Entre deux cours
La présente proposition constitue le développement naturel du potentiel architectural et paysagé enchâssé dans l'esquisse déposée à l'étape précédente. Tout en retenant les caractéristiques principales du projet initialement proposé, nous avons, pour cette deuxième étape, concentré nos efforts à en préciser certains aspects. Ces efforts ont été tournés notamment vers le développement des aménagements du site ainsi que vers un travail méticuleux de mise en place d'espaces extérieurs couverts et rattachés à l'école. Nous avons également travaillé à développer la planification générale, à structurer les communautés d'apprentissage, à mettre en place des classes équitablement ramifiées ainsi qu'à intégrer les systèmes d'ingénierie.
Mise en forme et matières
Composé comme un ensemble de prismes triangulaires légèrement déformés rappelant au loin le massif montagneux des Monts-Valin, le volume total de l'école est fragmenté en volumes plus petits et à échelle plus humaine. Rappelant aussi le caractère résidentiel du contexte environnant, deux des trois prismes triangulaires sont également percés de cours intérieures et de terrasses, lesquelles permettent d'aller chercher plus de lumière naturelle tout en réduisant une fois de plus l'échelle globale du projet et en favorisant son intégration au parc et au contexte bâti environnant. À cet ensemble s'ajoutent une série de marquises ainsi qu'un grand préau. Tous ces espaces extérieurs variés en échelle et en qualité de lumière, permettent le prolongement des activités d'enseignement vers l'extérieur.
Recouverts d'aluminium blanc en toiture et à l'étage et de revêtement de pin blanchi au rez-de-chaussée, la matérialité de l'ensemble rappelle les toitures de tôle et le bard-age blanc de plusieurs constructions résidentielles environnantes à l'échelle de la ville et de la région. Plongée dans la neige à l'hiver, la présence de l'école se fera relativement discrète tout en laissant transparaître un intérieur riche et chaleureux qu'amènerons le bois, l'abondance de lumière naturelle et même la lumière artificielle travaillée en conséquence notamment par la mise en place d'un réseau de lampes suspendues. En automne et en été, l'immeuble sera mis en valeur par le travail sur le paysage pour lequel il constituera un véritable canevas, réceptacle d'ombres diverses selon les saisons et l'heure du jour. L'idée d'atténuer la matérialité de l'ensemble, outre son attachement à un contexte matériel régional, est également de laisser place au paysage et aux espaces intérieurs de l'école qui s'y projettent.
La classe: un réseau
La classe est ici pensée non pas comme une entité autonome et repliée sur elle-même, mais bien comme un véritable réseau d'espaces liés et modulables. Chaque classe est d'abord conçue en «L» générant ainsi une sous-zone favorisant la tenue de diverses activités en parallèle ainsi que le déploiement de l'approche Nurture. Chaque classe possède une antichambre vaste et habitée par du mobilier intégré intimiste : table, lampes, surfaces d'affichage, bibliothèques et cloisons amovibles forment un ensemble voué au calme et à la concentration. Chaque classe offre une paroi vitrée sur cette antichambre afin de la situer dans le prolongement direct de la classe et de lui transmettre de la lumière naturelle. Chaque classe s'ouvre sur sa voisine par l'entremise de panneaux amovibles permettant de lier entre elles plus d'une classe et de renforcer les relations de la communauté d'apprentissage. Chaque classe donne sur un espace de collaboration et d'alimentation, lui-même informe, flexible et habité par une variété de mobilier mobile. Chaque classe s'ouvre sur un extérieur protégé afin de pouvoir y prolonger une activité développée à l'intérieur. Chaque classe est, en définitive, intimement liée à un ensemble d'espaces qui ouvrent pour elle un champ de possibilités sur le plan pédagogique et qui offre également une richesse et une diversité d'expériences spatiales.
La cour et paysage: de la ville à la forêt
Les aménagements extérieurs ont été travaillés sur deux fronts: côté ville et côté forêt. Côté ville, on y retrouve une séquence d'aménagements mutualisés incluant le réaménagement de l'aire de jeux en deux terrasses et l'ajout d'une glissade dans le talus, l'aménagement de la zone potagère dans l'axe du préau du gymnase et la mise en valeur du terrain de soccer en pelouse. Les stationnements sont prévus dans l'emprise de la rue Henri-Bouras-sa afin d'exclure des aménagements de l'école toute surface imperméable dédiée à la voiture. La composition des aménagements suit les grands volumes de l'école et offre des accès faciles aux portes et à la grande cour côté forêt. La zone potagère en bacs sur pieds et son comptoir cuisine sous le préau offrent un espace d'éducation et de rassemblement pour la communauté élargie. Des platebandes de bleuets, et autres plantes indigènes assurent une couleur locale. Le long de la rue Boily, un trottoir élargi permet une plantation d'arbres de rue, le déploiement de supports à vélos alors qu'une contre-saillie permet le stationnement des autobus scolaires.
La cour côté forêt est située entre l'école et le fond boisé du parc Saint-Joachim. Elle est facilement accessible depuis les débarcadères des rues Boily et Henri-Bouras-sa. Une première zone dédiée aux plus petits est à l'écart des aménagements principaux des plus grands. On y retrouve un jardin de couleur, un cabanon et quelques structures qui animent l'espace. La cour des grands se déploie dans un paysage dominé par les arbres existants - tous conservés - et par un aménagement moins rigide découpé par des surfaces en poussière de pierre et des zones ga-zonnées et végétalisées. Un jardin de pluie récupère les eaux d'une partie des toitures. Un parcours de rondins traverse un parterre en pré fleuri. Des interventions tridimensionnelles offrent des lieux d'appropriation et de jeux : la butte de gazon et la pyramide de bois de forme ovoïde encadrent une des allées et rappellent le vallonnement du paysage local. Au fond de la cour, un portique de bois se dresse comme une invitation à la découverte de la forêt.
Usage du bois: parement extérieur, lambris, mobilier et structure hybride innovante
L'usage du bois comme matière durable, expressive et identitaire constitue ici une prémisse conceptuelle de base. Non seulement nous proposons de l'utiliser en parement extérieur au premier niveau, mais nous proposons également de l'utiliser en lambris, en mobilier intégré et en structure apparente. Composée d'arches de bois de dimensions variables et contreventées par une série de pièces installées en diagonale, la structure offre à l'école sa texture intérieure primaire. À la fois rythmée comme une coque de bateau renversée, elle offre néanmoins des effets étonnants par l'intégration de diagonales et par la déformation des toitures. Quelques colonnes d'acier blanches et légères sont placées à des endroits stratégiques afin d'alléger globalement la charpente et d'en assurer la viabilité économique.
Supportant des dalles de béton coulées dans un pontage en acier faisant office de plancher pour l'étage, la structure de bois offre par conséquent les qualités acoustiques attendues. Bien que laissant entrevoir les arches aussi au rez-de-chaussée, c'est le plafond qui reçoit la quasi-totalité de la distribution électrique et mécanique laissant l'étage pratiquement libre de contraintes et permettant du même coup de bénéficier de la pleine ampleur des pentes de toiture du côté intérieur. Cette manière de penser la structure et plus spécifiquement celle du plancher du rez-de-chaussée demeure tout à fait innovante et fera le cas échéant l'objet d'un suivi attentif en recherche de la part du milieu universitaire.
(Tiré du texte du concurrent)
ÉTAPE 1 :
Cette proposition démontre une sensibilité dans l'expression urbaine et l'image qu'elle dégage, cette impression d'être à la maison. La maîtrise de la volumétrie, du coeur intérieur et des patios qui dynamisent l'ensemble sont remarqués comme des éléments forts par le jury. La proposition offre plusieurs espaces donnant place à l'enseignement à l'extérieur.
Ce concept propose une belle sensibilité spatiale à l'échelle humaine. Il est probable, et souhaité que le projet sache exprimer des variations dans ses qualités perceptuelles face au climat - notamment par la matérialité extérieure.
Le jury apprécie le potentiel de la représentation conceptuelle du plan organisée autour d'un espace central.
Le jury apprécie le noyau de rassemblement, le pôle collaboratif dans l'espace manger, le gymnase qui s'ouvre vers la cour. Le circuit de course intérieur est intéressant.
Cette proposition démontre un beau potentiel.
Recommandations:
Implantation:
+ Les massifs d'arbres existants devraient être valorisés et être conservés au maximum dans l'implantation et l'organisation des volumes du projet.
+ La proposition est poétique au niveau de la matérialité, mais les interfaces avec le site ne sont pas résolues.
+ Au sujet des accès et entrées, le débarcadère est à revoir. Des questions de sécurité des piétons sont soulevées. Les relations entre véhicules et piétons doivent être mieux pensées afin de protéger et sécuriser le piéton. Autobus, piétons, entrées des élèves, comment cela sera-t-il hiérarchisé?
+ Le concurrent devrait favoriser et démontrer que l'apprentissage à l'extérieur dans les cours sera possible. Susciter le contact intérieur et extérieur par rapport aux classes en extension dans la cour (depuis la classe vers l'extérieur et inversement).
+ La fenestration est à revoir pour une recherche d'une meilleure adéquation entre les plans et les élévations.
+ De plus, le jury demande de préciser le rapport au sol (le bois, la pente, le béton).
Aménagement:
+ La hiérarchisation des espaces intérieurs et extérieurs devrait être développée.
+ La séquence des espaces est généralement bien comprise. Cependant, la séquence de circulation de l'accueil (avec l'administration à proximité) vers le vestiaire puis la classe est aussi questionnée et demande un approfondissement. De plus, les classes et les cycles sont inégaux dans leurs traitements, en défavorisant certains. Toutes les classes devraient avoir les mêmes qualités architecturales. De plus, le positionnement des regroupements des classes par cycle devra être revu en fonction du programme. Les enseignants et les élèves souhaiteront avoir une équité.
+ Communautés d'apprentissage semblent bien organisées, mais elles sont peut-être trop isolées, certains membres du jury se demandent si elles ne sont pas trop difficiles à repérer dans l'espace.
+ Le local socioaffectif est difficile à repérer, placé à regret comme un lieu orphelin, il devrait faire l'objet d'une attention supplémentaire.
+ Le nombre d'espaces d'apprentissage devrait être revalidé.
+ À noter, la motricité globale ne peut être travaillée dans la piste de course.
ÉTAPE 2 :
Dans l'ensemble, le jury affectionne la sensibilité du projet paysage. Son parti évoque une poésie des saisons qui s'articule bien avec les activités pédagogiques. Le jury apprécie aussi l'intégration du volet sportif qui se matérialise par la piste de course et permet de structurer le projet, mais rend cependant le fonctionnement de l'école plus complexe. La flexibilité des classes contribue aussi à la richesse du projet, notamment pour les classes du premier cycle.
De plus, le jury apprécie les éléments suivants :
+ L'espace de rassemblement en lien avec les cours intérieures qui apportent beaucoup de lumière naturelle.
+ La flexibilité d'usage que permettent les classes en L.
+ Le fragment de l'antichambre du premier cycle.
+ L'esthétique du projet, autant intérieure qu'extérieure, qui apparaît apaisante.
+ L'absence de corridor dans le projet.
Cependant, le jury exprime des réserves quant à ce qui suit :
+ La complexité de l'organisation spatiale du projet.
+ L'incompréhension de la vocation du lieu d'apaisement dans sa cohabitation avec les classes.
+ Le parcours des élèves, qui provoquera en particulier un conflit dans la gestion des zones sèches et mouillées pour tous les cycles.
+ La mise en tension de lieux aux vocations distinctes, soit les lieux de concentration qui cohabitent avec les lieux de collaboration.
+ La collaboration des 2e et 3e cycles est divisée, ce qui ne favorise pas le travail par cycle.
+ L'éloignement du gymnase de la partie communautaire.
+ L'implantation du projet qui sépare la cour en deux sections et qui rend la surveillance difficile durant la récréation.
+ L'espace Nurture qui, même s'il devait être près du coeur du projet, se trouve trop au coeur de l'action par rapport à sa fonction première de refuge à l'écart du tumulte des activités de l'école.
(Tiré du rapport du jury)
31 numérisés / 31 accessibles
- Planche de présentation
- Planche de présentation
- Planche de présentation
- Planche de présentation
- Extrait de planche
- Planche de présentation
- Extrait de planche
- Planche de présentation
- Extrait de planche
- Perspective
- Extrait de planche
- Perspective
- Photographie de maquette
- Perspective
- Photographie de maquette
- Perspective
- Photographie de maquette
- Plan d'implantation
- Photographie de maquette
- Plan
- Plan
- Coupe
- Élévation
- Élévation
- Schéma
- Schéma
- Schéma
- Schéma
- Schéma
- Diagramme
- Diagramme