Le mont Shefford est une formation rocheuse surnommée « inselberg », ce qui signifie en allemand « montagne-île ». Il fait partie des Montérégiennes, 10 petits monts formés de la même façon et disposés d'est en ouest sur un trajet quasi linéaire. Ils sont les témoins du véritable « visage » de la surface terrestre, car leur composition faite de roches ignées, leur aura permis de résister aux millions d'années d'érosion climatique. Ces montagne-îles sont aujourd'hui reconnues pour leur contribution exceptionnelle au paysage et pour les loisirs qu'on peut y pratiquer.
Les cinq pavillons de la nouvelle école de Shefford émergent du sol en formant cinq nouveaux inselberg, reliées entre elles par des passerelles qui enrichissent le parcours architectural. La disposition des pavillons génère ainsi des géométries au sol inspirées de la composition microscopique du gabbro, la principale espèce minérale du mont Shefford. Véritable oeuvre d'art, ces amalgames de couleurs et de textures semblent placés aléatoirement mais constituent en réalité une des roches les plus solides et résistantes. Ainsi s'établi le parallèle avec le caractère spécifique de chacun des élèves qui composera la communauté scolaire. Un milieu de vie permettant de développer l'autonomie et l'émancipation dans un environnement architectural cohérent et riche où les espaces intérieurs et les volumes seront constamment révélés sous la lumière naturelle et renouvelés au fil des saisons.
L'école émerge à la rencontre de deux trames anthropiques; celle contemporaine issue des développements résidentiels à l'ouest, l'autre plus ancienne, provenant des activités agricoles angulées et typiques des cantons. Cet enchevêtrement de trames suscite des espaces et des volumes aux arrêtes adoucies, comme érodées par les éléments, accentuant la relation biophilique avec l'environnement naturel par le biais d'une fenestration généreuse.
La pinède est le point d'ancrage de la création des espaces extérieurs et intérieurs. C'est en marge de cette plantation de résineux que prend place l'entrée de la cour intérieure, point culminant des parcours depuis les stationnements. Les élèves y accèderont en passant près du potager puis sous la passerelle-toboggan sur laquelle s'accrochent deux cocons de concentration.
Chacun des pavillons présente une certaine autonomie volumétrique et chromatique, inspirée des principaux minéraux que renferme le mont Shefford. Ainsi, chacun des cycles scolaires se love dans un cocon dont les proportions architecturales évoluent au fur et à mesure que l'élève grandit : depuis les maternelles, plus horizontales, en passant par le 2e cycle avec son espace collaboratif en mezzanine, jusqu'au 3e cycle avec sa rue d'apprentissage et ses classes suspendus dans la pinède. Les classes aux formes différenciées mais sobres, offrent une variété d'expériences tant aux élèves qu'au personnel enseignant.
Les espaces de rassemblement et de sport prennent place dans un pavillon sur lequel il sera facile d'y greffer d'autres services communautaires municipaux. La structure est mixte, en partie en panneaux de bois lamellé-collé accentuant l'effet de cocon. Les revêtements extérieurs sont simples et durables reprenant les couleurs locales des minéraux.
Apprendre par l'architecture
La cour rassembleuse permet d'apprécier des vues dynamiques d'un pavillon à l'autre invitant au mode de vie actif. Les activités de chacun des pavillons se prolongent visuellement dans la cour mais aussi vers l'extérieur de l'enceinte, du côté des jardins thématiques. Les élèves pourront suivre, au même rythme que leur cursus scolaire, différentes phases de végétalisation anthropique et naturelle du sol, du stade cultivé (jardin nourricier) à celui de la pinède mature en passant par les différents stades de la régénération de la forêt. À son arrivée en maternelle, l'élève plantera un arbre dans la forêt des élèves, une plantation à l'est de l'école, marquant son enracinement à son nouveau milieu de vie. Au fil des années et de l'acquisition de son autonomie, il fréquentera les différents pavillons d'enseignement, se rapprochant peu à peu de la pinède mature, l'écrin végétal du pavillon du 3e cycle sous lequel logera une classe extérieure, un FabLab. Le cycle de vie de la forêt étant ainsi complété en parallèle de sa formation académique, il pourra y concevoir des petits objets ou mobiliers à même la matière première extraite des arbres plantés par les membres de leur famille qui les auront précédé. Le cycle végétal académique sera ainsi bouclé.
(Extrait du texte du concurrent)
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- Planche de présentation
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- Photographie de maquette
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