Faire route - Vers une échelle humaine de la rue
La ville à l'échelle humaine s'affirme dans le discours urbanistique comme une réponse efficace aux enjeux environnementaux et à la crise sanitaire. Pourtant, elle ne semble réaliser sa vision qu'à l'échelle humaine, justement, renonçant à revendiquer celle de la ville, conçue pour qu'y règne, pratiquement sans partage, le transport automobile. Elle se contente d'offrir une expérience déambulatoire de son propre voisinage et abdique, face aux importantes distances des métropoles ainsi qu'à leur topographie à haute variation, la possibilité pour tous de vivre la dérive urbaine. Loin de lui opposer une vision, nous souhaitons en accroître le champ d'opération, augmenter l'humain à l'échelle urbaine. Nous avons ainsi transformé un tronçon de l'avenue Mont-Royal, à Montréal, en un quartier d'accélération humaine, littéralement, capable de résorber les problèmes liés à la densification tout en contribuant à relever les défis posés par les crises sanitaire et environnementale.
Interface interactive
Depuis une artère à utilisation mixte cernant un hypercentre exempt de voitures, le réseau se déploierait en tant qu'étalement de segments territorialisés sous la forme d'une longue promenade ponctuée aux intersections de places publiques. Au lieu d'une frontière délimitant le transit automobile de l'activité commerciale, celle-ci, bordant de part et d'autre un trottoir roulant rapide, agira pour les piétons comme une zone d'échange accueillant différents modes d'appropriation.
Par son profil, cet espace de transition, prolongeant la dérive jusqu'à la rencontre de la fonction, s'inspire par ses arcades et colonnades des tracés classiques des rues des villes européennes et par ses limites fragmentées, ses affichages et ses espaces de recul aux villes asiatiques pour devenir une interface interactive de la vie communautaire.
Une mobilité accessible et augmentée
Suivant les conclusions de chercheurs de l'EFPL, nous avons opté pour l'implantation de trottoirs roulants à deux vitesses comme système de trasnport urbain. Pouvant atteindre des vitesses compétitives avec les autres moyens de trasnport à l'heure de pointe ils s'adapte aux usagers à mobilités réduites. L'étroite emprise au sol offre l'espace nécessaire à une transition imperceptible en plus de transporter un nombre supérieur de passagers.
Interaction spatiale
En bordure de la promenade, les commerces invitent à de nouvelles interactions spatiales au moyen de panneaux, de marchandises débordantes et de dispositifs choisis pour stimuler tous les sens du piéton, attirer l'activité et rapprocher certains services de l'extérieur afin de réduire les contacts. Les façades s'ouvrent ainsi aux marcheurs sous forme d'étales pivotantes ou de portes de garage abolissant la frontière entre l'extérieur et l'intérieur, alors que les espaces couverts et en retrait produits par les larges balcons offrent des lieux confortables.
Espace social
Pour catalyser cette approche et soutenir une nouvelle typologie interactive de l'urbanité, nous avons tenté d'insuffler de la flexibilité dans l'environnement bâti par l'implantation de dispositifs simples. Respectant une économie de moyen, ils agissent de concert pour permettre aux fonctions résidentielles, commerciales et touristiques d'enrichir l'espace social d'une liberté d'action étroitement liée et des possibilités de croissance, de diminution et de changement, parfois imperceptibles.
(Texte du concurrent)
13 numérisés / 13 accessibles
- Planche de présentation
- Perspective
- Plan d'implantation
- Plan
- Coupe
- Coupe
- Axonométrie
- Schéma
- Schéma
- Schéma
- Schéma
- Schéma
- Schéma