgie ou dans la quête du recueillement et de voyage en soi de façon plus générale. Les équipements visuels sont totalement intégrés et invisibles pour le visiteur, laissant place à l'histoire.
3 MOMENTS
- L'OCULUS (Le désert - Le voyage, la prise de conscience de l'ampleur du dôme) À ce point, une intensité lumineuse moyenne, des teintes de couleur chaude, dorée, de soleil. Une fumée blanche au niveau de l'oculus vient accentuer le faisceau de lumière provenant du lanternon et traversant l'oculus vers la Basilique.
- LA VUE D'ENSEMBLE (Le ciel - L'accumulation des 10 000 bougies, prières) Une Intensité lumineuse forte, de teinte blanche. Des effets visuels faisant apparaître 10 000 bougies, le regroupement de l'entièreté des prières. Le dôme est entièrement éclairé, de bas en haut, et amène le pèlerin à sentir qu'il fait partie intégrante de l'espace.
- LA RAMPE (Jeu d'horizon avec l'eau - Le chemin de réflexion, faire silence) Une ambiance permettant l'introspection, une faible intensité lumineuse, des teintes tirant sur le violet, en référence aux couleurs sacrées. Les bandes de lumière dans le garde-corps réagissent au passage des gens, créant une intensité lumineuse plus forte où le personnage se situe.
(Texte du concurrent)
Commentaires initiaux
Le concept repose sur la notion de lumière, un sentier de lumière qui interpelle les visiteurs dès l'entrée sur rue et les conduit jusqu'au lanternon. L'espace de l'entre-dôme est traité dans un jeu de lumière et de réflexion laissant tantôt paraître la rampe et disparaître l'escalier du lanternon; le concept mise sur les projections murales qui se déploient sur le dôme par séquences horizontales. Ce scénario procure différentes expériences, des surprises, dans le circuit de visite. Le niveau muséal propose une bonne approche muséale, une organisation des aires et des réserves adéquate et porteuse, qui démontre une bonne connaissance de ce type d'aménagement.
Le jury déplore que la présentation aie négligée de mettre en valeur les bonnes idées de cette proposition; le musée, la fermeture visuelle du tambour, la succession de différentes ambiances. Le jury a retenu l'aspect futuriste du traitement et de la volumétrie, jugée hors contexte et n'a pas été convaincu par la colonne de lumière. La vision semble s'être perdue dans un traitement contre-productif. Le jury ne reconnaît pas le texte conceptuel déposé à l'étape 1 du concours. La proposition mécanique misant sur de multiples petits systèmes inquiète en regard du défi d'intégration qu'il pose.
Commentaires journée du 15 mai
Concept basé sur un fil conducteur peu convainquant au plan patrimonial, débouchant sur une proposition déséquilibrée entre le traitement futuriste de l'entre-dôme et celui sensible et modeste du musée. Tout le concept de l'entre-dôme repose sur un contrôle de la lumière hors mandat. La force de la proposition repose sur le niveau muséal, efficace, et créant une circulation claire et contrôlable. Le type d'aménagement du musée ne correspond pas aux collections de l'Oratoire.
(Tiré du rapport du jury)
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- Planche de présentation
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- Perspective
- Perspective
- Perspective
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- Plan
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- Coupe
- Coupe
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- Axonométrie
- Détail de construction
- Détail de construction
- Diagramme
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