Entre les forêts
Centrée autour d'une cour intérieure, l'école de Shefford se niche entre trois paysages successifs. Au nord, une pinède aux troncs élancés et à l'éternel feuillage se distingue par son caractère très organisé. Au sud, une chênaie parsemée d'érables teinte le site de nouvelles couleurs selon le cycle des saisons. Au sein même du bâtiment, une famille de bouleaux blancs accueille chaleureusement l'usager tout en marquant le point focal du projet.
Trait d'union entre les forêts, le bâtiment dessine une boucle tout en ondulations. Son mouvement suit le rythme des montagnes environnantes, engageant un dialogue actif entre l'architecture et son environnement. Observé depuis l'extérieur, il tend à adoucir l'implantation des constructions, qui semblent émerger de terre. Pratiqué depuis l'intérieur, il dégage différentes prises sur le panorama, dont un gigantesque cadrage sur le mont Shefford.
La retombée de l'angle sud-est constitue un point d'arrivée privilégié pour les élèves se rendant directement vers leur cycle. La grande courbe dessinée par les constructions encadre les allées et venues à travers la cour de récréation, pour assoir véritablement le passage entre le quotidien et la vie scolaire. A l'opposé, l'angle nord-ouest se soulève pour créer un espace extérieur couvert en contact direct avec la cour et la forêt de pins. Adjacent au cycle maternel, il s'enrichit d'une aire de jeu destinée aux plus petits.
Outre la charge symbolique et visuelle, l'inclinaison des toitures joue également un rôle important dans la programmation des espaces. Ses pentes douces en font une surface praticable en tout temps, offrant un potentiel supplémentaire à l'organisation d'activités extérieures. Pique-niques et bronzettes durant l'été, glissades et boules de neige durant l'hiver, les enfants ne manqueront pas d'imagination pour en démultiplier les usages.
Coeur vibrant de l'école, la cour concentre l'ensemble des flux et des activités. On l'observe depuis les espaces intérieurs, on la traverse pour rallier l'une et l'autre forêts, on l'occupe pour travailler au potager, pratiquer une activité pédagogique ou simplement jouer. Les unités programmatiques gravitent tout autour selon le schéma bouclé général, et chacun des quatre cycles scolaires s'y connecte via des accès spécifiques munis de vestiaires. L'enfant est invité à rejoindre sa classe par lui-même, et voit ainsi son autonomie stimulée.
Au sein de l'édifice et accessibles depuis l'entrée principale, un ensemble de programmes partagés tels que la salle à diner ou les ateliers d'art et de musique est mis à la disposition de tous au gré du calendrier scolaire. Le jardin planté constitue quant à lui une extension des programmes dédiés à l'alimentation et s'implante idéalement vers le sud, au plus près de la section maternelle dont il ne manquera pas d'enrichir les processus d'apprentissage.
Du dehors au dedans, une série d'escaliers et de rampes adaptées à toutes les mobilités jalonnent les espaces afin d'assurer la fluidité des déplacements. Tantôt extraverti, tantôt introverti, le parcours alterne entre des projections vers le paysage et des contacts serrés avec les espaces collectifs, eux-mêmes disséminés de toutes parts. Au sein du 3ème cycle par exemple, une rampe relie les salles de classe en zigzaguant entre les espaces de collaboration et la bibliothèque éclatée, dont elle prolonge naturellement les surfaces affectées.
Des dimensions généreuses, un éclairage naturel et des relations étroites entre les différents espaces font qu'aucun ne s'affecte uniquement à la circulation. Le moindre m2 habitable et son usage ouvert au possible, les surfaces se combinent pour prendre des formes et des grandeurs variées, enrichissant continuellement l'expérience spatiale de l'enfant.
Une classe extérieure s'ajoutent au sein de chacune des trois forêts, pour proposer une variété d'activités adaptées à leur contexte. La pinède regroupe ainsi une série de sentiers patinables durant la saison des neiges et prolongés jusqu'à l'esplanade marquant l'entrée officielle, qui deviendra alors une grande patinoire. L'extension de cette esplanade jusqu'au futur centre communautaire matérialise le lien entre l'école et les villageois. A ses côtés, le gymnase crée une zone tampon face à la future rue passante, tout en invitant le passant à se joindre à l'animation des lieux.
Le réemploi des arbres coupés sur le terrain pour la fabrication de structures portantes en bois massif ou de filtres solaires ajourés, ainsi que l'aménagement de dispositifs simples et modulables tels qu'une ventilation naturelle participera au caractère durable du projet. Souple dans ses usages et pragmatique dans ses modes de réalisation, l'école de Shefford ouvre grands les bras à sa communauté !
(Texte du concurrent)
6 numérisés / 6 accessibles
- Planche de présentation
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- Photographie de maquette
- Photographie de maquette
- Photographie de maquette
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