ÉCOLE LA PINIÈRE
L'école se situe entre la nature et la communauté. Elle est localisée en périphérie de Granby et à distance similaire entre le Parc national de la Yamaska et le mont Bromont. Le campus tourné vers le mont Shefford est à la fois ouvert et délimité, donnant l'image familière d'un complexe agricole, offrant un côté formel vers le futur centre communautaire, ainsi que des gestes de plus en plus informels vers la forêt.
L'environnement présente une gradation des paysages, des plus naturels vers les plus travaillés par les humains: la montagne, la forêt boréale et ses sentiers, la zone humide élargie par la construction d'une nouvelle rue, la plantation et coupe sélective de la pinière, et les diverses formes de terrains de récréation et de cultivation. Le projet priorise les opportunités d'exploration de ces différents décors - existants et fabriqués - dans un esprit d'apprentissage scientifique, esthétique et sportif.
Le site est divisé en 4 axes puis est recoupé par des sentiers. Ces axes sont : l'enseignement, le sport, le commun et l'agriculture. Le positionnement du centre communautaire était critique pour l'élaboration de l'ensemble. Les pavillons sont alors orientés et répartis selon cette division pour maximiser l'accès visuel et physique de ces paysages. La relation directe entre les diverses fonctions encourage les interactions entre les citoyens de l'école et le monde extérieur. Le partage de ressources pédagogiques communautaires élargie le champ d'activités possibles - une stratégie polyvalente et sociale.
L'enfant qui précédemment regardait dehors par la fenêtre sort désormais de sa classe pour aller y apprendre.
La journée de l'élève débute lorsqu'il arrive en autobus par la portion boisée près du parc Daudelin. L'école se révèle graduellement entre les arbres : les serres, la marquise et le pavillon où tous se rassemblent pour manger. Il arrive au débarcadère puis chemine vers l'entrée en empruntant un des sentiers structurant le site. Il est amené à traverser la portion «agricole» ou chaque classe y a ses allées et bacs qui seront éventuellement cultivés pour leur cuisine. À la convergence des sentiers, il arrive à la nouvelle place commune ou il peut retrouver un camarade arrivé par la piste cyclable traversant le boisé.
Les élèves se dirigent vers la cour en traversant le hall tout en jetant un coup d'oeil aux dîners qui se préparent en contrebas puis s'arrêtent quelques instants sur les gradins pour saluer amis et enseignants. Après avoir descendu au gymnase, ils atteignent la cour centrale qui se révèle à eux au fil de la topographie. Les pins, bien présents, sont naturellement inclus dans les jeux des élèves. Il est même dit que chacun y a son arbre préféré. Les enfants peuvent aussi explorer certains pans de toits, eux-mêmes habités de végétation, le tout renforçant leur sentiment d'appartenance au lieu. La cloche retentit et tous transitent vers leur pavillon respectif et s'accaparent des lieux. La morphologie de l'école procure un cadre permissif pour que les enfants grandissent au rythme des saisons par une variété d'espaces d'apprentissage éclairés naturellement ou sous le couvert des arbres ou d'un préau. Le revêtement de bois et pierre suggère un aspect champêtre et souligne la présence de la pinède, relevant davantage le charme du site. La continuité des matériaux vers l'intérieur vient atténuer la frontière avec l'extérieur.
La matière est valorisée et les arbres coupés sont ainsi réinsérés comme finis et mobiliers divers. L'enseignement y est vivant et non fixe. Ainsi, tous se déplacent entre classes et anti-classes comme le va-et-vient des abeilles ouvrières. Les cours s'enchaînent et ne se ressemblent pas. Tantôt en immersion dans un cocon de bois chaleureux, plus tard dans les ateliers donnant sur le toit animé par les élèves de maternelles. Même lorsque la journée tire à sa fin le campus reste animé. Plusieurs enfants attendent leurs parents au service de garde dans l'agora ou le gymnase, tandis que d'autres s'installent sur le gradin extérieur donnant sur le terrain du centre communautaire ou un match de soccer se prépare.
Dans le microcosme de l'école, tout événement est amplifié. L'expérience qu'on y vit participera à définir la personne que l'on deviendra. La proposition d'école paysage pour Shefford est le fruit de la recherche architecturale inspirée par le désir d'évoquer un message à la fois radical et traditionnel et de l'importance de défendre la qualité de notre environnement naturel, cultivé et bâti. Elle est amenée à devenir un carrefour des générations. Une école qui se définit par sa communauté et sa nature, une école qui unit communauté et nature.
(Texte du concurrent)
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- Planche de présentation
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- Photographie de maquette
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