Déhiérarchiser la rue commerçante : Rien d'extraordinaire, en fait.
Notre proposition repense la rue commerçante au-delà de son compartimentage traditionnel et de la hiérarchisation des espaces fonctionnels. Au lieu de cela, nous nous dirigeons vers une organisation alternative où ces espaces adjacents interagissent pour former un écosystème multifonctionnel.
Bien que de tels espaces commerciaux non traditionnels existent dans nos villes, ils sont encore loin de devenir la norme. Inspirés par nos observations des réponses ad hoc conséquentes qui ont émergé suite à la pandémie dans ces espaces, nous visons à souligner les nombreux avantages qu'une telle approche pourrait avoir sur la rue commerçante. Notre proposition se situe donc à mi-chemin entre une réorganisation physique partielle de la rue à différentes échelles et un changement complet de la manière dont nous pensons et utilisons la rue commerçante.
A l'échelle de la rue, nous élargissons d'abord l'espace dédié aux piétons, puisqu'il leur est désormais nécessaire d'occuper la rue dans le contexte de la pandémie. Ainsi, nous diminuons l'importance de l'automobile dans la rue, mais nous tenons à la conserver comme élément de la rue. Malgré sa présence controversée dans les centres urbains, elle reste importante car elle apporte un intérêt étranger à notre rue commerçante et s'est révélée être en résurgence pendant la pandémie en tant que moyen de consommation rapide. Nous conservons donc une voie automobile lente à sens unique qui donne accès à un drive-in exploité par les restaurants adjacents et offre un autre point de vue permettant de voir l'action qui se déroule dans la rue. De même, l'espace piétonnier supplémentaire est utilisé par d'autres entreprises locales pour diverses activités. Les initiatives sanitaires sont intégrées dans le paysage à l'aide de mobilier urbain et d'infographies, servant un double objectif avec leur identité visuelle.
À l'échelle des commerces ayant pignon sur rue, nous décloisonnons autant que possible l'agencement des étages. Ces organisations rigides étaient centrées sur un idéal d'efficacité qui n'a plus lieu d'être dans le contexte actuel de pandémie. Ce qu'il faut maintenant, c'est réduire la proximité entre les visiteurs, et donc maximiser l'espace utilisable. Pour ce faire, les arrière-boutiques et les espaces de service sont intégrés dans la zone principale dans la mesure du possible. Des éléments tels que des meubles individuels sont utilisés pour créer des divisions physiques entre les individus. Des circuits à sens unique et des circulations en boucle ouverte résultent ainsi du mobilier, ce qui conduit à des trajectoires plus hygiéniques. De la même manière, les sorties secondaires (c'est-à-dire les sorties de service) deviennent utiles pour la circulation ou comme points d'accès alternatifs pour les plats à emporter. Inévitablement, une plus grande transparence des processus en coulisses des magasins et des restaurants est générée et conduit à une expérience plus unique pour les clients. Cette expérience est aussi agréable qu'instructive et, espérons-le, conduira les consommateurs à prendre davantage conscience des conséquences du consumérisme sur l'environnement.
À l'échelle des allées, nous récupérons l'espace pour l'activité humaine en tant que complément ou alternative à la rue animée. Ce faisant, nous désengorgeons la rue pendant les périodes de forte activité. La transition entre la rue et les ruelles, et même entre les magasins et les ruelles, se fait de manière fluide et agréable. De plus, les initiatives sanitaires sont intégrées dans les espaces restreints avec des infographies, créant un lien visuel avec la rue principale. Les entreprises, les visiteurs et les habitants animent les espaces désormais accessibles, en complétant leur esthétique dépouillée, ce qui en fait des tiers lieux informels idéaux.
Notre projet vise à réfléchir sur le statut de ce que nous avons connu, à le décomposer en ses éléments et à le réorganiser en fonction de nos nouvelles priorités. Alors que les fonctions intérieures s'insinuent dans les paysages extérieurs, notre proposition revitalise de précieux espaces sous-utilisés et les relie à la rue principale, créant ainsi des poches d'espace public parmi des éléments statiques à la dynamique variable. La relation entre le commerce et la rue est déhiérarchisée et une nouvelle relation est créée, avec l'arrière.
(Texte du concurrent)
(Traduction automatisée non officielle)
Appréciation des dessins en noir et blanc et de l'inspiration des années 60. Le style un peu contestataire ou «non design» était convaincant, toutefois les perspectives ont été jugées « tristes », peu invitantes.
Texte riche, poétique, qui nous transporte dans un univers ralenti par la pandémie. Expérience du quotidien en temps de crise sanitaire qu'on tente de représenter, et preuve que les écosystèmes urbains peuvent être très vivants, même au ralenti.
Le jury a apprécié que la proposition mène vers la ruelle et l'arrière-boutique, comme si la rue se dilatait vers des petits espaces intrigants. Mais les dessins demeurent tristes et font appel à une typologie inspirée de Melbourne et de Bruxelles, qui est moins bien adaptée aux hivers québécois.
De plus, la proposition était un peu moins développée que la proposition gagnante; les aménagements n'étaient pas à la hauteur des intentions et des principes.
En somme, les jurys ont apprécié l'audace de la proposition et l'aspect poétique qui revendique la beauté d'une rue commerciale au quotidien.
(Tiré du rapport du jury)
6 numérisés / 6 accessibles
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